Il était une fois, l’État-lie. Une péninsule singulière léchée par les vagues et baignée par le soleil, la féérie et le pinard.

Autrefois prospère, l’Empire qui dirigeait ces terres a depuis longtemps sombré, ne laissant derrière lui que médiocrité et légendes antiques.

Aujourd’hui, du Royaume unifié du passé il ne reste qu’un fatras insolite de provinces bigarrées et désorganisées n’ayant plus en commun que l’amour de la bonne chère, de la musique et de la sieste.

Un pays non pas de héros glorieux et sans failles, mais de traines-la-groles crève-la-faim, opportunistes et canailles.

Notre histoire débute donc quelque part en Volturnie, au sud du Royaume. Plus précisément, dans la fange...

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Il était une fois, à Source-Molle, en Volturnie, trois Canailles qui reprenaient conscience dans un ruisseau après qu’on les y ait jeté.

Confuses, ballonnées, couvertes de gnons et trempées, elles finirent par se souvenir qu’elles avaient pris part, la veille, à un Gueuleton, un concours de bouffetance où le gagnant est celui ou celle qui engloutit le plus de nourriture.

Le prix du vainqueur ? Un œuf. Un œuf énorme et que tout le monde convoite.

Nos Canailles ont bel et bien remporté le concours et l’œuf, mais la Rixe qui s’ensuivit, provoquée par les mauvais perdants, les mena tout droit dans les geôles pour la nuit, puis dans le ruisseau au matin.

Quant à leur trophée, il avait été restitué par le bailli au tavernier, qui étrangement se ressemblent tous deux comme des gouttes d’eau, et remis en jeu par ce dernier lors d’un nouveau Gueuleton.

Les Canailles, bien décidées à reconquérir leur dû, participèrent à ce nouveau festin et contre toute attente, remportèrent une fois de plus l’œuf tant convoité.

Mais tout porte à croire, qu’à nouveau, les perdants mécontents ne l’entendront pas de cette oreille…

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Il était une fois, à Source-Molle, dans la taverne du Doux Fumet, des clients mécontents et envieux qui se jetèrent sur nos trois Canailles en possession d’un œuf géant que tous convoitaient.

Attirée par la perspective d’un glorieux combat, débarqua de façon tonitruante, une chevalière Inexistante, qui trébucha sur l’œuf et le brisa.

Dans la taverne, les clients, maculés de jaune et de blanc, frustrés et découragés, abandonnèrent le combat à présent sans enjeu. On ne fait pas d’omelette, sans casser des œufs.

Le calme retombé, Pio s’en alla rencontrer l’Inexistante nommée Brigandine, une armure animée du château, protectrice de Source-Molle, qui accepta en réparation des dommages, de lui obtenir des invitations pour le bal où se pressent des prétendants pour les jumeaux héritiers du baron.

Zeferina, de son côté, enquêta sur l’origine de l’œuf éclaté. Trouvé par un musicien dans son potager, confondu avec un gros navet, elle conclut avec une relative sagacité, que les œufs poussent dans les champs.

Ricochet, quant à lui, interrogea la vieille du village qui leur avait donné du fil à retordre, et appris que la Donna Vitali, une notable influente, avait placé ses six fils à des postes clé dans toute la ville qui lui mangeait à présent dans la main.

Elle soupçonnait, de plus, l’un d’eux, le tavernier, d’être un castor-garou. Enfin, elle proposa de vendre une clé ancienne.

Impressionnée par la Rixe tantôt, une nonne proposa d’engager les Canailles afin qu’ils l’escortent lors d’un pèlerinage en forêt.

Mais bientôt, Pio, visiblement provoqué par des tournesols, ravagea les pots de fleurs alentour, et attira sur lui, une nouvelle fois, l’ire du bailli, l’un des six fils de la Donna Vitali.

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