Épisodes

  • Idées de suicide dans la névrose obsessionnelle et dans l'hystérie ( Podcast n°59)
    Nov 8 2025

    Je ne suis pas sûre que de nos jours, beaucoup d’analystes et d'analysants se plongent encore dans les textes de Freud et notamment dans celui de ces cinq psychanalyses. Je souhaiterais vous donner envie de les lire et de les relire comme étant de beaux exemples de ce qu’est la clinique analytique à sa source.

    Ainsi parmi ces cinq psychanalyses, dans celle de l'Homme aux rats, Freud décrit «quelques obsessions et leurs explications » (p 220) Donc en plus de la description et du déchiffrage de sa grande obsession des rats, obsession selon laquelle, son père et sa dame seraient condamnés au supplice des rats, supplice chinois au cours de lequel on introduisait de force un rat affamé dans l’anus du supplicié, Il en décrit deux autres à titre d’exemple, sous le terme de « compulsion au suicide ».

    Dans les deux exemples que Freud nous donne il s'agit toujours d'une implication logique qui a cette structure : « Si .... Alors…. “ Freud écrit « si différente que puisse paraître cette compulsion de la précédente, l'ordre direct de se suicider,elles ont un trait important commun : leur genèse en tant que réaction à une rage extrêmement soustraite au conscient, rage dirigée contre la personne qui trouble l'amour.”

    Comment ces idées de suicide prennent-elles forme dans la névrose hystérique ? Freud nous l’indique, pour avoir éprouvé de tels désirs de mort, il se produit une identification à ce mort. Et cette fois-ci on peut se référer à la première des cinq psychanalyses, celle de Dora. Est-ce que la même forme de l'implication logique appliquée aux obsessions peut rendre compte de ce mode hystérique selon lequel se manifeste le désir de suicide ? En bref, j'aimerais bien trouver la petite formule qui correspondrait à l'hystérie.

    Parmi les lettres que Freud envoyait à Fliess, on trouve quelques élaborations théoriques qui figuraient sous le titre de manuscrits. Dans l’un d’entre eux le manuscrit le bien nommé manuscrit N, il nous donne un autre exemple du mode de rapport au suicide, par identification hystérique au désir de l’Autre, c’est celui de Goethe tel qu’il le retranscrit dans son roman, “Les souffrances du jeune Werther”. Dans ce roman aussi bien que dans sa biographie “Poésie et Vérité”, Goethe s’était en effet identifié à l’un de ses proches, prénommé Jérusalem, et qui avait attenté à ces jours, après avoir été fermement éconduit par le mari de la femme qu’il aimait.

    Gide s’était plaint que, dans ce roman de Goethe, Werther n’en finissait pas de mourir et il est vrai qu’il ne nous épargne rien de ses intolérables souffrances, mais si ce roman a eu malgré tout tellement de succès auprès de ses contemporains, c’est peut-être lié au fait que Goethe y exprimait dans son oeuvre son désir de tuer l’autre au travers de lui-même.



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  • La père-version ou version vers le père (Podcast n° 58)
    Sep 22 2025


    Comment le père intervient-il pour que la primitive relation à la mère qui est source de toutes les félicités et modèle de toutes les satisfactions futures dans l’amour qui nait entre un homme et une femme, ne se transforme pas en cauchemar, un cauchemar dont on n’arrive pas à se réveiller, C’est là que de tout temps, intervient ce que Lacan appelle la père-version ou version vers le père.

