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Page de couverture de Nicușor Dan : «Nous avons un parti anti-européen et pro-russe qui atteint 40% des voix»

Nicușor Dan : «Nous avons un parti anti-européen et pro-russe qui atteint 40% des voix»

Nicușor Dan : «Nous avons un parti anti-européen et pro-russe qui atteint 40% des voix»

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Cette semaine, nous recevons Nicușor Dan, président de la Roumanie. Récemment élu, il commente les défis à mener par son pays en termes de budget et de corruption et réitère son alignement aux valeurs européennes. Nicușor Dan a été élu président en mai 2025 avec 53,6% des suffrages face au candidat d'extrême droite George Simion, pro-Trump, populiste et eurosceptique. Le président, de son côté, l’a remporté avec un programme pro-européen et anticorruption. Ce suffrage a fait suite à l’élection présidentielle de novembre 2024, annulée du fait de l'invalidation des résultats du premier tour. La Cour constitutionnelle du pays avait alors invoqué l'usage irrégulier de TikTok comme outil de campagne permettant au candidat pro-russe Calin Georgescu d’arriver en tête au premier tour du scrutin. Avec plus de recul, Nicușor Dan affirme aujourd’hui que la Cour constitutionnelle a eu raison d’annuler cette élection : «Il y a eu une influence russe et les règles de financement de la campagne électorale n’ont pas été bien respectées. [...] Nous pouvons aujourd’hui dire que la campagne de désinformation russe a commencé, il y a dix ans. Les autorités roumaines ont pris cela à la légère. Pourtant, une technologie très sophistiquée a impacté les dernières semaines de la campagne électorale.» «L’année prochaine, nous serons entre 6 et 6,5% de déficit» La Roumanie, pays de 19 millions d’habitants, a connu une progression de 134% de son pouvoir d'achat moyen en vingt ans, la plus importante d’Europe. Cependant, le déficit du pays atteint 9%, trois fois la limite autorisée par les règles de l’Union européenne (UE). Pour remédier à cela, le gouvernement a mis en place des mesures d'austérité : «Ces mesures seront reconduites l’année prochaine, il n’y aura pas de mesures supplémentaires dont les gens ne sont pas encore au courant. L’année prochaine, nous serons entre 6 et 6,5% de déficit. Ces mesures sont difficiles mais nous n’avons pas le choix car nous avons une dette publique. Nous devons montrer aux investisseurs, aux fonds d’investissement et aux banques que la Roumanie va régler son déficit.» «Il y a de la corruption à tous les niveaux» Alors que la Bulgarie voisine a vu son gouvernement chuter après de grandes manifestations anti-corruption, Nicușor Dan a fait de la lutte contre la corruption son fer de lance dans un pays particulièrement touché par celle-ci : «En Roumanie, il y a de la corruption à tous les niveaux. Pour lutter contre, nous avons besoin de prendre des mesures administratives mais aussi agir au sein du système de justice. Il y a une volonté de lutter contre la corruption mais cela va prendre du temps.» Le 7 décembre, le libéral Ciprian Ciucu a été élu maire de Bucarest devant la candidate d’extrême droite Anca Alexandrescu. Cette dernière figurait cependant en tête des sondages, alors que Bucarest n'est traditionnellement pas une place forte de l'extrême droite. «Nous avons un parti anti-européen et même pro-russe, qui, en s’alliant à d’autres petits partis, atteint 35 à 40% des votes», indique Nicusor Dan, ancien maire de Bucarest, en référence au parti Alliance pour l'unité des Roumains (AUR). «Mais les gens qui votent pour ces partis ne sont pas forcément anti-européens ou pro-russes. Il se sentent abandonnés par les autres, par les politiques des partis disons classiques, qui sont pro-européens. Nous devons regagner leur confiance dans les prochaines années.» «Stimuler notre économie de défense européenne» Dans un contexte de tension sécuritaire au niveau européen, la Roumanie, qui partage 650 km de frontière commune avec l'Ukraine, a fortement augmenté ses dépenses militaires ces dernières années. Celles-ci représentaient 2,2% de son PIB en 2024 et devraient atteindre 2,5% en 2025. L’UE a d’ailleurs alloué 16,7 milliards d'euros au pays dans le cadre de son programme SAFE, un instrument de prêt à prix compétitifs pour le secteur de la défense. S’il dit ne pas craindre une confrontation directe avec la Russie, il affirme que les positions européennes doivent être claires : «Nous devons faire savoir à la Russie que nous sommes prêts. Bien sûr, nous ne souhaitons pas avoir une guerre sur le territoire européen mais nous devons leur dire : ‘Si vous voulez attaquer, nous sommes prêts'.» Nicușor Dan explique que, par le passé, la défense n’était pas un secteur parmi d’autres, pas plus important que celui de la santé par exemple. «Avec le contexte géopolitique actuel, l’Europe doit agir pour être capable, dans un laps de temps le plus court possible, de se défendre.» En matière d’achat d’armement, le président roumain reconnaît avoir conclu des contrats avec des entreprises américaines valables «jusqu’à 2033». Il incite aujourd’hui à «stimuler notre économie de défense européenne...
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