Épisodes

  • Mer du Nord : le premier cimetière marin de CO2 d’Europe ?
    Dec 4 2025

    Chaque année, la combustion du pétrole, du charbon et du gaz, mais aussi la fabrication de l’acier, du ciment ou des plastiques, libèrent des quantités colossales de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Résultat : l’effet de serre se renforce, le climat se dérègle, et les équilibres écologiques vacillent. Face à cette urgence, une solution s’est imposée dans le débat climatique : capter le CO₂ à la source, puis l’enfouir profondément sous terre ou sous la mer pour l’empêcher de retourner dans l’atmosphère.


    Mais ce stockage du carbone ne s’improvise pas. Il faut des sites géologiques extrêmement stables, capables d’emprisonner le CO₂ pendant des siècles. C’est précisément ce que propose le projet Greensand Future, au large du Danemark. Il repose sur la reconversion d’un ancien gisement pétrolier, le Nini oil field, déjà utilisé pendant des millions d’années pour stocker naturellement du pétrole et du gaz. À près de 1 800 mètres sous le plancher marin, les couches de roche offrent des conditions idéales : une roche-réservoir poreuse scellée par une épaisse couverture étanche. Autre avantage majeur : les infrastructures sont déjà là — plateformes, forages, pipelines. Résultat, les coûts sont réduits et la mise en œuvre accélérée. L’objectif annoncé est ambitieux : atteindre environ 400 000 tonnes de CO₂ stockées par an dans un premier temps, puis jusqu’à 8 millions de tonnes à l’horizon 2030. Ce serait alors le premier site offshore de stockage de carbone pleinement opérationnel dans l’Union européenne.


    Pour autant, les experts appellent à la prudence. Même à pleine capacité, ces 8 millions de tonnes restent dérisoires face aux 38 milliards de tonnes de CO₂ émises chaque année dans le monde. Le stockage ne supprime pas les émissions : il les retarde, les enferme. Le risque, selon certains, est qu’il serve d’alibi à des secteurs industriels très polluants pour ralentir leurs efforts de réduction. Pourtant, l’intérêt du stockage est bien réel, notamment pour les industries dites « difficiles à décarboner » — chimie, ciment, raffineries — où les alternatives sont limitées. En transformant d’anciens gisements en puits de carbone, Greensand Future incarne une forme de recyclage géologique de l’ère fossile. Ce projet marque donc une étape importante pour la stratégie climatique européenne.

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  • Norvège : un superordinateur stocké dans une mine ?
    Dec 3 2025

    La Norvège vient de franchir un cap majeur dans le domaine du calcul scientifique. Son nouveau superordinateur, baptisé Olivia, entre officiellement en service. Un projet mûri de longue date, conçu par Hewlett Packard Enterprise et aujourd’hui exploité par Sigma2, l’organisme public chargé du calcul intensif. L’ensemble est installé dans un site pour le moins spectaculaire : le Lefdal Mine Datacenter, un centre de données creusé dans d’anciennes galeries minières et alimenté à 100 % par des énergies renouvelables.


    Olivia devient ainsi l’infrastructure de calcul la plus puissante jamais déployée en Norvège. Elle est destinée à porter l’essentiel de la recherche nationale : modélisation climatique, transition énergétique, médecine, intelligence artificielle… Pour répondre à cette avalanche de calculs, la machine s’appuie sur une architecture de très haut niveau, combinant 504 processeurs AMD Turin et 304 modules NVIDIA Grace Hopper, capables de fusionner CPU et GPU dans un même ensemble. À cela s’ajoutent 5,3 pétaoctets de stockage et un réseau ultra-rapide capable de transmettre jusqu’à 200 gigabits par seconde.


