Épisodes

  • L'Ethiopie bientôt championne de la mobilité électrique ?
    Sep 23 2025

    À Addis-Abeba, capitale de l’Éthiopie, ils sont nombreux à avoir tenté un pari risqué cette année : acheter une voiture électrique. Dans un pays où les coupures de courant sont fréquentes et où les véhicules électriques restent une rareté, l’idée pouvait sembler hasardeuse. Mais pour la plupart des possesseurs de voiture électrique, quatre mois après l'achat, ils assurent ne rien regretter. Fini les interminables files d’attente aux stations-service. L’Éthiopie est devenue le premier pays au monde à interdire l’importation de véhicules thermiques. Résultat, environ 115 000 voitures électriques circulent désormais sur ses routes.


    Le gouvernement pousse cette transition avec des exonérations fiscales et mise sur son gigantesque barrage de la Renaissance pour fournir une énergie verte et bon marché. Mais la réalité quotidienne reste contrastée. Lema Wakgari, exportateur de café, conduit une BYD chinoise. Il apprécie son confort mais pointe le manque criant de bornes de recharge : « Même à Addis, elles restent trop rares. Hors de la capitale, il n’y a aucun véhicule électrique. » La marque BYD domine le marché, suivie de quelques modèles occidentaux. Et l’argument économique est décisif : un chauffeur de taxi explique être passé de 20 000 birrs par mois en essence à moins de 3 000 birrs en électricité. Pourtant, le réseau national peine à suivre. Seuls 20 % des ménages ont accès à l’électricité quasiment en continu, et à peine un tiers de la population est raccordée. Les coupures perturbent la vie quotidienne et l’activité des usines. Mais face aux pénuries chroniques de carburant, l’électrique reste jugé plus pratique en ville.


    Derrière ce virage, il y a surtout une stratégie économique. L’Éthiopie dépense chaque année près de 4,5 milliards de dollars pour importer du carburant. Le barrage de la Renaissance, inauguré après 14 ans de travaux, double presque la production nationale avec ses 5 150 mégawatts. Objectif : rendre la recharge plus fiable et réduire la facture énergétique. Le gouvernement veut aussi développer une filière locale de véhicules électriques pour créer des emplois. Les prix, eux, restent élevés : environ 2,2 millions de birrs pour une BYD, dans un pays où le salaire moyen reste très bas. L’État ambitionne 2 300 stations de recharge, mais Addis n’en compte qu’une centaine. Et pour les poids lourds reliant Djibouti à la capitale, aucune alternative électrique pour l’instant. Malgré ces défis, l’Éthiopie avance à contre-courant. Preuve que la transition électrique peut progresser, même dans un pays où l’électricité elle-même reste un luxe.


    --

    Cet épisode est sponsorisé par Freelance Informatique, la plateforme qui met en relation consultants indépendants et entreprises clientes.

    Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Voir plus Voir moins
    4 min
  • Grok 4 : un coût financier et environnemental exorbitant ?
    Sep 22 2025

    Les intelligences artificielles progressent à une vitesse fulgurante. Cet été, c’est Grok-4, signé par la société xAI, qui a fait parler de lui. Performances impressionnantes, capacités élargies… mais aussi un prix de développement vertigineux. Car derrière chaque prouesse d’IA, il y a une facture énergétique et financière qui donne le tournis.


    Selon les données recueillies par le média Epoch AI, l’entraînement de Grok-4 aurait coûté près de 490 millions de dollars. Une somme colossale, mais à l’image de ce que nécessite aujourd’hui la course à l’IA générative. On connaissait déjà les investissements massifs dans les data centers qui fleurissent un peu partout dans le monde ; il faut désormais ajouter le coût astronomique de l’entraînement des modèles. Et ce n’est pas qu’une question d’argent. Les ressources mobilisées sont, elles aussi, hors norme. L’entraînement de Grok-4 aurait englouti environ 310 millions de kWh. Pour donner un ordre de grandeur, c’est l’équivalent de plus d’un tiers de la consommation annuelle d’une petite ville de 10 000 habitants. À cela s’ajoute un autre chiffre qui interpelle : 750 millions de litres d’eau utilisés, soit l’équivalent de 300 piscines olympiques. Une ressource précieuse, mobilisée en quantité massive pour refroidir les infrastructures.


