Épisodes

  • Dans les foires aux vinyles, des passionnés font vivre les 33 tours et les vieilles «galettes»
    Dec 13 2025

    Dimanche 14 décembre, à Paris, 50 000 vinyles sont mis en vente à moins de dix euros lors du Paris Vinyl Sale. Après le salon Paris Loves Vinyl qui s'est tenu il y a deux semaines dans la capitale française, ce destockage confirme la passion des audiophiles français pour la musique enregistrée sur les galettes de vinyles.

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  • De l’île déserte à la jungle urbaine: «Robinson Crusoé» d'Offenbach au Théâtre des Champs-Élysées
    Dec 12 2025

    Son histoire a défrayé la chronique il y a trois siècles : Robinson Crusoé, le célèbre naufragé anglais, renaît au Théâtre des Champs-Élysées à Paris dans un opéra-comique composé par Jacques Offenbach en 1867. Cette œuvre rare et méconnue retrouve aujourd’hui toute son actualité grâce à un duo français bien rodé dans le répertoire du roi de l’opérette. Le metteur en scène Laurent Pelly et le chef d’orchestre Marc Minkowski revisitent ce classique en abordant des questions sensibles liées au passé colonial avec humour et ingéniosité.

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  • Le sommeil dans tous ses états au musée Marmottan-Monet à Paris
    Dec 6 2025

    À Paris, le musée Marmottan-Monet présente jusqu'au 1ᵉʳ mars 2026 l'exposition « L'empire du sommeil », qui regroupe 130 œuvres venues de Florence, de Montréal ou de Dublin : dessins, peintures, de l'Antiquité au XXᵉ siècle qui racontent la fascination des artistes pour cet état mystérieux qu'est le sommeil.

    « On a encore pas vraiment compris pourquoi on dort. Et pourquoi pas seulement les Hommes dorment, mais pourquoi tous les êtres vivants doués d'un cerveau dorment ? », fait remarquer Laura Bossi, commissaire de l'exposition L'empire du sommeil mais aussi neurologue et historienne des sciences. « Même les méduses, les poissons, on pensait qu'ils ne dormaient pas, mais en fait, apparemment, ils dorment aussi. Les oiseaux dorment parfois avec une partie du cerveau. On a beaucoup, beaucoup d'écrits. Mais le sommeil reste un mystère », poursuit-elle.

    C'est ce mystère que les visiteurs tentent de percer. Un état de conscience modifié dans lequel nous sommes plongés un tiers de notre vie. Un sujet qui a toujours fasciné les artistes, comme le montre la très riche exposition du musée Marmottan-Monet.

    « On a voulu montrer que c'est compliqué. Le sommeil est souvent aussi ambigu, parce qu'il y a le sommeil qui peut rappeler la mort ou bien l'amour, comme c'est d'ailleurs très bien dit dans les mythes grecs où le dieu du sommeil, Hypnos, est en même temps le plus doux des dieux. Mais en même temps, c'est le frère de la mort, et les deux sont les enfants de la nuit en même temps. L'Empire, c'est aussi l'empire sur nous-même. Nous n'avons pas le pouvoir de nous soustraire au sommeil. Et d'ailleurs, la privation de sommeil est une véritable torture. Il y a des rares maladies génétiques où les personnes qui ne peuvent pas dormir meurent », développe la commissaire de l'exposition.

    « On peint le lit de mort »

    Toutes les facettes du sommeil, du doux rêve à l'hallucination cauchemardesque, de l'endormi à l'insomniaque, sont évoquées dans l'exposition. Peindre le sommeil, c'est aussi peindre l'intime.

    « Dès qu'on sait tenir un crayon, qu'on dessine, on a envie de peindre le sommeil des modèles. On peint ses bébés, on peint ses maîtresses et ses amants. On peint le lit de mort. Il y a eu énormément d'artistes qui ont voulu, pour la mémoire d'abord, souvent pour eux-mêmes, peindre les dernières images de leur amour. Et ici, on montre deux tableaux de Monet, très peu connus et très intimes, qui sont son fils Jean, bébé, avec sa poupée endormie dans le berceau. Et on montre sa femme, Camille, morte sur son lit de mort, qui est un tableau que moi, je trouve parmi les plus émouvants de l'exposition où elle est, comme on faisait à l'époque, habillée avec sa robe de mariée et son voile de mariée », expose Laura Bossi. Victor Hugo, photographié par Nadar sur son lit de mort en 1885, côtoie le masque mortuaire qu'en fit Aimé-Jules Dalou.

    Dans la section consacrée aux troubles du sommeil, un tableau du Tchécoslovaque Maximilian Pirner, une somnambule en équilibre sur une corniche, nous donne le vertige. Ou un autoportrait plutôt angoissant d'Edvard Munch, les yeux caverneux, intitulé « Le Noctambule ».

    Et après la mort, le désir, avec beaucoup de belles endormies : l'exposition consacre une belle salle, entièrement couverte de rouge, à l'érotisme que convie parfois le sommeil.