    Je vous propose tout d’abord une approche poétique de cette père-version ou version vers le père, en évoquant une des légendes de l’Odyssée. Vous savez qu’Homère y raconte les aventures d’Ulysse et de ses compagnons. Parmi celles-ci, il décrit leur rencontre avec la redoutable magicienne Circé lorsque leur navire accosta sur son île. Leur ayant offert diverses nourritures et des breuvages, elle en profita pour tous les empoisonner puis les frappant avec une baguette, elle les métamorphosa en porcs et les enferma dans une porcherie. Ulysse, apprenant par l’un de ses compagnons, le seul qui avait échappé à cette métamorphose, le sort infortuné de ces hommes, s’apprête bien sûr à aller les sauver. Il est aidé dans cette entreprise par Hermès qui lui indique en effet comment s’y prendre avec Circé. Il ne doit accepter aucune boisson ou nourriture et surtout lorsqu’elle le touchera de sa baguette pour le transformer lui aussi en cochon, il doit se précipiter sur elle avec son épée, comme pour la tuer. Circé, devant ces manifestations de virilité, lui propose de la rejoindre dans son lit. Il accepte mais pas avant qu’elle ait redonné à ses compagnons forme humaine et surtout après lui avoir fait promettre de ne pas porter atteinte à sa virilité. Il oublie ainsi pendant toute une année, dans les bras de Circé, la fidèle Pénélope qui l’attend toujours au pays.

    Cette légende de Circé m’a paru être à la fois, une jolie métaphore de ce que Freud appelle la perversion infantile polymorphe mais elle est aussi une épopée de la conquête d’une virilité assumée avec un homme, le père, qui est là pour servir de modèle et même d’initiateur. Comme nous l’indique Lacan, il est là pour servir de modèle à la fonction, la fonction de symptôme. Dans cette légende, c’est Hermès qui joue ce rôle.

    Au terme de ce propos, je soulignerai simplement que ce terme de perversion est bien loin d’être univoque et que ce concept prend appui sur cette forme spéciale de négation qu’est la Verleugnung ou Démenti et qui porte sur l’absence de phallus de la mère. Cette Verleugnung, il convient de la suivre à la trace dans le texte freudien, parce que ces mécanismes ne sont pas du tout identiques dans la névrose et la perversion. Cela permet d’éclairer sous un jour différent ce qui peut se dire de cette “nouvelle économie psychique” qui se présenterait sous la forme de perversion ordinaire ou de perversion généralisée dans le champ social.. J'essaierai de développer ce propos dans un de mes prochains podcasts. Mais c’est aussi à chacun d’aller s’en faire une idée.


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  • La forme érotomaniaque de l'amour au féminin ( Podcast n°57)
    Aug 29 2025

    Dans l’un de ses textes, “Propos introductifs pour un congrès sur la sexualité féminine”, Lacan oppose, selon le sexe, la forme fétichiste de l’amour à sa forme érotomaniaque.

    Cette opposition étant posée, la forme fétichiste, celle des hommes a été souvent décrite, mais celle des femmes, cette forme érotomaniaque de l’amour, l’est beaucoup moins et peut pourtant ouvrir des pistes intéressantes dans l’approche de la sexualité féminine.

    C’est un grand psychiatre, Gaétan de Clérambauld, qui, dans les années 1920, a été le chantre de toutes ces femmes érotomanes. Il détermina les caractéristiques de leur délire. Cette érotomanie se manifeste par la conviction délirante d’être aimée par un homme, la plupart du temps, célèbre.

    C’est dans ce fil, que je vais donc aujourd’hui vous parler d’une femme érotomane, mais qui ne se comptait pas parmi les amoureuses de prêtres et de médecins ou d’écrivains célèbres mais qui avait en effet choisi d’être aimée par un professeur au Collège de France.

    C’est ainsi qu’un beau jour de l’année 1964, Alfred Sauvy qui était à l'époque un sociologue de renom, reçut cette missive : “ Cher Monsieur, veuillez surveiller les armes qui vous appartiennent !”

    Ainsi commença une très longue histoire d’amour, un amour par correspondance. En tout, elle lui écrivit 3000 lettres. Alfred Sauvy les colligea toutes et surtout les garda dans un grenier de campagne, précieusement enfermées dans trois coffrets noirs. transmises de mains en mains, j’ai eu la chance de les recevoir en héritage. Elles constituent une très émouvant témoignage de ce que peut être l’amour d’une femme pour un homme, mais un amour fou.

