Née à Westerly, dans le Rhode Island, et ayant toujours vécu dans le Connecticut, ma famille a finalement déménagé à Norwich en 1977, où j'ai grandi. J'ai fréquenté la Norwich Free Academy, dont j'ai obtenu mon diplôme en 1991. C'est là, durant mes deux dernières années, que je me suis passionnée pour l'écriture. À l'époque, l'école disposait d'un centre d'écriture, une salle de classe équipée d'ordinateurs, conçue comme un espace d'expression créative pour les élèves et supervisée par Wally Lamb, aujourd'hui auteur reconnu. Nous étions libres de consacrer notre temps à nos propres projets, développant, apprenant et perfectionnant nos compétences en écriture. À chaque cours, nous nous réunissions en cercle pour présenter notre travail à M. Lamb et au reste de la classe, soit en lisant nos textes à voix haute, soit en les faisant lire, et en recevant les commentaires de nos camarades.
Le centre d'écriture de M. Lamb a fait naître en moi le désir d'écrire un jour un livre et de devenir écrivain, comme lui, qui finalisait son premier roman, « Elle s'est effondrée ». Malheureusement, ce rêve s'est transformé en un combat qui allait durer des décennies. À l'âge de trois ans, j'ai contracté une méningite qui m'a rendu complètement aveugle et m'a contraint à une hospitalisation de plusieurs mois. Malgré le pronostic pessimiste des médecins, ma vue est revenue, lentement et partiellement, bien que mon nerf optique ait été trop endommagé et que j'aie été déclaré légalement aveugle. Grandir fut une épreuve en soi. Socialement, j'étais calme, timide et mal à l'aise de me sentir différent des autres enfants, en raison de mon handicap et de mon manque de confiance en moi. La lecture était également un défi. Même si j'ai rapidement eu mes premières lunettes, qui ont amélioré ma vision, déchiffrer les caractères restait un problème majeur. Pour ces raisons, je n'ai jamais été un grand lecteur, et comment quelqu'un qui ne lit pas, qui n'étudie pas l'art de la littérature à travers les livres, car c'était une activité éprouvante pour mes yeux, peut-il apprendre à écrire ?
Me retrouvant bloquée, sans les outils nécessaires et incertaine de mes talents et capacités à devenir une écrivaine de qualité, sans parler de toutes les autres insécurités de mon enfance, j'ai abandonné l'idée pendant un temps. Mon imagination débordante, elle, est restée intacte. En grandissant, à l'adolescence, j'ai commencé à écouter davantage de musique pour combler un vide. Plus j'en écoutais, plus j'élargissais mes goûts en matière d'artistes, de groupes et de genres, et plus je percevais d'histoires dans les chansons. La musique, tout comme la télévision et le cinéma, contribuait à nourrir mon inspiration pour devenir une auteure en herbe.
Un de ces films, qui reflétait nombre de mes propres blocages, était Eddie and the Cruisers. Le personnage d'Eddie Wilson, chanteur d'un groupe de rock fictif, était obsédé par l'idée que sa musique ne serait jamais assez bonne, que pour exister en tant que groupe, il fallait être excellent, et que pour sortir un album, il fallait que ce soit un chef-d'œuvre. J'avais évidemment grandi en découvrant les grands auteurs et romanciers de tous les temps, les grands classiques de la littérature. Je m'étais toujours imposé cette même pression, comme Eddie Wilson. J'étais persuadé de ne pas savoir écrire, et même si je savais, est-ce que ce serait assez bien ? On m'avait toujours dit, mes professeurs et d'autres personnes m'avaient appris qu'il y avait des règles à suivre pour écrire, notamment la création d'un plan, le développement des personnages, tout un ensemble d'étapes et de processus à respecter avant même de commencer à écrire.
Over the years, I started a novel a time or two, hating it, and giving up again. I met my future wife, got married, started a family, and quit my average job to become a stay-at-home dad. Through all of it, thirty-plus years, that ever-present need to write gnawing at me, the urge still there, my vivid imagination still running wild—I couldn’t ignore it anymore. I had to let that creativity out and give it a real and focused purpose. With the rough idea of a plot in mind, I sat down at the computer and finally let all of those insecurities go. With a shot of determination and a relaxed mind, I slowly but surely discovered my own writing style, and found my storytelling voice. To hell with all the rules, the unrealistic expectations I placed upon myself, the result—a deeply, emotionally charged story of tragedy, personal reflection, and redemption, that is Mad Season.
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