    Pour aller plus loin : Exposition L'empire du sommeil

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  • Transmusicales de Rennes: Zonbi, paroles créoles sur fond de jazz et de post punk
    Dec 6 2025
    Un chanteur principal d'origine haïtienne, des paroles en créole, un saxophoniste japonais, et beaucoup d'énergie : voilà le cocktail surprenant qui compose le groupe Zonbi. Le quintet se produit ce samedi 6 décembre 2025 sur la scène des 47ᵉ Trans'Musicales de Rennes, festival de musiques émergentes dans l'ouest de la France. Avec comme objectifs : rendre hommage à la culture haïtienne, offrir un défouloir, et surtout, rejeter toutes les règles... Zonbi c'est cinq personnes, cinq instruments. Quatre musiciens donc : le saxophoniste japonais Shion Iwata, le bassiste Achille Bof, le guitariste Simon Harel et le batteur Tom Dalib. Tous réunis autour du frontman et chanteur, Dimitri Milbrun. Quant à leurs influences, elles sont aussi nombreuses et diverses que les membres du groupe : au fil des morceaux de Zonbi, on passe par le jazz et le punk, on va de la bossa nova à la no-wave. En entretien, c'est pareil : on passe d'un interlocuteur à l'autre sans distinction ni hiérarchie. Tom Dalib commence : « Dans la partie composition, on passe beaucoup de temps à chercher vraiment un univers sonore, une patte musicale qui nous soit propre...». Puis son camarade Simon Harel prend la suite : « on ne joue ensemble que depuis un an, et on vient tous de projets musicaux totalement distincts.» Avant que le bassiste Achille Bof ne conclue : « c'est toujours un peu comme ça que ça se passe. Si quelqu'un amène une idée, il y a un dialogue qui se crée. » Un exemple ? « Sur la chanson Lanmou Ak Lanmo, on commence par un côté un peu bossa nova... quand on a commencé à travailler dessus, il n'y avait pas du tout toutes les distorsions qu'on entend à la fin. Achille [le bassiste] a entendu ça, et il a tout de suite dit 'ça ne va pas, il faut cradifier tout ça.' » Conclusion : la bossa nova des débuts a été conservée... mais elle laisse progressivement la place à une instrumentation profondément no wave. Confrontés à la possibilité de choisir un registre et de s'y tenir, ils ont donc choisi, précisément, de ne pas le faire. Car s'il y avait un mot pour résumer Zonbi, ce serait celui-ci : « insoumission ». Hors de question de se laisser enfermer dans une case. Le fondateur du groupe, Dimitri Milbrun, y voit une réminiscence de son héritage haïtien. « C'est dû profondément à une forme de fièvre que les Haïtiens peuvent avoir vis-à-vis de toute forme d'autorité malveillante. Il y a un feu intérieur qui ne s'éteint pas.» Des chansons en créole Cette double culture franco-haïtienne est omniprésente chez Zonbi. À commencer par le nom du groupe qui s'écrit « z.o.n.b.i » et pas à l'américaine, et surtout par la langue employée pour les textes, le créole. "A la maison, on a toujours parlé créole. C'est dans cette langue que mes parents me parlaient, quelque part, c'est même ma langue maternelle. Donc il y avait une facilité, pour moi, à parler en créole, certaines choses sonnent mieux ; mais c'est aussi que je voulais sortir du choix binaire, chanter soit en anglais, soit en français... j'avais envie de quelque chose qui me ressemble beaucoup plus,»raconte Dimitri Milbrun. Quant au fait qu'une partie de l'audience ne comprendra pas les paroles, le frontman balaie : « nos amis antillais, qui parlent le créole ou peut-être simplement le comprennent, eux, comprendront nos textes." Et Shion Iwata de compléter : « je suis japonais. Que les chansons soient en français ou en créole, je ne les comprendrai pas. Et alors ? Notre langage commun, c'est la musique, c'est ça qui compte.» Achille Bof : « notre musique transmet une énergie ; il n'y a pas besoin de comprendre les paroles pour saisir qu'on est en colère ou pour entrer dans une forme de transe.» Le folklore haïtien chanté Les histoires racontées font aussi la part belle au folklore haïtien, comme dans leur titre intitulé « Papa Legba ». « Les loas ce sont les esprits vaudou. Et Papa Legba, lui, il est entre guillemets le premier loa qu'on rencontre parce que sans lui, on ne peut pas parler aux autres. C'est lui qui a les clés. On a quand même ce respect par rapport à l'impact culturel et historique qu'il a eu en Haïti. On aime bien se dire que quand on est sur scène, imaginez qu'on est un groupe qui joue pour une cérémonie vaudou », explique Dimitri Milbrun. Le résultat, ce sont des chansons qui transpirent l'énergie, la hargne aussi parfois. Zonbi c'est donc un groupe jeune, révolté, en colère. On n'a pas besoin de parler le créole pour le comprendre. Il n'y a plus qu'une chose à faire : se laisser emporter par la fièvre collective. À lire aussiAsfar Shamsi, la nouvelle voix de la scène post-rap
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  • Gerhard Richter: un géant de la peinture à la Fondation Louis Vuitton
    Nov 29 2025

    La Fondation Louis Vuitton consacre une rétrospective monumentale à Gerhard Richter, figure majeure de l'art contemporain. Plus de 270 œuvres retracent six décennies de création d'un artiste qui n'a cessé de brouiller les frontières entre abstraction et figuration.

