Obtenez 3 mois à 0,99 $/mois

OFFRE D'UNE DURÉE LIMITÉE
Page de couverture de À la Une: après le chagrin, la colère en Australie

À la Une: après le chagrin, la colère en Australie

À la Une: après le chagrin, la colère en Australie

Écouter gratuitement

Voir les détails du balado

À propos de cet audio

« Après le massacre de Bondi Beach, le chagrin laisse place à la colère » : c’est le grand titre du Sydney Morning Herald. Une colère dirigée d’abord contre les autorités… « Le terrorisme frappe au cœur de notre nation égalitaire, soupire The Australian. Notre premier ministre Anthony Albanese n’est pas antisémite, mais il n’a pas su saisir l’ampleur du défi posé par les événements du 7 octobre 2023 et il a failli à son devoir le plus important : assurer la sécurité de la nation ». Alors, « les prédicateurs de haine islamistes doivent être réduits au silence et les antisémites expulsés du pays, poursuit le quotidien australien. Il faudra que le premier ministre prenne des actes concrets, et ne se limite pas à de simples paroles, pour restaurer ses relations avec les Australiens juifs et leurs sympathisants, qui ont perdu confiance en son leadership ». Les questions qui fâchent… « Depuis les événements du 7 octobre 2023, rapporte Libération à Paris, l’Australie est en proie à une vague d’incidents antisémites “historiquement hauts", selon le Conseil exécutif des juifs australiens. Une tendance qui peine à fléchir. "Nous en sommes aujourd’hui à un stade où l’antisémitisme a quitté les franges de la société, gagnant du terrain dans les universités, le secteur des arts, celui de la santé, au bureau et ailleurs", témoignait son président, Daniel Aghion, il y a deux semaines à peine. D’octobre 2024 à septembre cette année, alors que la communauté juive australienne est constituée de 117 000 personnes, 1 654 actes antisémites ont été recensés ». Certes, pointe encore Libération, « le gouvernement d’Anthony Albanese a pris des mesures après le 7-Octobre : sécurisation des lieux de cultes juifs et musulmans, création d’un poste de représentant spécial pour la lutte contre l’antisémitisme, création d’une unité de police spéciale et renforcement de l’arsenal législatif ». Toutefois, relève encore Libération, « Anthony Albanese ne pourra pas éviter longtemps les questions qui fâchent, notamment sur les liens qu’entretenaient les tueurs avec l’islamisme radical. Pauline Hanson, à la tête du parti d’extrême droite One Nation, n’a pas hésité à relier l’attaque de Bondi à l’immigration. (Pourtant) L’un des héros de dimanche s’appelle Ahmed al-Ahmed et il est originaire de Syrie ». Une « lueur d’humanité » En effet, complète le Times à Londres, « dans cette période sombre, lueur d’espoir : Ahmed al-Ahmed, Australien d’origine syrienne et de confession musulmane, est l’homme qui a maîtrisé Sajid Akram et lui a arraché son arme. L’attaque de Bondi Beach n’était pas l’œuvre de musulmans ordinaires, mais de fanatiques radicalisés ». « Cette lueur d’humanité, cette étincelle de vitalité : je la vois en Ahmed al-Ahmed, renchérit la rabbin américain Sharon Brous, dans une tribune publiée par le New York Times. Et ce n’est pas tout, poursuit-elle. Je perçois cette étincelle de vitalité dans le dynamisme de la communauté juive mondiale qui s’est immédiatement mobilisée en signe de solidarité, nous rappelant que lorsqu’un membre est touché, c’est tout le corps qui souffre. Je vois cette étincelle de vitalité aussi chez toutes ces personnes de bonne volonté à travers le monde qui ont témoigné leur sollicitude envers leurs voisins, collègues et amis juifs ». « Personne ne devrait avoir à vivre ainsi » Reste que « partout dans le monde, la haine antijuive se développe », soupire le Guardian. « Les juifs sont en colère. Et nous avons de bonnes raisons de l’être », écrit le quotidien britannique. « Des lieux qui semblaient autrefois des havres de paix et de sécurité au sein du monde juif se retrouvent soudainement en première ligne. À Manchester, c’est la solennité de Yom Kippour qui a été visée. À Sydney, c’est la joie et l’insouciance de Hanouka. Aujourd’hui, si vous êtes juif, où que vous soyez, décider de célébrer les fêtes juives ailleurs que chez vous peut être une question de vie ou de mort. Personne ne devrait avoir à vivre ainsi, s’exclame le Guardian. Plus précisément, nos sociétés ne pourront plus fonctionner si cela devient la norme. Le fondement même de la démocratie libérale occidentale, la croyance en des valeurs partagées au sein d’une société diverse, est mis en péril par ces attaques ». Enfin pointe Le Monde à Paris, « faut-il encore le rappeler, et aussi longtemps que nécessaire, seul un esprit malade peut considérer que l’opposition à l’actuelle politique israélienne peut constituer un permis de commettre des violences de toute nature, contre des personnes, où qu’elles se trouvent, parce qu’elles sont juives. Une abomination telle que la tuerie de Sydney est la preuve d’une complète déchéance morale ».
Pas encore de commentaire