Page de couverture de 4. Les Israéliens de la Torah

4. Les Israéliens de la Torah

4. Les Israéliens de la Torah

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En Israël, la religion structure profondément la société. Les ultra-orthodoxes, ou Haredim, (littéralement « craignant-Dieu ») privilégient l’étude de la Torah et refusent majoritairement le service militaire, suscitant des tensions avec le reste du pays. À la différence des sionistes religieux qui allient foi et nationalisme, revendiquant l’ensemble des terres bibliques et s’impliquant massivement dans l’armée et les colonies de Cisjordanie. Deux visions qui s’opposent dans leur rapport à l’État, mais qui pèsent de plus en plus lourd dans la vie politique israélienne.

En Israël, deux grandes forces religieuses coexistent et s’opposent parfois : les ultra-orthodoxes et les sionistes religieux. Toutes deux puisent leurs références dans la Torah, mais leurs conceptions du rôle de l’État, de la Terre d’Israël et de la vie spirituelle divergent profondément.

Ultra-orthodoxes : une communauté en pleine expansion démographique

À Modi’in Illit, l’une des principales colonies de Cisjordanie, la vie est rythmée par la prière, l’étude religieuse et la natalité galopante. La démographie y est en plein essor : en 2050, un Israélien sur quatre pourrait appartenir à la communauté ultra-orthodoxe. Les Haredim - littéralement “ceux qui craignent Dieu” en hébreu - vivent pourtant en retrait du reste de la société israélienne, refusant souvent (à quelques rares exceptions) le service militaire et suscitant de vives tensions avec le reste du pays.

Prendre des gamins de 18 ans et les envoyer à l'armée, ça les casse pour la vie. Parce qu’ils n’étudieront pas, parce qu'ils sont pris dans un autre monde et ça les enlève complètement de leur environnement orthodoxe. — Rabbin Henri Kahn, directeur de la revue ultra-orthodoxe Kountrass.

Sionistes religieux : foi, nationalisme et actions politiques

À l’opposé, les sionistes religieux allient foi et nationalisme, utilisant l’État pour faire valoir leurs valeurs religieuses et s’impliquant massivement dans l’armée. Pour eux, la colonisation est l’accomplissement d’un devoir biblique : reconstruire la présence juive sur la terre promise. D’après les sionistes religieux, la frontière de 1967 n’a pas de sens spirituel.

Toute la terre d'Israël, c'est une seule terre. Il n’y a pas de différence entre d'un côté ou de l'autre de la frontière de 67, qui n'est pas définie par nous. — Elyahu Sellem, habitant de la colonie de Amihai, en Cisjordanie occupée.

Deux visions du judaïsme, un impact majeur sur la politique israélienne

Entre retrait vis-à-vis de l’État d’une part, et participation active aux institutions de l’autre, ces deux mouvements religieux influencent différemment la société israélienne, et redéfinissent les frontières symboliques, politiques et territoriales du pays.

À travers les témoignages de religieux, de colons et de chercheurs, cet épisode met en lumière des approches opposées de la foi, du territoire et du pouvoir, révélant l’une des nombreuses divisions internes d’une seule et même société.

Avec :

Henri Kahn, directeur de la revue ultra-orthodoxe Kountrass

Perle Nicolle-Hassid, sociologue, spécialiste des mouvements radicaux.

Elyahu Sellem, habitant de la colonie de Amihai, en Cisjordanie occupée.

Michal Zelikovich, habitante de la colonie de Kida. Et membre du Forum Kohelet, un cercle de réflexion conservateur.

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