Zelensky à Villacoublay: une petite revanche avant que Trump ne remette le couvert
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Votre regard porte aujourd’hui, Newton Ahmed Barry, sur la récente visite de Zelensky à Paris. Une belle cérémonie à Villacoublay, qui aurait eu les allures d’une revanche de Anchorage, si Trump n’avait pas douché tout ça, avec un nouvel accord de paix, qui remet la pression sur Kiev.
Villacoublay, ce lundi 17 novembre, pour Zelensky, il y avait comme un parfum de revanche.
Un aéroport militaire, une estrade sur le Tarmac, en arrière de la scène le bel oiseau, objet de la convoitise, le Rafale pour une signature d’un accord d’intention d’achat (qualifié d’historique). À Villacoublay l’Ukraine et son président ont réaffirmé la plénitude de leur souveraineté pour parler de leur destin immédiat et à plus long terme. Même si toutes les cartes ne sont toujours pas en leur possession, comme se plait, Trump à le leur rappeler.
Macron et Zelensky, affaibli chacun chez soi, pouvaient-ils espérer autre chose que le symbole ?Macron, un président bien en peine. Chaque jour, il a droit à une aménité de ses désormais ex-alliés. Manuel Valls, le dernier en date, a qualifié son dernier quinquennat de « naufrage ». Zelensky arrive avec des casseroles ; scandales de corruption qui impliquent son proche Timur Mindich et des revers militaires limités, mais inquiétants comme à Pokrovsk, par exemple où on pourrait assister à une victoire à la Pyrrhus de Moscou.
Malgré tout, Macron, obstinément, croit que l’Europe et la France (principalement) doivent structurer une présence au côté de l’Ukraine. Eviter à Zelensky d’être pris en sandwich entre l’ogre Poutine et le transactionnel Trump. Dans l’éventualité d’un nouveau Yalta, imposer l’Europe sur la photo finale. Pour l’instant, ce que l’on voit, ressemble à un remake de l’histoire, à la veille de Yalta de 1945. La Russie en position de force avec des territoires ukrainiens conquis qu’elle veut annexer, mais pas que ! L’Europe en position de faiblesse, même si elle est le « tiroir-caisse » de l’Ukraine.
La France « libre », que traverse une turbulence politique intérieure et un rayonnement diplomatique amoindri, entre autres, par son éviction brutale d’une partie de ce qui fut son pré carré africain, par la même Russie. Et pour compléter le tableau, les États-Unis avec un Trump dont il faut modérer continuellement les illusions sur Poutine, comme il fallait le faire avec Roosevelt et ses illusions sur Staline.
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Faut-il désespérer de voir l’Europe sur la photo finale d’un éventuel accord de paix sur l’Ukraine ?L’activisme de Macron a le don d’agacer Moscou, mais n’a pas pour l’instant infléchi Trump, qui ne peut l’entendre, tant il est fasciné par les dirigeants autoritaires. Le 47ᵉ président états-unien est l’exact contraire de Barack Obama, un de ses prédécesseurs, il ne croit pas aux institutions fortes, il est fasciné par les « hommes forts ». Que Poutine le mène régulièrement en bateau l'exaspère, mais ne le décourage pas. Il reste convaincu, qu’il peut faire la paix avec lui. D’où ce nouveau plan de paix américain, remis en selle contre toute attente, à la veille de l’entrée en vigueur de sanctions qui auraient affecté durement la Russie.
Un plan de paix, « à des conditions très favorables au Kremlin » ou encore « une capitulation imposée » à l’Ukraine, les indignations en Europe, n’en finissent plus depuis que les 28 points du nouveau plan américain ont été dévoilés. Les espoirs de Villacoublay, n’auront tenu que le temps de la rosée. Et nous voilà reparties pour un tour, jusqu’à la prochaine désillusion de Trump !