Page de couverture de 2. Un État nation pensé pour le peuple juif

2. Un État nation pensé pour le peuple juif

2. Un État nation pensé pour le peuple juif

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Comment être israélien quand on n’est pas juif ? L’État d’Israël a été pensé comme un refuge pour le peuple juif. En 2018, l’adoption de la loi État-nation stipule même que « le droit d'exercer l'auto-détermination au sein de l'État d'Israël est réservé uniquement au peuple juif ». Pourtant, près d’un cinquième des citoyens d’Israël sont des Palestiniens. Et le pays compte aussi une petite communauté druze. Ces deux minorités n’ont pas le même sentiment national. Mais leur sort témoigne de la difficulté du pays à intégrer ses minorités non juives.

Adoptée en 1950, la Loi du retour a été créée pour protéger le peuple juif et garantir à tout Juif persécuté le droit à la citoyenneté israélienne. En 2018, la loi État-nation a consacré cette vision en affirmant que “le droit d’exercer l’autodétermination au sein de l’État d’Israël est réservé uniquement au peuple juif”. Pour autant 20% des Israéliens ne sont pas juifs. L’État d’Israël est facturé entre une identité nationale juive et l’existence de ses minorités.

Héritage historique et fondements du sionisme

Fondé en 1948, Israël a été conçu comme un refuge pour les Juifs persécutés après la Shoah. Mais 70 ans plus tard, la Knesset, le Parlement israélien, a voté la loi État-nation qui définit Israël comme l’État-nation du peuple juif. Cette loi, en excluant les autres communautés de l’autodétermination, a suscité une vive opposition parmi les minorités arabes, druzes et palestiniennes.

Comment être Israélien quand on n’est pas juif ?

Des minorités arabes, druzes et palestiniennes sont citoyennes d’Israël, elles participent à sa vie publique et pour certaines, servent dans l’armée israélienne. Pourtant, beaucoup dénoncent des discriminations persistantes dans l’éducation, l’emploi et la justice.

Sami Boukhelifa, Guilhem Delteil et Nicolas Falez donnent la parole à ces minorités. Les Druzes, réputées très loyaux envers l’État, se sentent blessée par la loi État-nation... quand les Palestiniens d’Israël expriment un déchirement identitaire :

Ce n'est pas parce que nous sommes restés sur le territoire, qui est devenu Israël, que cela change notre identité palestinienne. Ce n'est pas comme si, par enchantement, on pouvait nous diviser et dire : tu es Israélien alors que ton cousin ou même ton frère en Cisjordanie, lui, est Palestinien. Ça n'a aucun sens. — Shareef Safadi, citoyen d’Israël et palestinien

Une identité israélienne plurielle et contestée

Entre patriotisme druze, refus palestinien d'abandonner une identité nationale propre, et héritage sioniste, l’identité israélienne se révèle multiple et en tension, traduisant la difficulté d’articuler État juif et démocratie dans un projet national commun.

Avec :

Dov Maïmon, directeur de recherche au Jewish People policy Institute.

Samer Berani, ancien premier adjoint au maire de Daliyat al Carmel.

Munir Madi, directeur d’une classe préparatoire à l’armée à Daliyat al Carmel

Shareef Safadi, Palestinien de nationalité israélienne, militant anti-occupation et créateur de contenu.

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