    Résultat : Olivia s’impose directement à la 134ᵉ place du Top 500, tout en consommant près de 30 % d’énergie en moins que le supercalculateur qu’il remplace. Pour Helge Stranden, « un nouveau chapitre s’ouvre pour la recherche norvégienne ». Et les premiers effets concrets ne se sont pas fait attendre. Le projet GoHydro, porté par l’institut de recherche indépendant SINTEF, dédié à la planification de la production hydroélectrique, voit désormais ses simulations les plus lourdes s’exécuter jusqu’à 200 fois plus vite. De quoi optimiser quasiment en temps réel un pilier essentiel du mix énergétique du pays.

    Mais Olivia ne se distingue pas seulement par sa puissance. Le centre récupère aussi la chaleur dégagée par ses serveurs. Cette énergie thermique, captée via un système de refroidissement liquide, est directement réinjectée pour chauffer l’eau de fermes de saumons voisines.

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  • Une île flottante « pour recherche scientifique » créée par la Chine ?
    Dec 2 2025

    La Chine vient de lancer un projet maritime hors normes, à mi-chemin entre prouesse technologique et démonstration de puissance. Selon le South China Morning Post, Pékin a engagé la construction d’une gigantesque île flottante capable, fait inédit, de résister à des explosions nucléaires. Une installation conçue pour accueillir durablement des équipes humaines, par tous les temps, et sans ravitaillement pendant plusieurs mois.


    Cette structure colossale affichera 78 000 tonnes sur la balance. Elle pourra héberger jusqu’à 238 résidents pour des missions atteignant quatre mois en autonomie complète. Officiellement, il s’agit d’un équipement destiné à la recherche scientifique. Son nom : « Deep-Sea All-Weather Resident Floating Research Facility ». Dimensions annoncées : 128 mètres de long pour 85 mètres de large, avec un pont principal situé à 45 mètres au-dessus du niveau de la mer. Pour assurer sa résistance exceptionnelle, les ingénieurs n’ont pas opté pour de simples plaques d’acier renforcé. Ils ont développé des panneaux en métamatériaux, capables de se comprimer sous l’impact et de redistribuer l’énergie de l’onde de choc. Dans une publication parue dans le Chinese Journal of Ship Research, les chercheurs expliquent que les compartiments stratégiques – alimentation de secours, communications, contrôle de la navigation – nécessitent une protection absolue, y compris face à des événements extrêmes.


    Par ses dimensions, l’île flottante rivalise avec les géants des mers. Elle affiche une masse comparable à celle du porte-avions chinois Fujian et se rapproche de celle de l’USS Nimitz. Mais à la différence de ces mastodontes militaires, cette plateforme n’est pas contrainte par les impératifs classiques de carburant ou de ravitaillement. Sa double coque lui permettra d’affronter des vagues de six à neuf mètres et de résister à des typhons atteignant 220 km/h. Mise en service attendue en 2028. Les usages annoncés : observation continue des grands fonds, tests de technologies d’exploitation minière sous-marine, expérimentation d’équipements marins impossibles à déployer depuis des laboratoires traditionnels.


    Mais le vocabulaire employé par le SCMP intrigue : l’installation est aussi décrite comme capable de « projeter une puissance sans précédent » dans les océans contestés. Difficile de ne pas penser à la mer de Chine méridionale, zone stratégique au cœur des tensions régionales, où se trouve notamment Taïwan. Officiellement scientifique, cette île flottante s’inscrit surtout dans un plan chinois de développement du « pouvoir maritime » sur quinze ans.

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  • La SNCF repense entièrement son offre low-cost ?
    Dec 1 2025

    La marque low-cost OUIGO affiche désormais des ambitions XXL. Sa maison-mère, SNCF Voyageurs, vient de dévoiler sa feuille de route pour les cinq prochaines années : capter près d’un tiers du trafic à grande vitesse en France. Une stratégie résumée en un slogan interne : le « 3x30 » — 30 % du marché, 30 % de voyageurs en plus, 30 % de destinations supplémentaires. Première étape dès le 14 décembre. Un nouveau train quotidien reliera Paris à Hendaye, en longeant toute la côte basque, avec des arrêts à Dax, Bayonne, Biarritz et jusqu’à Saint-Jean-de-Luz. Au passage, Bordeaux gagne un aller-retour supplémentaire vers la capitale. De quoi rendre l’Atlantique accessible sans faire exploser le budget vacances.


