Page de couverture de 6. Yerida, la recherche d’un nouveau refuge

6. Yerida, la recherche d’un nouveau refuge

6. Yerida, la recherche d’un nouveau refuge

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Quitter Israël a longtemps été perçu comme une trahison. En hébreu, le mot yerida – la « descente » – s’oppose à l’alya, la « montée » vers la Terre promise. Mais certains Israéliens ne reconnaissent plus leur pays. Face à un tournant perçu comme autoritaire dans la pratique du pouvoir, l’espoir de changer les choses diminue, poussant de plus en plus d’Israéliens à partir. L’Europe souvent, les Etats-Unis également redeviennent des destinations possibles. Mais sans forcément rompre tous les liens avec Israël.

Quitter Israël a longtemps été perçu comme un acte de trahison. Pourtant, aujourd’hui, de plus en plus d’Israéliens ne reconnaissent plus leur pays : face à un pouvoir jugé autoritaire, à la montée des divisions internes et à l’effritement de l’espoir politique, certains choisissent désormais de partir. L’Europe et les États-Unis deviennent à nouveau des terres d’accueil, sans pour autant que ces nouveaux exilés ne rompent totalement le lien avec Israël.

Pour Ruth Rosenthal, artiste installée à Paris, ou Cian, exilée à Lisbonne, partir n’est pas fuir : c’est chercher une autre manière de vivre. Cet épisode explore les raisons profondes de ce mouvement d’exil, les dilemmes qu’il soulève et les tensions identitaires qu’il révèle.

Comment continuer d’aimer un pays que l’on ne parvient plus à habiter, mais que l’on porte encore en soi ?

Un choix intime : entre peur, fatigue et quête d’un nouveau souffle

Dans un pays où la politique façonne la vie quotidienne de ses citoyens, certains ne s’y reconnaissent plus. Ils font alors le douloureux choix du départ. Nicolas Falez, Guilhem Delteil et Sami Boukhelifa les ont rencontrés. A travers leurs témoignages, se dessine le portrait d’une génération pour qui partir ne signifie pas renier, mais réinventer son rapport à Israël.

Avant, Yerida c’était vraiment un gros mot, presque synonyme de traîtrise. Quitter Israël sans égards pour la vie de tous ces êtres chers qui se sont sacrifiés pour construire le pays. De nos jours, le monde est beaucoup plus globalisé et si on tient compte de la situation actuelle en Israël, nombreux sont les jeunes qui ne voient pas d’avenir après le 7 octobre 2023. — Cian, a récemment quitté Israël pour Lisbonne.

Que reste-il des valeurs sionistes ?

Le mouvement de diaspora des Israéliens questionne les fondements même du sionisme. Que reste-t-il du rêve fondateur quand l’État semble se refermer sur lui-même ? Les départs touchent aussi bien des laïcs épuisés par l'influence croissante du religieux, que des entrepreneurs fuyant le coût de la vie ou la peur des guerres à répétition. La question n’est plus seulement politique : elle est existentielle. Où peut-on être Israélien, sinon en Israël ?

Je m’identifie toujours comme Israélienne, pas Française. Ça fait partie de moi, c’est souvent honteux, surtout maintenant. Mais en même temps c’est une responsabilité que je n’ai pas envie d’avoir. — Ruth Rosenthal, installée à Paris.

Cet épisode donne à entendre les voix d’un peuple en mouvement, partagé entre enracinement et fuite, entre mémoire et espoir d’un avenir différent.

Avec :

Ruth Rosenthal, installée à Paris. Son pays d'origine est omniprésent dans les œuvres de son groupe "Winter family".

Cian, a récemment quitté Israël pour Lisbonne.

Nathan Landau, père de famille qui réfléchit au départ.

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