    L’impact carbone n’est pas en reste. L’opération aurait généré près de 140 000 tonnes de CO₂, un volume qui questionne alors que l’industrie technologique multiplie les promesses de neutralité carbone. Il faut toutefois préciser que ces chiffres restent des estimations. Epoch AI s’appuie sur des déclarations publiques de xAI, parfois floues, et sur des calculs basés sur le nombre d’heures GPU mobilisées pour l’entraînement. Mais, même avec une marge d’incertitude, les ordres de grandeur parlent d’eux-mêmes.


    Ces données posent une question de fond : jusqu’où ira la course à l’IA ? Si chaque génération devient plus performante, elle devient aussi plus coûteuse, financièrement comme écologiquement. Derrière l’enthousiasme, une réalité s’impose : l’intelligence artificielle n’est pas immatérielle. Elle repose sur des infrastructures gigantesques, très gourmandes en énergie et en ressources naturelles. Et c’est peut-être là son vrai défi pour l’avenir.


    --

    Cet épisode est sponsorisé par Freelance Informatique, la plateforme qui met en relation consultants indépendants et entreprises clientes.

    Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Voir plus Voir moins
    3 min
  • Va-t-on bientôt transformer les déchets nucléaire en énergie propre ?
    Sep 21 2025

    Transformer un problème en opportunité : voilà l’idée derrière une nouvelle piste explorée par des scientifiques américains. Leur objectif ? Recycler les déchets nucléaires pour produire du tritium, un isotope rare de l’hydrogène, indispensable au fonctionnement des futurs réacteurs à fusion.


    La fusion nucléaire, souvent présentée comme le Graal énergétique, repose sur la fusion de deux atomes légers – deutérium et tritium – pour libérer une quantité colossale d’énergie. Propre et sans émission de carbone, elle pourrait un jour révolutionner la production d’électricité. Mais un obstacle majeur subsiste : le tritium est extrêmement rare. Aujourd’hui, son prix atteint 33 millions de dollars le kilo, et les États-Unis ne disposent d’aucune capacité nationale pour en produire. Dans le même temps, le pays croule sous des milliers de tonnes de déchets radioactifs issus de ses centrales. Ces résidus, coûteux à stocker et dangereux à long terme, pourraient bien devenir une ressource stratégique. Des chercheurs du Laboratoire national de Los Alamos planchent sur un procédé utilisant un accélérateur de particules pour provoquer des réactions dans ces déchets et en extraire du tritium.


    Le rendement estimé est prometteur : un système alimenté par 1 gigawatt d’énergie pourrait générer jusqu’à 2 kilos de tritium par an. C’est plus de dix fois ce que produirait un réacteur à fusion de puissance équivalente, selon les calculs relayés par Interesting Engineering. Reste à déterminer la faisabilité économique et technique. Les équipes doivent affiner les simulations, mesurer les coûts et surtout garantir la sûreté du procédé. Car si l’idée séduit par son élégance – transformer un passif encombrant en carburant d’avenir –, elle devra démontrer qu’elle peut être appliquée à grande échelle sans créer de nouveaux risques.


    Comme le rappelle le physicien Terence Tarnowsky, « les transitions énergétiques sont coûteuses, et chaque fois qu’on peut les simplifier, il faut essayer ». Si cette piste aboutit, elle pourrait non seulement réduire le fardeau du stockage nucléaire, mais aussi accélérer l’arrivée de la fusion comme solution énergétique propre et durable. Une équation séduisante : moins de déchets, plus d’énergie propre, et peut-être, une étape décisive vers le futur énergétique que l’on attend tous.

    Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Voir plus Voir moins
    2 min
  • Une molécule qui transforme la lumière en énergie propre ?
    Sep 18 2025

    C’est peut-être un tournant dans la quête d’une énergie solaire vraiment neutre en carbone. Des chercheurs de l’université de Bâle viennent de mettre au point une molécule capable de reproduire, en partie, le mécanisme de la photosynthèse. Leur création transforme la lumière du soleil en énergie chimique, sans émission de CO₂, une avancée publiée dans la revue Nature.


    Jusqu’ici, imiter la photosynthèse naturelle était un casse-tête scientifique. Les réactions photochimiques nécessaires impliquent des transferts multi-électroniques complexes, difficiles à obtenir avec des systèmes moléculaires traditionnels. L’équipe dirigée par le professeur Oliver Wenger affirme avoir franchi ce cap en concevant une molécule dotée d’une architecture inédite : cinq unités reliées, dont deux « donneurs », un capteur de lumière et deux « accepteurs ». Résultat : quand elle est éclairée, la molécule peut accumuler quatre charges électriques – deux positives et deux négatives – de manière réversible.

    Le processus se déroule en deux étapes. Un premier flash lumineux génère une charge positive et une charge négative. Un second éclair répète l’opération, doublant le résultat. La molécule se retrouve ainsi avec deux charges positives et deux négatives, prêtes à être utilisées dans d’autres réactions chimiques. L’un des grands atouts de cette découverte réside dans sa capacité à fonctionner avec une lumière faible, proche de l’intensité solaire réelle. Là où la plupart des expériences de photosynthèse artificielle exigent des lampes extrêmement puissantes, cette approche progressive permet d’utiliser la lumière telle qu’elle est disponible au quotidien. « Nous nous rapprochons déjà de l’intensité de la lumière solaire », souligne Mathis Brändlin, co-auteur de l’étude. Autre avantage : les charges restent stables assez longtemps pour être exploitées dans des réactions ultérieures.


    Pour Oliver Wenger, cette avancée représente « une pièce importante du puzzle » vers une véritable photosynthèse artificielle. L’objectif à long terme : produire des carburants propres et neutres en carbone à partir de la seule énergie solaire. Un horizon qui, si la recherche se confirme, pourrait changer la donne dans la lutte contre le réchauffement climatique.

    Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Voir plus Voir moins
    2 min
  • Japon : l’eau salé se transforme en électricité ?
    Sep 17 2025

    Le Japon vient de franchir une étape symbolique dans la course aux énergies renouvelables. Le 5 août dernier, la ville de Fukuoka, au sud-ouest de l’archipel, a inauguré la toute première centrale osmotique du pays. C’est seulement la deuxième installation de ce type au monde, après celle ouverte au Danemark en 2023. Cette centrale devrait produire près de 880 000 kilowattheures par an, assez pour alimenter environ 220 foyers japonais, mais surtout pour faire tourner une usine de dessalement qui fournit en eau douce la ville et les communes voisines, selon le site Interesting Engineering.


    L’énergie osmotique, ou « énergie bleue », repose sur un principe simple : exploiter la différence de salinité entre l’eau douce d’un fleuve et l’eau salée de la mer. Une membrane semi-perméable sépare ces deux masses d’eau. L’eau douce migre naturellement vers l’eau salée, créant une surpression capable d’actionner une turbine et de produire de l’électricité. Contrairement au solaire ou à l’éolien, cette ressource fonctionne en continu, de jour comme de nuit, et ne dépend pas de la météo. « Une source d’énergie renouvelable de nouvelle génération, sans CO₂ et disponible 24 heures sur 24 », vante l’Agence des eaux de Fukuoka.


    Mais transformer ce potentiel en réalité industrielle reste un défi. Le rendement global de l’osmose est souvent limité par des pertes d’énergie liées au pompage ou au frottement dans les membranes. « Bien que l’eau salée libère de l’énergie en se mélangeant à l’eau douce, une grande partie est perdue avant d’arriver à la turbine », rappelle Sandra Kentish, professeure à l’Université de Melbourne, dans les colonnes du Guardian.