    Ainsi dans l’une de ses lettres, elle écrivait ceci :

    “Cher Monsieur, rien de neuf, vous me paraissez bien loin, ma lettre devrait nous rapprocher mais je crains qu’elle ne soit lue. la sorcière semble un peu calmée pour l’instant. J’ai arrêté mes travaux de désensorcellement mais je vais les reprendre demain. Quelques lignes plus loin, elle écrit “ La sorcière s’étonne un peu que vous n’ayez pas sombré comme les autres, que vous ne soyez pas passé au service du Diable. Il paraît d’après elle que c’est une évolution normale. Pour moi, je sais bien que vous êtes un don de Dieu. Il fait bien les choses.

    Merci, toujours merci pour votre solidité et votre grande indulgence. mon seul bonheur est de penser à vous.”

    Est-ce qu’il ne vous paraît pas ainsi que tout son délire d’amour n’est là que pour tenter de remédier à ce que Lacan a appelé la forclusion du nom du père, dans la psychose. C’est en somme un appel désespéré à la métaphore paternelle. Alfred Sauvy est là pour la sauver des persécutions de la sorcière, ainsi d’ailleurs que de celles de Belzébuth, que, dans les dernières années de sa vie, elle finit par appeler de ce petit nom presque affectueux, Beau-Zébré.


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  • De la haine à l'amour, la fonction du leader dans un groupe humain ( Podcast n° 56)
    Jul 16 2025


    Tous les événements mondiaux actuels qui nous inquiètent beaucoup m’ont incité à relire le livre de Freud, Malaise dans la civilisation. Il y évoque la question de l’agressivité humaine avec cette formule qu’il emprunte au philosophe Hobbes “ L’homme est un loup pour l’homme”.

    " L’homme est en effet tenté de satisfaire son besoin d’agressivité au dépens de son prochain, d’exploiter son travail sans dédommagement, de l’utiliser sexuellement sans son consentement, de s’approprier ses biens, de l’humilier, de lui infliger des souffrances, de le martyriser et de le tuer”.

    Quelle solution Freud nous propose–t-il ? Il déclare fermement qu’une communauté d’individus ne tient ensemble par des relations d’amour que si elle peut trouver à l’extérieur de cette communauté, des ennemis à détester et donc à l'égard desquels elle peut exercer son agressivité et ses manifestations d'intolérance, en somme réussir à les dériver vers eux. Pour Lacan c’est par la parole, par un pacte symbolique conclu entre les rivaux que la jalousie, la concurrence agressive, imaginaire entre le moi et ses petits autres peuvent être assumées, symbolisées et donc finalement abandonnées, par un processus d’identification à l’objet rival.

    Je me suis demandée s’il n’y avait pas quelque chose d’équivalent dans le texte freudien qui pouvait approcher de la fonction pacifiante de la métaphore paternelle promue par Lacan, cette fonction du père qui seule peut mettre un terme à ces luttes sans merci entre les rivaux.

    Je crois que ce qui se rapproche le plus de ce mécanisme décrit par Lacan c’est ce que décrit Freud à propos des hommes qui prennent la responsabilité de maintenir la cohésion d’un groupe en tant que leaders, ceux qu'on appelle des meneurs d'hommes.

    Il évoque dans les dernières pages de son malaise dans la civilisation le fait que “ la misère psychologique de la masse” est aggravée quand certaines personnalités à tempérament de chef ne parviennent pas à jouer ce rôle important qui doit leur revenir dans la formation d’une masse. Ce rôle est celui de l’Idéal du moi. C’est vers lui que converge en effet l’amour que doivent éprouver chacun des individus qui composent ce groupe.

    A ce point de sa démonstration Freud nous renvoie par une note à un autre de ses textes celui de Psychologie des foules et analyse du moi, où en effet on en apprend un peu plus sur cette fonction de leader, de chef qui est là pour assurer la cohésion du groupe.

