Édouard Philippe: la rupture à tout prix jusqu'au vote du budget de la Sécurité sociale
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Édouard Philippe a encore fait entendre une voix dissonante dans le bloc central à l'occasion du vote du budget de la Sécurité sociale. L'ancien Premier ministre avait déjà attaqué le président français Emmanuel Macron, il refuse désormais de soutenir Sébastien Lecornu sur le budget : Édouard Philippe joue une carte risquée.
La carte jouée est risquée, mais s'inscrit dans sa stratégie de rupture avec Emmanuel Macron. Cette position a pris une autre dimension en octobre dernier quand il a évoqué la démission du chef de l'État comme une solution à la crise politique actuelle. Une déclaration choc, inattendue et largement critiquée. Pour un sénateur centriste, appeler à la démission du président, c'était mettre en cause les institutions et aller vers « un système révocatoire », rien de moins.
Les sondages aussi ont sanctionné Édouard Philippe, sa cote de popularité a chuté à partir de cette déclaration. Personne n'a compris qu'il tienne un discours très proche de celui de l'extrême droite du Rassemblement national et l'extrême gauche de la France insoumise, qui ne cessent de réclamer le départ du président. Même chez les socialistes, un élu capé a jugé sa sortie « maladroite et inopérante, car c'est un ancien Premier ministre et un candidat à la présidentielle ».
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« Son objectif, c'est d'accélérer le calendrier »Alors pourquoi récidiver sur le budget ? Un député Renaissance a une explication. Édouard Philippe est selon lui dans « une position maximaliste » et va « au bout de la logique qui est d'arriver à une situation pourrie ». Une ancienne juppéiste, pragmatique, analyse la stratégie d'Édouard Philippe : « Son objectif est d'accélérer le calendrier. Un budget de la Sécurité sociale pas voté, c'est un risque de dissolution. » Une manière de dire qu'il faut prendre ses critiques sur un budget qui creuse les déficits, comme un produit d'appel électoral pour d'éventuelles législatives ou surtout la présidentielle. Lors de celles-ci, le maire du Havre pense qu'il pourra défendre une ligne politique claire et cohérente avec ses convictions.
Sauf que selon la même source, les Français risquent de ne retenir que son appel à la démission du président, un sparadrap qui va lui coller aux basques.
Édouard Philippe a-t-il tout faux ?Un ancien ministre macroniste constate que parmi les candidats potentiels du bloc central pour 2027, Édouard Philippe est « en avance en termes de "présidentialité" » et qu'il est vu comme « plus autonome de Macron » qu'un Gabriel Attal. Ce qui semblerait valider sa stratégie.
Mais, un député Renaissance croit au contraire qu'Édouard Philippe doit prendre garde à ne pas multiplier « les sorties mal calibrées » : « Il est dans la même barque que nous. Ceux qui gagnent dans le désordre, c'est Jordan Bardella et Marine Le Pen », dit-il.
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