Page de couverture de «Bénin aller-retour», le Dahomey colonial par-delà les clichés

«Bénin aller-retour», le Dahomey colonial par-delà les clichés

«Bénin aller-retour», le Dahomey colonial par-delà les clichés

Écouter gratuitement

Voir les détails du balado

À propos de cet audio

Au Musée départemental Albert-Kahn de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), une exposition croise les regards entre des films et des photos du Dahomey colonial de 1930 et des œuvres d’artistes béninois contemporains.

Les Archives de la Planète -désormais inscrites au registre Mémoire du monde de l’UNESCO- figurent au cœur des collections du Musée départemental Albert-Kahn de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Le projet, lancé en 1912, visait à établir «une sorte d’inventaire photographique de la surface du globe, occupée et aménagée par l’homme, telle qu’elle se présente au début du XXe siècle», aux dires du banquier et philanthrope français, qui voulait inciter à «s’entraîner à voir, s’entraîner à savoir».

C’est dans ce cadre qu’est lancée en 1930 une expédition au Dahomey (actuel Bénin) qui restera comme la seule incursion des Archives de la Planète en Afrique subsaharienne. Un prêtre de la Société des missions africaines de Lyon, le père Francis Aupiais, et l’opérateur Frédéric Gadmer vont passer quatre mois et demi, de janvier à juin, à documenter les pratiques culturelles et religieuses de la colonie. Ils en ramèneront 1 102 autochromes (photographies en couleurs) et 140 bobines de films, qui constitueront ainsi l’un des premiers corpus filmiques de l’ethnographie française, essentiellement destiné aux cercles théologiques et scientifiques.

L’exposition Bénin aller-retour est organisée autour de trois grands thèmes : la colonisation et l’évangélisation, le pouvoir et la royauté, et le vaudou. Les cérémonies vaudou ont littéralement fasciné le prêtre catholique et l’opérateur. Loin de la dénigrer, ils portaient au contraire un regard très respectueux sur la spiritualité dahoméenne, le culte des ancêtres et l’art divinatoire.

Aux côtés des images de 1930, de nombreux objets -statuettes, récades, masques…-, rapportés par le père Aupiais ou souvent prêtés par le musée du quai Branly-Jacques Chirac ou d’autres structures muséales, mais aussi des œuvres d’artistes contemporains : Ishola Akpo, Thulani Chauke, Sénami Donoumassou, Bronwyn Lace, Roméo Mivekannin, Angelo Moustapha et Marcus Neustetter. Certaines d’entre elles ont été spécialement commandées pour l’exposition et instaurent un dialogue permanent entre hier et aujourd’hui.

Bénin aller-retour, regards sur le Dahomey de 1930, au musée départemental Albert-Kahn (Boulogne-Billancourt) jusqu’au 14 juin 2026.

Pas encore de commentaire