Pourquoi l’industrie de l’armement freine la transition écologique ?
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La transition écologique réclame des matériaux très spécifiques : lithium, cobalt, nickel, terres rares, graphite… Autant de ressources indispensables pour les batteries, les éoliennes, les panneaux solaires ou encore les réseaux électriques de demain. Mais un rapport récent soulève un problème inattendu : une partie de ces matériaux stratégiques serait accaparée par l’industrie de l’armement, notamment aux États-Unis, où le Pentagone constituerait des réserves massives dans un but purement militaire. Cette situation pourrait, à moyen terme, freiner le déploiement d’une économie décarbonée.
Depuis plusieurs années, le Département de la Défense américain renforce ses stocks de minéraux critiques. L’objectif officiel est d’assurer l’autonomie stratégique des forces armées en cas de crise. Mais cette stratégie entre désormais en concurrence avec celle de la transition énergétique, qui dépend des mêmes ressources. Drones, systèmes de guidage, capteurs, moteurs électriques des sous-marins : nombre d’équipements militaires modernes nécessitent précisément les matériaux que réclament aussi les technologies vertes. Résultat : le marché mondial devient plus tendu, les prix augmentent et certains industriels du solaire ou des batteries peinent à s’approvisionner.
Le rapport souligne également que la demande militaire n’est pas seulement ponctuelle : elle est structurelle et en croissance. Les conflits récents, la modernisation des armées et la montée en puissance technologique ont fait exploser les besoins. L’Agence américaine pour les minéraux stratégiques estime ainsi que certains matériaux rares, comme le dysprosium ou le néodyme, pourraient connaître une pénurie dès la prochaine décennie si toutes les armées occidentales poursuivent leurs achats au même rythme.
Cela pose un dilemme. D’un côté, les États doivent assurer leur sécurité. De l’autre, la transition écologique mondiale exige un accès stable et abondant à ces matériaux. Une compétition directe s’installe, amplifiée par la dépendance à la Chine, qui contrôle une part considérable de l’extraction et du raffinage.
Certains experts appellent à une meilleure coordination internationale pour éviter que la défense et la transition énergétique ne se cannibalisent. Ils recommandent notamment de développer des chaînes d’approvisionnement locales, d’investir massivement dans le recyclage des métaux et de créer des quotas réservés aux industries vertes.
Car si cette compétition perdure, les conséquences pourraient être lourdes : retards dans la production de batteries, hausse des coûts des énergies renouvelables et ralentissement général du passage à une économie bas carbone. La transition écologique a besoin de matériaux… mais elle a surtout besoin qu’ils ne disparaissent pas dans les arsenaux.
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