Page de couverture de Thomas Bonte et l’aide aux migrants, cœurs ouverts et mains tendues

Thomas Bonte et l’aide aux migrants, cœurs ouverts et mains tendues

Thomas Bonte et l’aide aux migrants, cœurs ouverts et mains tendues

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Passer, le premier roman de Thomas Bonte raconte le rapport aux migrants dans un village du Pas-de-Calais.

Le démantèlement de la «Jungle» de Calais en 2016, n’y a rien changé : des centaines de migrants continuent de se presser sur la côte d’Opale, dans l’espoir de traverser la Manche et de gagner l’Angleterre. C’est dans ces vastes étendues du Pas-de-Calais, entre les champs de blé et les plages battues par le vent, que Thomas Bonte, originaire de la région, a choisi de faire évoluer les personnages de son premier roman.

Au centre du récit, Mehran et Soheila, un frère et une sœur afghans. On ne sait pas grand-chose d’eux, mais ils constituent le fil rouge du récit, que l’auteur nous raconte en croisant les regards de trois autres personnages, dont il a fait ses narrateurs successifs.

Le premier, c’est Simon, un agriculteur du cru, qui mène avec sa chienne Pistache une existence paisible rythmée par la météo et les travaux de la ferme. L’irruption dans son champ des deux jeunes Afghans va profondément modifier son existence pour quelques jours, puisqu’il va -sans trop savoir pourquoi- les accueillir chez lui, et que -sans trop savoir pourquoi également- leur départ inopiné quoique prévisible va non moins profondément toucher. Les conversations qu’il engage avec son entourage, notamment au bar PMU où il a ses habitudes, témoignent également du caractère politique et polémique de la question migratoire dans le quotidien des habitants du Calaisis. C’est aussi le cas des vacanciers qui se pressent sur les plages en cette période estivale.

Le second personnage, c’est Elsa, une femme de caractère, bénévole et militante, qui s’est engagée au sein de «Solides Abrités», une association d’aide aux migrants. À travers les mots que l’auteur place dans sa bouche, on découvre de l’intérieur ce milieu militant que l’on connait finalement assez peu, et les différentes raisons qui poussent les membres de cette association de terrain à s’engager, pour un temps plus ou moins long, aux côtés des migrants.

Le troisième personnage, Michel, est sans doute le plus romanesque des trois. C’est un marginal à la vie cahoteuse et compliqué, qui s’est installé dans un blockhaus du littoral des Hauts-de-France.

C’est à travers ces trois narrateurs successifs mais qui se croisent que le lecteur découvre -pour quelques jours d’été- la solidarité qui peut se tisser entre les exilés et les locaux. Avec toujours dans la ligne de mire l’unique obsession des migrants : passer.

Passer, Thomas Bonte (Calmann Lévy).

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