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L'hydrogène vert, un marché qui n'a toujours pas décollé en 2025

L'hydrogène vert, un marché qui n'a toujours pas décollé en 2025

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Durant les premières années qui ont suivi le Covid-19, l’hydrogène vert, produit à partir d’énergies renouvelables, était apparu comme une alternative crédible au gaz naturel et au pétrole à l’horizon 2030/2035, c'est-à-dire comme la possibilité d’avoir une énergie décarbonée pour le transport ou les industries. Aujourd’hui, cette idée semble bien lointaine.

Pas une région du monde n’a atteint ses objectifs de production et le marché de l’hydrogène reste embryonnaire. Sur dix projets lancés, un seul voit généralement le jour selon la présidente du conseil de l’hydrogène, un lobby qui réunit de grands groupes industriels et pétroliers.

Pour prendre le cas de l’Europe, l’Agence de l’Union européenne pour la coopération des régulateurs de l’énergie a dressé un constat sans appel début décembre. L’Union européenne n’atteindra pas l’objectif qu’elle s’est fixé pour 2030 et en est même très loin.

Un marché qui ne décolle pas

La liste des raisons qui expliquent que ce marché ne décolle pas est malheureusement très longue. En tête de ces facteurs : le coût de l'énergie. L’hydrogène est un gaz obtenu en décomposant les molécules d’eau grâce à un courant électrique. C’est ce qu’on appelle l’électrolyse. Aujourd’hui, il est plus rentable de faire de l’hydrogène gris, c'est-à-dire d’utiliser un combustible fossile, comme source primaire d’énergie. L’hydrogène gris est deux fois moins cher que l’hydrogène vert. Mais comme il émet des gaz à effet de serre, son processus de fabrication est beaucoup moins vertueux.

Parmi les autres freins identifiés, on trouve la complexité de la réglementation pour raccorder les énergies renouvelables aux réseaux électriques. S'ajoute à cela la lenteur de l’adoption, au niveau national, d'un objectif de production de carburant dit « renouvelable » pouvant être fabriqué à partir d’hydrogène. Et comme tout est compliqué, la construction des réseaux nécessaires au transport de l’hydrogène a aussi pris beaucoup de retard.

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Des dizaines de projets abandonnés ou mis en pause

Les investisseurs revoient leurs ambitions à la baisse. Le Financial Times a fait les comptes : 60 projets majeurs ont été abandonnés ou mis sur pause en 2025 dans le monde, l’équivalent de quatre fois la capacité de production globale actuelle.

Parmi les groupes qui ont fait machine arrière, on peut citer BP, Exxon, Shell ou encore Arcelor-Mittal. Oman, l'Australie, la Norvège, les États-Unis, la Chine : pas une région n'est épargnée.

Il faudra faire preuve de patience pour voir un marché économiquement viable émerger. Le scénario retenu par l’Agence internationale des énergies renouvelables (AIE) fixe 2050 comme horizon crédible. À cette date, la demande en hydrogène vert sera plus forte, tout comme celle des productions qui utilisent de l’hydrogène pour être fabriquées, comme l’acier vert ou l’ammoniac que l'on retrouve dans les engrais azotés.

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