    La montée en puissance se poursuit ailleurs. La Bretagne verra sa desserte renforcée avec un troisième Paris-Rennes. L’axe Paris-Montpellier via Lyon gagnera une fréquence estivale en 2026. Même la très fréquentée liaison Paris-Lyon accueillera un troisième aller-retour lors des week-ends prolongés à partir de fin 2026. Mais le tournant le plus symbolique arrivera mi-2027 : une liaison directe Lyon–Bordeaux, sans passer par Paris. Cinq heures de trajet, via Massy, Saint-Pierre-des-Corps, Poitiers et Angoulême. Une petite révolution pour les flux interrégionaux, longtemps contraints par la centralisation parisienne. D’autres renforcements sont aussi prévus sur les axes Strasbourg-Paris et Lille-Paris Nord.


    OUIGO fait aussi évoluer ses services. La plateforme OUIGOSWAP permet désormais à tous les voyageurs de revendre leurs billets et d’en récupérer 80 % de la valeur. Pour l’acheteur, c’est parfois jusqu’à 50 % de réduction. Le modèle s’assouplit, la revente se fluidifie. Côté image, les agents changent de tenue, avec des uniformes fabriqués en France par Armox-Lux, tandis qu’une nouvelle campagne publicitaire détourne les codes de l’automobile avec un humour assumé. Malgré des hausses ponctuelles de prix, la promesse reste celle du low-cost, avec des billets enfants maintenus à 8 euros. Avec douze nouvelles rames attendues d’ici 2027, OUIGO entend bien s’imposer durablement comme l’option rapide et accessible pour traverser la France sans se ruiner.

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  • La Chine produit de l’énergie grâce au CO2 ?
    Nov 30 2025

    Et si le dioxyde de carbone, symbole du réchauffement climatique, devenait… un outil de production d’électricité ? C’est le pari que vient de concrétiser la China National Nuclear Corporation, en Chine, en raccordant au réseau le tout premier générateur électrique au monde fonctionnant grâce au CO₂ supercritique. Derrière ce terme technique se cache un état très particulier de la matière. Sous une pression et une température extrêmes, le CO₂ ne se comporte plus ni comme un gaz, ni comme un liquide, mais comme un fluide dense, capable à la fois de circuler facilement et de transporter efficacement la chaleur. Un fluide bien plus performant que la vapeur d’eau utilisée dans les centrales classiques.


    Le principe est simple : la chaleur fait tourner une turbine, qui produit de l’électricité. Mais avec le CO₂ supercritique, le rendement serait presque doublé, tandis que les installations deviennent plus compactes, plus sobres en matériaux et, surtout, sans émissions directes de gaz à effet de serre. Cette première mondiale a été réalisée dans une aciérie de Liupanshui, dans la province de Guizhou. La chaleur utilisée ne provient pas d’un combustible, mais des rejets thermiques de la production d’acier, habituellement perdus dans l’atmosphère. Le dispositif comprend deux unités de 15 mégawatts chacune. Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne s’agit pas de captage du CO₂ atmosphérique : le gaz est fourni par l’industrie, mis en circuit fermé, et n’est ni brûlé ni consommé.


    L’idée, pourtant, ne date pas d’hier. Dès la fin des années 1960, des ingénieurs italiens et américains imaginaient déjà des cycles thermodynamiques fondés sur ce fluide. Mais pendant des décennies, la technologie est restée bloquée par des limites très concrètes : matériaux incapables de résister, turbines inadaptées, coûts trop élevés. La recherche relance le concept dans les années 2000, avec l’essor des énergies propres… sans parvenir à dépasser l’expérimentation. Avec cette installation désormais reliée au réseau, Chine franchit un cap décisif. L’utilisation industrielle du CO₂ supercritique devient une réalité. Et les perspectives sont immenses : centrales nucléaires de nouvelle génération, unités énergétiques mobiles, voire applications spatiales. Reste maintenant la dernière étape, la plus délicate : passer de la démonstration technologique à l’industrialisation à grande échelle. Si elle réussit, ce fluide longtemps considéré comme une curiosité de laboratoire pourrait bien devenir un acteur clé de l’énergie de demain.