    Freud indique que celui-ci s’autorise à réoccuper la place du père de la horde primitive, père qui ayant été tué, est , par la suite et de ce fait, au fondement de la loi. A ce titre celui qui reprend cette place est donc un héros, car il ne peut venir l’occuper qu’au prix de nombreuses épreuves dont il finit par triompher.

    De cette fonction, nous pouvons peut-être évoquer à titre d’exemple le destin si étrange de Volodirr Zelinski. C’est à lui que je dédie ce podcast, parce que je trouve qu’il est un magnifique exemple de cette si belle fonction du chef et surtout du héros, un héros humain et donc très fragile. Il n’est d’ailleurs pas impossible qu’il soit un jour assassiné par les soins de Poutine. De l’amour ou de la haine, nul ne peut en effet prévoir qui l’emportera.



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  • Masochisme dit féminin et complexe de castration masculin ( Podcast n° 55)
    Jun 23 2025


    Le terme de masochisme est d’invention récente. Il a été inventé en 1886 par un psychiatre Kraft-ebing. Il s'est lui-même inspiré de la vie et de l'œuvre d’un écrivain autrichien, Leopold Sacher Masoch. Son roman s'appelait La Vénus à la fourrure, l’auteur y décrivait une forme d’érotisme où la jouissance est atteinte par l’humiliation et la souffrance. Un tableau au centre de ce roman lui sert de métaphore, il représente une Vénus drapée dans une fourrure. Elle tient à la main un fouet tandis que le héros est couché à ses pieds. Dans son roman, Sacher Masoch évoque d’autres figures bibliques qui viennent alimenter ses fantasmes masochistes, celle d'Holopherne cruellement décapité par Judith et aussi celle de Samson, dépossédé de sa puissance, une première fois, quand dans son sommeil, Dalila coupe sa chevelure, source de sa force, puis les philistins lui crèvent les yeux, devant sa maîtresse, qui l’a une nouvelle fois, trahi. Autant dire que déjà dans cette œuvre il y a de la castration dans l’air.

    Cette question du masochisme qui fait d’ailleurs couple avec le sadisme à également pris beaucoup d’importance dans le champ de la psychanalyse. Mais dans les textes de Freud, ce n’est plus une femme phalliqiue qui détient un fouet mais presque toujours une figure paternelle.

    On découvre aussi que ce masochisme associé à la passivité alors qu’il est souvent décrit comme constituant en quelque sorte l’être de la femme, on découvre donc que ce masochisme féminin quand Freud entreprend de le décrire est celui des hommes.

    Pour lui, cette jouissance masochiste est étroitement liée au complexe de castration masculin et à ses angoisses. Pour le démontrer il suffit de lire un de ses textes qui a pour titre “ Problème économique du masochisme”

    Freud y décrit trois formes de masochisme, celui qu’il nomme masochisme érogène, qu’il définit comme étant jouissance pulsionnelle de la souffrance, le plaisir que procure la douleur, puis le masochisme qu’il qualifie de féminin et enfin le masochisme moral.


    Il aborde, pour décrire ce masochisme féminin, aussi bien les fantasmes masochiste des hommes névrosés que ceux des pervers. On pourrait bien sûr le retrouver également dans la psychose.

    Les uns, les névrosés s'expriment par des symptômes et notamment par l'impuissance, les autres, les pervers, par ce que Freud appelle des "dispositifs pervers" ou encore des "mises en scène". En fonction des signifiants pulsionnels qui y sont mis en jeu, se manifestent, suivant les cas, le désir d'être dévoré, battu, d'être castré, violé comme une femme et d'accoucher.

    Il existe un très bel exemple clinique de toutes les composantes du complexe de castration masculin en lien avec ce masochisme. C’est celui que Freud nous a décrit dans son article intitulé “Dostoiveski et le parricide”.