    Pour contourner ces obstacles, la centrale japonaise mise sur une astuce : utiliser la saumure issue du dessalement, beaucoup plus concentrée en sel que l’eau de mer classique. Ce gradient accentué augmente l’efficacité du système et améliore la quantité d’énergie produite. Pour l’heure, Fukuoka reste un projet pilote, mais il suscite déjà des espoirs. Des chercheurs australiens envisagent de tester la même approche sur leurs lacs salés, avec l’idée que cette « électricité bleue » pourrait, demain, compléter le bouquet des énergies propres. Une technologie encore balbutiante, mais qui illustre bien l’inventivité déployée pour réduire la dépendance mondiale aux énergies fossiles.

    Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Voir plus Voir moins
    2 min
  • La guérison de la couche d'ozone est mauvaise pour le climat ?
    Sep 16 2025

    C’est une molécule à double visage : l’ozone. Trois atomes d’oxygène qui, selon leur emplacement, sauvent ou compliquent la vie sur Terre. En haute altitude, dans la stratosphère, il agit en super-héros, bouclier vital contre les rayons ultraviolets. Mais au ras du sol, il se transforme en polluant, irritant les poumons et saturant nos villes. Et voilà qu’une étude vient ajouter une nuance : son rôle climatique pourrait être plus lourd qu’imaginé.


    Souvenez-vous : en 2023, la communauté scientifique se félicitait de la lente guérison de la couche d’ozone, grâce au fameux Protocole de Montréal de 1989. L’interdiction des CFC, ces gaz utilisés dans les réfrigérateurs ou les bombes aérosols, avait permis au bouclier stratosphérique de cicatriser. Bonus inattendu, cela limitait aussi des gaz à effet de serre puissants. Mais les chercheurs révèlent aujourd’hui que la médaille a son revers. Selon des travaux publiés dans la revue Atmospheric Chemistry and Physics, l’ozone devrait piéger, entre 2015 et 2050, l’équivalent de 0,27 watt par mètre carré de chaleur supplémentaire. Cela ferait de lui le deuxième contributeur au réchauffement futur, juste derrière le dioxyde de carbone et loin devant le méthane. Autrement dit, même en réparant la couche d’ozone, nous ne sommes pas tirés d’affaire.


    Faut-il alors baisser les bras ? Absolument pas, insiste le professeur Bill Collins, de l’université de Reading : continuer à protéger la couche d’ozone reste vital pour prévenir les cancers de la peau. En revanche, il plaide pour adapter les politiques climatiques : réduire davantage nos émissions de CO₂ et de méthane pour compenser cet effet secondaire. Car une chose est sûre : même si nous limitons la pollution au sol, la stratosphère, elle, continuera à se regarnir pendant des décennies. Aujourd’hui, 90 % de l’ozone de la planète se concentre dans ces hautes couches, les 10 % restants stagnent plus bas, là où ils nous étouffent. En somme, l’ozone confirme son statut de molécule paradoxale : bouclier indispensable et acteur discret du réchauffement.

    https://acp.copernicus.org/articles/25/9031/2025/

    Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Voir plus Voir moins
    2 min
  • Los Angeles, terrain d’essai pour exploiter l’énergie des vagues ?
    Sep 15 2025

    Et si les vagues devenaient des centrales électriques ? C’est le pari d’Eco Wave Power, une start-up israélienne qui teste actuellement en Californie une technologie aussi simple qu’astucieuse. Imaginez une jetée couverte de flotteurs qui montent et descendent au rythme des vagues, comme des touches de piano. Reliés à des pistons hydrauliques, ils compriment un fluide biodégradable, stocké dans des accumulateurs ressemblant à de grosses bouteilles de plongée. La pression libérée actionne ensuite une turbine, et produit de l’électricité. Un projet pilote, encore modeste, mais qui pourrait changer d’échelle : recouvrir la jetée de 13 kilomètres du port de Los Angeles avec des centaines de flotteurs permettrait, selon la cofondatrice Inna Braverman, d’alimenter près de 60 000 foyers. De quoi séduire une Californie où la demande énergétique explose, portée notamment par l’essor de l’intelligence artificielle.