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  • L’énergie sans fil (laser) va révolutionner l’espace ?
    Nov 27 2025

    Les satellites d’aujourd’hui ne se contentent plus d’envoyer de simples signaux. Ils doivent désormais assurer des connexions directes avec nos smartphones, traiter des données par intelligence artificielle, observer la Terre en très haute résolution… Autant de missions toujours plus gourmandes en énergie. Or, dans l’espace, l’électricité reste une ressource rare. Les panneaux solaires atteignent leurs limites, et les agrandir alourdit considérablement les coûts et les lancements.


    Face à cette équation énergétique, une entreprise américaine avance une idée digne de la science-fiction : installer de véritables centrales solaires en orbite, capables d’envoyer de l’électricité sans fil aux satellites. Cette start-up, c’est Star Catcher Industries, qui rêve de créer, à terme, un « réseau électrique orbital ». Le principe est audacieux. Plutôt que de multiplier les panneaux embarqués, l’énergie serait produite dans l’espace par des fermes solaires et transmise vers les satellites via des faisceaux laser, directement dirigés sur leurs panneaux. Une approche encore expérimentale, mais qui vient de franchir une étape majeure.


    Star Catcher a récemment mené un essai au mythique Centre spatial Kennedy, aux États-Unis. Résultat : un nouveau record mondial de transmission d’énergie sans fil par laser. En utilisant des lasers à longueurs d’onde multiples et des panneaux solaires classiques, les ingénieurs ont réussi à transmettre 1,1 kilowatt de puissance. Ils dépassent ainsi le précédent record de 800 watts, établi en juin par Darpa. Si l’entreprise reste discrète sur la distance exacte et la durée du test, elle affirme avoir transféré plus de 10 mégajoules d’énergie, soit l’équivalent de près de 3 kilowattheures. Surtout, la quantité d’énergie reçue par les panneaux a été multipliée par dix. Preuve que la technologie commence à sortir du laboratoire.


    Point notable : la transmission a fonctionné avec des panneaux solaires similaires à ceux utilisés en orbite aujourd’hui. Mieux encore, cette énergie a permis de recharger le véhicule lunaire de Intuitive Machines. Une démonstration prometteuse, notamment pour les missions sur la Lune, où les nuits durent… deux semaines. Une éternité sans Soleil pour les équipements. Prochaine étape désormais : une démonstration directement dans l’espace, annoncée pour 2026. Si elle est concluante, Star Catcher pourrait bien transformer en profondeur la manière dont les satellites s’alimentent, et ouvrir une nouvelle page de l’infrastructure énergétique spatiale.

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  • Une nouvelle technologie pour lancer « proprement » les satellites ?
    Nov 26 2025

    Le secteur spatial est en train de vivre une transformation majeure. Une révolution qui ne vient pas d’une nouvelle fusée, mais d’une machine… qui lance les satellites en les projetant à la force centrifuge. Cette technologie, développée par l’entreprise américaine SpinLaunch, promet de bouleverser à la fois les coûts, les cadences de tir et l’impact environnemental des mises en orbite.


    Ici, pas de moteur à combustion, pas de tonnes de carburant brûlées. Le principe est radicalement différent : un gigantesque bras rotatif, enfermé dans une chambre sous vide, accélère une charge utile jusqu’à près de 8 000 kilomètres par heure. La charge subit alors des accélérations extrêmes, jusqu’à 10 000 G, avant d’être éjectée vers la haute atmosphère. Ce système, baptisé « Accelerator Suborbital », a déjà fait ses preuves lors de plusieurs tirs d’essai réussis sur un site d’essai situé au Nouveau-Mexique. Le dernier test majeur, en 2022, a confirmé la faisabilité technique du concept. L’intérêt est double. D’abord environnemental : aucun gaz à effet de serre n’est émis au moment du lancement. Ensuite économique : les coûts annoncés varient entre 1 250 et 2 500 dollars par kilogramme, nettement en dessous des standards actuels. À cela s’ajoute un autre avantage stratégique : l’absence de boosters limite la création de débris spatiaux, un enjeu devenu critique en orbite basse.