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  • Le grand bal masqué du symptôme ( Podcast n° 54)
    May 17 2025


    Aujourd’hui, avec ce nouveau podcast, je vous invite au grand bal masqué du symptôme et je partirai du fait que dès le début de l'invention freudienne nous voyons toujours avec émerveillement à quel point le fil du signifiant nous est utile et efficace pour lire toutes les histoires cliniques que Freud nous raconte, mais aussi comment, lui, sans rien savoir encore de cette approche possible à partir de la linguistique, en avait repéré l'essentiel avec ce qu'il appelait "la symbolique".

    Autrement dit, comme monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir, Freud faisait usage des équivoques signifiantes pour déchiffrer le sens du symptôme sous ses masques.

    Il arrive très souvent que Lacan nous invite à relire Freud et à nous transporter à nouveau aux temps des Etudes sur l’hystérie, en y retrouvant par exemple l’histoire d’Elisabeth Von R.

    Il va en effet l’évoquer dans l’une des séances du séminaire des Formations de l’inconscient pour décrire le symptôme comme étant « le masque du désir ».

    Le choix de ce terme « le masque du désir » n’est pas anodin. Quand femmes et hommes, invités à un bal masqué, se mettent des loups de velours noir sur le visage, c’est avant tout pour ne pas y être reconnus. C’est un déguisement. Mais pourtant tout le jeu de séduction entre les personnages consiste à essayer de se reconnaître grâce à de légers indices. Cela ne peut que provoquer des quiproquos. Je pense au bal masqué de Verdi où sous les masques l’intrigue dramatique se déploie entre les personnages. Mais Freud lui-même, à propos des symptômes d'Elisabeth, écrivait, en se référant aux paroles du poète, dans Faust “ ce petit masque-là fait augurer un sens caché”.



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  • Un été avec Jacques Lacan (podcast n° 53)
    Apr 18 2025

    Dans mon dernier podcast j’ai évoqué le livre de Jacques Roubaud, “Ma vie avec le docteur Lacan”. Or toute une collection sous ce titre existe chez Gallimard. On y trouve “Ma vie avec Proust”, “Ma vie avec Mauriac”, ou encore Ma vie avec Stéphane Mallarmé”. Les auteurs y témoignent de leur étroit compagnonnage avec chacun des auteurs qu’ils ont choisi d’évoquer. Dans sa minuscule autobiographie, Jacques Roubaud, lui, en fait une sorte de pastiche ironique puisqu’il n’y décrit que trois ou quatre brèves rencontres mais qui furent pourtant décisives avec celui qui fut un si célèbre psychanalyste.

    Mais il a aussi une autre collection de livres qui m’a bien plu, c’est celle d’Un été avec…. J’en ai lu quelques-uns, “Un été avec Montaigne”, avec Homère ou Victor Hugo ou encore “Un été avec la comtesse de Ségur”. Tous ces auteurs nous invitent, cette fois-ci, à partir en vacances avec eux en partageant leurs lectures.

    Leur emboitant le pas, j’ai donc choisi comme titre de mon podcast “ Un été avec Jacques Lacan” puisqu'il y est en effet question de vacances.

    C’était dans les années 1975, c’était presque l’été, peut-être en mai ou juin. Dans la semaine j’avais été voir un film dont j’ai oublié le titre. L’intrigue décrivait les liens étroits d’une jeune fille avec son père. Je me souviens que pour fêter son anniversaire, il avait organisé en son honneur un concert avec Gilbert Bécaud, une vraie vedette. Ce qui était donc un somptueux cadeau, le cadeau d’un père à sa fille.

    Ce film qui n’était après tout qu’une gentille comédie romantique, m’avait permis d’admirer et surtout d’envier ces liens si harmonieux, d’un certain point de vue idyllique, tout à fait oedipiens, entre un père et sa fille, Au cours des séance d’analyse qui avaient suivi, j’avais parlé des effets de transfert qu’avait eu pour moi ce film, réactualisant ainsi mes relations à mon père, mais je n’avais pas tout de suite fait le lien avec le fait que le temps des vacances approchait et avec cela l’arrêt pour deux longs mois des séances d’analyse. C’est en ces circonstances que Lacan m’a alors invité à venir à Guitrancourt, dans sa maison de campagne, pendant ses vacances d’été, pour poursuivre mes séances d’analyse. Ce fut mon été avec Jacques Lacan !