    L’idée n’est pas neuve : exploiter l’énergie des vagues, colossale et quasi continue, fait rêver depuis des décennies. Sur le papier, les seules vagues de la côte Ouest américaine pourraient couvrir un tiers de la production d’électricité du pays. Mais dans la pratique, l’histoire de l’énergie houlomotrice est jalonnée d’échecs. Installés en pleine mer, les dispositifs finissent souvent brisés par les tempêtes, ou deviennent impossibles à rentabiliser à cause des frais de maintenance. C’est là qu’Eco Wave Power joue sa carte maîtresse : un système fixé directement aux infrastructures portuaires. Quand la mer se déchaîne, les flotteurs se rétractent automatiquement, évitant les dégâts. Une simplicité qui séduit même des experts sceptiques. “Placer le dispositif au bord du rivage, accessible à pied pour la maintenance, a beaucoup de sens”, estime le professeur Krish Thiagarajan Sharman de l’Université du Massachusetts.


    Reste une limite : toutes les villes côtières ne disposent pas d’une jetée aussi longue que Los Angeles. Pour certains, la technologie restera donc cantonnée à des usages de niche, comme l’alimentation d’îles isolées. Mais Eco Wave Power voit plus grand : Israël alimente déjà 100 foyers grâce à ses flotteurs, le Portugal et Taïwan suivront bientôt. L’entreprise rêve de projets capables de rivaliser avec l’éolien, tout en affirmant un impact nul sur l’écosystème marin. La promesse est ambitieuse : transformer un éternel “serpent de mer” en une énergie d’avenir. Et cette fois, les vagues pourraient bien faire bouger les lignes.

    Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Voir plus Voir moins
    3 min
  • La durée de vie des voitures électriques énerve les consommateurs ?
    Sep 14 2025

    Le marché automobile américain vit un grand écart. D’un côté, les voitures thermiques, essence ou diesel, qui battent des records de longévité. De l’autre, les véhicules électriques, plus modernes mais renouvelés à un rythme effréné. Une dualité qui interroge sur l’avenir de la mobilité, et sur ses impacts écologiques.


    Selon les dernières données de S&P Global, une voiture thermique reste en moyenne 13,6 ans entre les mains de son propriétaire. Cette fidélité s’explique en partie par la crise économique de 2008 : les Américains ont appris à garder leurs véhicules plus longtemps. La robustesse des moteurs, leur fiabilité éprouvée et des coûts d’achat toujours plus élevés renforcent cette tendance. Beaucoup de foyers équipés d’une voiture électrique conservent d’ailleurs une thermique “au cas où”, notamment pour les longs trajets. Résultat : le parc thermique vieillit, porté par une forme de prudence économique qui prolonge la durée de vie des véhicules.


    Côté électrique, le contraste est saisissant : la durée moyenne de possession n’est que de 3,6 ans. Non pas parce que ces voitures sont moins fiables, mais parce que le marché évolue à une vitesse folle. Chaque année, de nouveaux modèles, plus performants et innovants, incitent les consommateurs à changer. Les acheteurs, souvent plus aisés, sont sensibles à cette logique de nouveauté, qui rappelle le cycle des smartphones. Tesla et consorts alimentent cette course permanente aux dernières innovations. Mais ce renouvellement rapide soulève une question de fond : que vaut un véhicule “zéro émission” si son cycle de vie reste si court ?


    Cette différence traduit deux rapports distincts à l’automobile. La thermique est vécue comme un bien durable, la voiture électrique comme un produit technologique en perpétuelle mise à jour. Entre 2013 et 2022, 6,6 % des voitures électriques ont déjà quitté la circulation, contre 5,2 % pour les thermiques. Un écart modeste, mais révélateur d’un marché encore instable. Avec le temps, les véhicules électriques devraient gagner en maturité et rallonger leurs cycles de possession. En attendant, le marché automobile reste le théâtre d’une étrange cohabitation : tradition et fiabilité face à modernité et renouvellement accéléré.

    Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Voir plus Voir moins
    2 min