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Les réseaux sociaux sont-ils les ennemis des animaux mignons?

Les réseaux sociaux sont-ils les ennemis des animaux mignons?

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Les vidéos d'animaux sauvages domestiqués prospèrent sur TikTok ou Instagram, suscitant des engouements qui peuvent déboucher sur des adoptions. Mais la place d'un capybara ou d'un loris est dans la nature, pas dans un appartement. En scrollant, en faisant défiler sur l’écran de votre téléphone les contenus proposés par TikTok, Instagram, Twitter et compagnie, vous êtes forcément tombé un jour ou l'autre sur une de ces vidéos mettant en scène quelques animaux sauvages – on ne parle pas ici des chats mignons, mais bien d'espèces qui normalement vivent dans la nature, et qui sont pourtant filmées dans un appartement ou sur le trottoir d'une ville. Il est des phénomènes de mode qui surgissent on ne sait d'où ni comment, et qui deviennent « viraux », pour employer un mot du XXIe siècle. Le capybara est l’un de ces animaux stars, propulsés par les algorithmes. Ce mammifère d’Amérique du Sud a même eu droit à sa chanson. Le plus gros rongeur au monde ressemble à une grosse marmotte ou à un très gros cochon d'Inde, et pèse quelques 45 kilos en moyenne. Le capybara fait fureur notamment en Chine. Certains propriétaires le promènent en ville au bout d'une laisse, le filment couché dans leur propre lit et l’exhibent sur leurs réseaux, accentuant le phénomène d’engouement dans un cercle aussi vicieux que les algorithmes. En Chine, mais aussi au Japon, il existe des bars à capybara où on prend le thé tout en caressant l'animal qui a le poil aussi doux qu'un balai-brosse... Maltraitance animale Le spectacle offert par ces vidéos peut paraître mignon, mais il s’agit bel et bien de maltraitance. Les animaux ne sont pas des poupées, des jouets. Un capybara, normalement, ne vit pas dans un appartement de 35 mètres carrés, mais dans une zone humide, sur un territoire d'au moins dix hectares. Un exemple célèbre de maltraitance animale est souvent mis en avant par plusieurs associations de défense des animaux. Il s’agit de la vidéo d'un loris, un petit primate qui ressemble à un lémurien, avec ses yeux globuleux. Le loris est originaire d'Asie, et dans une vidéo postée sur TikTok, un humain le chatouille et le loris lève les bras. Dans un réflexe anthropomorphique, on pourrait penser qu'il est heureux et qu'il s'amuse autant que ceux qui le regardent sur l'écran de leur téléphone. En réalité, pas du tout. Si le loris lève les bras, c’est qu'il est terrifié. Sous ses bras, il dispose d’une glande toxique pour sécréter du venin afin de se défendre. Le loris lent, le seul primate venimeux, est une espèce menacée à l'état sauvage, tout comme l'axolotl, cette espèce de salamandre dont le sourire instagrammable a aussi emballé les réseaux sociaux. Depuis quelques temps, tout le monde veut son axolotl à la maison, alors qu'au Mexique, son pays d'origine, l'espèce est au bord de l'extinction. Un chat plutôt qu'un tigre Ce qu’on appelle officiellement en France les nouveaux animaux de compagnie doivent leur succès à leur exposition sur les réseaux sociaux. Cet animal mignon que je vois sur TikTok, ne pourrais-je pas le voir en vrai, chez moi, dans mon appartement ? Il faudrait oublier les chats, les chiens et les poissons rouges, trop communs, pour adopter des espèces exotiques. Les réseaux sociaux sont ainsi un accélérateur du trafic d'animaux. Le capybara n'est pas menacé à l'état naturel, son commerce reste légal. Mais de nombreuses autres espèces sont victimes de trafics, juste pour tenir compagnie à des humains. Et le phénomène a pris de l'ampleur depuis le Covid. Les braconniers sont désormais sur le web pour revendre leurs marchandises vivantes. Des millions d'annonces ont ainsi été identifiées et supprimées en quelques années. Une ONG estime par exemple que 70% du trafic de guépard se passe sur internet. En France, les saisies de serval, entre autres, se multiplient. Le petit félin du Sahel est croisé avec des chats pour donner une race qu'on appelle Savannah. « Dieu a inventé le chat pour que l’homme puisse caresser un tigre », écrivait Victor Hugo. On se permettra deux conseils : à la maison, un chat plutôt qu'un tigre et un livre plutôt qu'un téléphone ! À lire aussiTrafic de félins: pourquoi la mode des servals de compagnie n'est pas chic du tout

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