    Après si longtemps en y repensant je me demande comment Lacan procédait lorsqu'il rencontrait dans l’analyse cette question de la sortie de l’Oedipe de la petite fille avec ce concept qu’il a emprunté à Freud, celui de la Versagung. Ce terme, ce concept même, qui a d’abord été traduit par les analystes français par celui de frustration. Lacan en avait proposé cette autre traduction, celle de “promesse non-tenue”, de “dédit” ce qui serait plutôt donc de l’ordre de la trahison de la parole donnée, celle du père.



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  • " Ma vie avec le docteur Lacan" ( Podcast n°52)
    Mar 19 2025


    Bienvenue sur ce site de podcasts “ Une psychanalyse à fleur d’inconscient”.

    Aujourd’hui je vais vous parler d’un minuscule petit livre, il mesure à peine une dizaine de centimètres, mais il n’a vraiment pas besoin d’ếtre plus grand puisque son texte ne contient tout au plus que quatre cinq phrases. Ce livre a été écrit par Jacques Roubaud. C’est à la fois un poète et un mathématicien.

    Ce livre a été présenté sous un titre que je ne connaissais pas celui de biographie en oblique et il avait pour titre “ Ma vie avec le docteur Lacan”. Je ne pouvais donc que me sentir concernée par cette vie-là !

    Cette biographie est donc rédigée comme un compte-rendu, quelques notes jetées sur une page. Jacques Roubaud y note par exemple la similitude des prénoms entre sa fille et celle de Sylvia Bataille. Toutes deux s’appelaient en effet Laurence, mais surtout il y évoque plus que très brièvement, avec une grande sobriété, trois rencontres avec Lacan survenues à plusieurs années d’intervalle.

    En lisant cette biographie d’à peine quelques pages avec ce titre “ ma vie avec le docteur Lacan” on ne peut que penser à tous les analysants de Lacan écrivant ces autobiographies en oblique, en transversales, au travers de leur psychanalyse sous ce titre générique “ Ma vie avec le psychanalyste Jacques Lacan”. quelques-unes de ces autobiographies sont connues. Une de celle que je préfère, pour ma part, est celle écrite par Gérard Haddad qui a pour titre “ Le jour où Lacan m’a adopté”. D’abord bien que non analysé, le simple contenu manifeste de son rêve est bien intéressant au sens propre de ce terme.

    Lacan y prononçait cette phrase décisive “ Vous êtes mon fils adoptif”.

    Comme Gérard Haddad ne nous livre pas ce qu’il en est de son interprétation, nous ne pouvons en dire plus sur ce beau rêve, si ce n’est quand même évoquer les effets de transfert qu’il provoque en nous. Donc pour ma part, j’ai pensé à cet autre fils adoptif bien connu de la littérature latine qu’est Brutus et à la célèbre phrase de César, prononcée au moment de mourir sous les coups de ceux qui le trahissent : “ Tu quoque, me fili”, toi aussi mon fils !” Quoi qu'il en soit, pour ne pas m’avancer plus sur ce chemin, cet ouvrage est en effet un bel hommage à la psychanalyse elle-même et à tous ses modestes ouvriers, aussi bien analysants que psychanalystes. Cet hommage aux analysants, en la personne de Gérard Haddad, n’est que justice parce qu’après tout, comme l’indiquait Lacan, c’est quand même l’analysant qui est à la tâche, la tâche de sa propre analyse. Il en est co-esponsable et y compris dans le choix de son psychanalyste.

    A propos de ces biographies en oblique, j’avoue que grâce à elles j’ai ainsi pris la tangente avec le sujet de ce podcast. En effet ce qui peut aussi les définir grâce à ce qualificatif d’oblique (on pourrait dire aussi de traviole) c’est le fait qu’elles peuvent servir de prétexte à une autobiographie de l’auteur.


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