    Première application concrète de cette technologie, la constellation Meridian Space. Ces microsatellites au design très particulier, larges, plats et pesant environ 70 kilos, sont conçus pour être empilés dans le lanceur centrifuge. Plusieurs unités pourront ainsi être projetées en un seul tir, ouvrant la voie à des déploiements de masse rapides et peu coûteux. Les premiers lancements commerciaux sont attendus dès l’an prochain, avec pour ambition de fournir de l’internet haut débit à bas prix. À terme, la version orbitale géante du système pourrait permettre jusqu’à cinq lancements par jour. Une cadence inédite, qui pourrait transformer l’accès à l’espace pour les télécoms, l’observation de la Terre ou encore la recherche scientifique. Mais cette démocratisation accélérée soulève aussi des inquiétudes : multiplication des objets en orbite, risques de collisions, pollutions lumineuses, interférences scientifiques. L’innovation avance vite, plus vite parfois que les cadres de régulation.

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  • COP 30 : les résultats conviennent-ils aux scientifiques ?
    Nov 25 2025

    La COP30 s’est achevée dans une atmosphère de désillusion rarement aussi partagée. Climatologues, ONG, experts du GIEC… tous dénoncent un accord jugé creux, incapable de répondre à l’urgence climatique. Et ils le disent sans détour.

    Davide Faranda, directeur de recherche au CNRS, résume le sentiment général : « un accord vide », incapable de protéger les priorités essentielles — sécurité alimentaire, santé, stabilité des sociétés. Il pointe une incohérence majeure : l’absence totale de référence aux énergies fossiles, pourtant cause première du dérèglement climatique. « Sans engagements concrets, mesurables et vérifiables, les promesses resteront des slogans », regrette-t-il, estimant que l’Europe a perdu en influence et se retrouve aspirée dans un monde dominé par les rapports de force.


    Même amertume chez François Gemenne, spécialiste des migrations environnementales et co-auteur du dernier rapport du GIEC. Son verdict est lapidaire : « Le texte est naze. Archi-nul. » Il déplore un recul massif par rapport à la COP28, notamment sur les énergies fossiles, totalement effacées du texte final. Il s’attendait au moins à des avancées sur la déforestation ou l’agriculture : « Là aussi, le bilan est nul. »

    Katharine Hayhoe, climatologue américaine très suivie, souligne elle aussi l’absurdité d’un accord qui se limite… à « entamer des discussions » sur la sortie des fossiles, après deux semaines de négociations intenses.


    Les ONG ne mâchent pas leurs mots non plus. WWF France reconnaît quelques avancées symboliques — comme la création d’un mécanisme de transition juste, ou la reconnaissance du rôle des peuples autochtones — mais juge l’ensemble très en dessous des besoins, surtout après une année entière passée au-dessus des +1,5 °C. « Ces avancées demeurent très insuffisantes pour enclencher l’action rapide et transformative nécessaire », prévient l’organisation.


    Manuel Pulgar-Vidal, président de la COP20, parle carrément d’« illusions » : de grandes promesses sans actions, un document fragilisé par les forces opposées à l’ambition climatique. Quant à Nikki Reisch, du Center for International Environmental Law, elle tranche : « Cet accord est vide. Les réponses ne se trouvent plus dans ces négociations, mais dans les mouvements qui ouvrent la voie à un avenir sans énergies fossiles. » À un an de la COP31 à Antalya, une chose frappe : une partie de la confiance autrefois placée dans ces grands sommets semble s’être évaporée.

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