«L'Orient Le Jour», journal de référence des chrétiens libanais à travers le monde
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À l'occasion de la visite du pape Léon XIV au Liban, à partir de samedi 29 novembre, RFI s'intéresse au titre de presse L'Orient Le Jour. Un journal centenaire qui joue un rôle important auprès des chrétiens libanais partout dans le monde.
L'Orient Le Jour n'a pas pu fêter ses 100 ans l'année dernière, en raison des bombardements israéliens sur la banlieue sud de la capitale du Liban. Dimanche 23 novembre, malgré le cessez-le-feu, une frappe d'Israël a encore tué cinq personnes dans la banlieue sud de Beyrouth, dont le chef d'état-major du Hezbollah. Depuis le toit du journal, dans le quartier de Hazmieh, on pouvait voir ces bombardements.
Le titre est né en réalité en 1971 de la fusion de deux journaux chrétiens, L'Orient et Le Jour. Il se déclare favorable au « dialogue des cultures et des religions », défend « l'ouverture à l'autre » et affiche son attachement à la démocratie. Il suit donc la visite du pape en Turquie et au Liban avec attention, voyant en Léon XIV le « porteur d'un message de paix et d'espoir », comme le titre le journal, en reprenant les termes du Vatican. Il indique aussi comment se rendre à la messe du pape dans le centre-ville, où il y a déjà 120 000 inscrits.
Plus qu'un journalLe titre n'est plus diffusé qu'à quelques milliers d'exemplaires, mais ce n'est plus seulement le journal des « tantes d'Achrafieh », comme on le surnommait en référence au quartier chrétien. C'est aussi un média numérique, avec 1,2 million de vues par mois, essentiellement grâce à la diaspora, pour moitié en France. Une diaspora qui lui donne un large écho dans le monde francophone et même aux États-Unis, et lui apporte des souscriptions à distance. Mais cela ne suffit pas à assurer l'équilibre du média, qui perd beaucoup d'argent.
L'Orient Le Jour veut donc gagner en rayonnement : il produit des reportages vidéos, comme sur la vie au sud du Liban sous les drones israéliens. Et après le lancement d'une version en anglais en 2020, qui reste encore en devenir, il songe sérieusement – selon nos informations – à créer une version arabe, pour développer son influence dans la région.
Rima Abdul Malak, l'ancienne ministre de la Culture française, en est aussi la directrice depuis le 10 novembre 2025, avec la mission de développer ce journal qui est reconnu pour sa qualité. En témoigne, le prix Albert-Londres remis à sa journaliste Caroline Hayek en 2021 pour sa couverture de l'explosion du port de Beyrouth. Mais l'ex-ministre sera aussi confrontée à un pays très confessionnalisé, soumis à un ultimatum américain sur la remise des armes du Hezbollah, avec des reporters qui ont été pris pour cible par Israël et parfois tués. Enfin, malgré une liberté de ton, les médias libanais sont à la merci d'investisseurs et de partis politiques, et il n'est pas rare de voir des journalistes poursuivis pour diffamation ou fausses informations.