Dans les négociations sur la paix en Ukraine, l'Europe peine à trouver sa place
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Les négociations continuent pour tenter de trouver une solution à la guerre en Ukraine. Des négociations dans lesquelles l’Europe aimerait peser, mais où elle reste largement spectatrice.
Cela dure depuis que les États-Unis ont proposé leur plan de paix, initialement largement inspiré de propositions russes. Des représentants français, allemands et britanniques se sont rendus à Genève où se tenaient les discussions entre Américains et Ukrainiens. Mais il était très clair que les décisions seraient prises entre ces deux pays. Et c’est bien ce qu’il s’est passé. Quelques jours plus tard, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a pour la première fois participé à la réunion de la coalition des volontaires, ce dont l'Élysée s’est félicitée en y voyant un progrès, pour informer les Européens de l’évolution des discussions. D’autres fois, notamment à chaque marque de soutien appuyé des pays européens et notamment de la France, c’est l’Ukraine qui informe ses partenaires européens de l’avancée des négociations.
Les menaces de Vladimir PoutineL’une des parties prenantes des discussions ne veut même pas entendre parler des Européens : C’est la Russie. La tentative des Européens de participer aux négociations n’est pas nécessaire, disait la semaine dernière le conseiller diplomatique de la présidence russe, Iouri Ouchakov. C’était d’ailleurs la version vraiment diplomatique, puisque mardi, son patron Vladimir Poutine a été beaucoup plus loin, en menaçant carrément les Européens, accusés de ne pas vouloir la paix et de chercher à faire capoter les discussions en tentant de s’impliquer. « Nous n'avons pas l'intention de faire la guerre à l'Europe, mais si l'Europe le souhaite et commence, nous sommes prêts dès maintenant », a notamment dit le président russe.
Une menace mais aussi un défi qui sous-entend que les Européens, eux, ne sont pas prêts. C’est une façon de leur dire qu’ils n’ont pas voix au chapitre parce qu’ils ne pèsent pas en matière d’armement. Et c’est vrai pour l’armement conventionnel. Après plus de trois ans d’agression en Ukraine, la Russie a développé une industrie qui produit vite et à grande échelle des armes capables de saturer les systèmes de défense. Malgré de nombreux signaux d'alerte venant à la fois des États-Unis et de Russie depuis des années, les Européens sont loin de l'autonomie et de l'unité stratégique. L’Allemagne a annoncé cette année le triplement de son budget défense d’ici 2029, mais elle part de loin et, d'ici là, au rythme actuel, il peut se passer beaucoup de choses. D’autres pays sont dans des situations financières qui ne leur permettent pas de prévoir aussi loin, quand ils ont un budget pour l’an prochain, ce qui n’est par exemple pas le cas de la France.
Surmonter les différencesLes Européens essaient pourtant toujours de peser. Oui, à l’Européenne. En essayant de surmonter leurs différences. Hier, la Commission européenne a annoncé son plan pour financer les besoins de l’Ukraine pour les prochaines années. Notamment en utilisant les avoirs russes gelés. Mais la Belgique, où ils sont situés, n’est pas d’accord. Les Européens prévoient aussi d’enfin stopper les achats de gaz russe d’ici à 2027. Mais il faut en passer par un vote au parlement pour éviter le véto hongrois. La guerre sera peut-être finie d’ici-là. Ils cherchent à influer sur le cours des événements par d’autres moyens. Actuellement en visite d’État en Chine, Emmanuel Macron tente de convaincre Xi Jinping de retenir son allié russe. Depuis le début de la guerre en Ukraine, il s'est bien gardé de le faire.