La Chine suspend ses exportations d'engrais phosphatés jusqu'à l'été 2026
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Pékin appelle les producteurs à suspendre les exportations de fertilisants phosphatés jusqu’à l’été 2026, officiellement pour sécuriser les semis de printemps. Derrière cette décision technique se cache une bataille stratégique sur les prix, la dépendance aux importations et la sécurité alimentaire.
L'appel de Pékin a un objectif affiché : privilégier le marché intérieur et éviter une flambée des prix à l’approche des semis de printemps. La décision a été actée lors d’une réunion organisée le 11 décembre sous l’égide de la Commission nationale du développement et de la réforme, le puissant organe de planification économique.
Producteurs, distributeurs et autorités y ont tiré la sonnette d’alarme : dans plusieurs régions, les prix deviennent instables et compliquent la constitution des stocks, alors même que la production nationale reste élevée.
Le soufre en causeCette volatilité a une cause majeure : le soufre. Matière première indispensable à la fabrication des engrais phosphatés, son prix a explosé. Début décembre, il atteignait plus de 4 100 yuans la tonne (environ 495 euros) dans les ports chinois, un niveau proche d’un record sur dix ans, soit une hausse de près de 200 % sur un an.
La Chine est particulièrement exposée. Près de la moitié de sa consommation de soufre dépend des importations. Or, le marché mondial est sous tension. La Russie, autrefois deuxième producteur mondial, a vu sa production perturbée par des attaques sur ses raffineries et a instauré une interdiction temporaire d’exportation.
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Implications mondialesDans le même temps, les tensions persistantes sur l’offre pétrolière au Moyen-Orient alimentent la hausse des prix internationaux. En conséquence, les coûts de production s’envolent et se répercutent en aval. En novembre, les prix de certains engrais phosphatés ont bondi d’environ 500 yuans la tonne en quelques semaines, restant à des niveaux élevés en décembre.
Face à ce risque, Pékin demande aux entreprises de maintenir des cadences élevées, de renoncer aux exportations, d’éviter toute spéculation et de stabiliser les prix jusqu’à la fin de la saison des semis.
L’enjeu dépasse l’agriculture : pour les autorités chinoises, des engrais abordables sont un pilier de la sécurité alimentaire nationale, devenue priorité absolue depuis la pandémie et les tensions géopolitiques mondiales.
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