    Pour aller plus loin : Exposition du peintre allemand, Gerhard Richter.

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  • «Des décennies d'impunité»: Chrystèle Khodr ravive sur scène le massacre du camp palestinien de Tall el-Zaatar
    Nov 29 2025

    Chrystèle Khodr, metteuse-en-scène libanaise, part comme toujours de documents réels pour restituer l'histoire et raviver une mémoire enfouie. Cette fois, elle nous fait remonter dans le temps. Dans la pièce Silence ça tourne, elle plonge dans les archives pour raconter le massacre du camp palestinien de Tall el-Zaatar aux abords de Beyrouth. Nous sommes en 1976, au début de la guerre civile au Liban. La pièce est jouée actuellement à la maison de la culture de Bobigny, en région parisienne. Elle sera en mars 2026 au Théâtre de la Bastille à Paris.

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  • «1925-2025. Cent ans d’Art déco», la magie et les paradoxes d’un style intemporel
    Nov 22 2025

    C'est un dialogue entre passé et présent autour d’un mouvement artistique né dans l’effervescence des Années folles. Cent ans après sa consécration, l’art déco revient sous les projecteurs. Le Musée des Arts décoratifs à Paris célèbre ce style audacieux et extravagant à travers plus de 1 200 œuvres : mobilier, bijoux, affiches, mode, objets d'art et du quotidien.

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  • Le Bénin en majesté au musée Albert-Kahn de Boulogne-Billancourt
    Nov 16 2025

    À quoi ressemblait le Dahomey de 1930 ? Une exposition historico-ethnographique se tient actuellement au musée Albert-Kahn de Boulogne-Billancourt, en banlieue de Paris, jusqu'en juin prochain. On y découvre des centaines de clichés et de films pris à l'époque par une expédition financée par l'homme d'affaires Albert Kahn, et organisée par un prêtre missionnaire, le père Aupiais. L'exposition s'intitule « Bénin aller-retour, regards sur le Dahomey de 1930 ».

    En janvier 1930, un drôle d'équipage quitte Paris pour le Dahomey. L'opérateur Frédéric Gadmer transporte de lourdes caméras et des appareils capables de produire des autochromes en couleurs, ancêtres de la diapositive. À ses côtés, se tient le père missionnaire Francis Aupiais. Un bien curieux missionnaire. Censé évangéliser le Dahomey, il tombe amoureux de sa culture et de sa religion, le vodun.

    « C'est un personnage très intéressant, parce qu'il est complètement acteur de la colonisation et, à la fois, c'est quelqu'un qui n'a pas du tout les préjugés de son époque », explique Julien Faure-Conorton, l'un des commissaires de l'exposition. Ce dernier a travaillé pendant des années sur les 1 102 clichés et les 140 bobines de films rapportés par l'expédition. Une équipée financée par le mécène Albert Kahn, soucieux de documenter les richesses du monde avant les bouleversements induits par le capitalisme.

    « Ce père missionnaire va aller voir Albert Kahn avec un projet double, qui est le projet officiel, à savoir documenter les œuvres missionnaires au Dahomey. Et puis de l'autre côté, ce dont on a l'impression qui constitue le vrai projet qui va être de documenter les pratiques cérémonielles, donc liées à la royauté, et les pratiques cultuelles liées en particulier au vodun. », poursuit Nathalie Doury, directrice du musée Albert-Kahn.

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    Il embarque ainsi sur les routes du Dahomey. Il est un opérateur soucieux d'exactitude documentaire et un missionnaire que sa hiérarchie regarde de biais en raison de sa fascination pour les colonisés.

    « Il utilise la culture traditionnelle du Dahomey pour démontrer la valeur de cette culture aux Européens. C'est pour cela qu'il se focalise sur les cérémonies vaudoues, les cérémonies royales et funéraires, parce qu'elles sont l'occasion pour lui de montrer la sophistication de la culture traditionnelle du Dahomey. Et donc finalement, par un raisonnement par l'absurde, de dire : "Vu que ces gens-là sont si sophistiqués, et que leurs cérémonies sont si élaborées, on ne peut pas les traiter comme des gens inférieurs" », décrypte Julien Faure-Conorton.

    Près d'un siècle après, les commissaires ne se sont pas contentés de présenter les films et les autochromes dans une scénographie léchée. Ils ont aussi choisi d'interroger des artistes contemporains. « Il s'agissait déjà d'offrir des contrepoints thématiques, politiques aussi, sur le regard occidental. Et c'est pour cela que des artistes comme Ishola Akpo ou Roméo Mivekannin sont très importants, car ils permettent de contrebalancer ce poids historique qui est assez pesant sur ces images », précise David-Sean Thomas, co-commissaire.

    Sept artistes béninois et africains proposent donc des tableaux, des photos, des vidéos questionnant le regard ethnographique. L'exposition a aussi donné lieu à une collaboration scientifique avec des chercheurs béninois. Et tous les documents présentés sont d'ailleurs accessibles via internet au public international.

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