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Page de couverture de 100 % création

100 % création

100 % création

Auteur(s): RFI
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À propos de cet audio

Mode, accessoires, décoration, stylisme, design. Dans la chronique 100 % création de Maria Afonso, RFI vous fait découvrir l’univers de créateurs. Venez écouter leur histoire, leur parcours, leurs influences, leur idée de la mode chaque dimanche à 04h53, 6h55 et 12h54 TU vers toutes cibles.

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  • Poésie, intensité et résilience dans la mode avec Alia Baré
    Dec 13 2025
    Alia Baré, créatrice de mode nigérienne, incarne une démarche authentique et engagée. Des bijoux aux vêtements, Alia Baré aime concevoir une silhouette jusqu’aux moindres détails. À travers ses collections inspirées de la mythologie, la nature et de ses expériences personnelles, elle tisse un pont entre tradition et modernité, tout en valorisant le savoir-faire artisanal africain. Alia Baré privilégie la production en petites séries et le sur-mesure pour limiter le gaspillage et garantir une fabrication soignée, tout en mettant en avant une mode respectueuse de l’environnement et des personnes. En 2025, elle fête les 10 ans de sa marque éponyme. « Je suis à fleur de peau, je ressens souvent les choses très fortement. Le fait de pouvoir créer, de pouvoir donner un sens à travers les couleurs, le défilé, la musique, les paroles même de la chanson ont une signification. Au début, de mes premiers défilés, je pleurais comme une madeleine parce qu'il y avait un effet de catharsis où tout sortait et je guérissais aussi. » Artiste et entrepreneure née au Niger, à Niamey, avec un père diplomate, Alia Baré a grandi entre la France et l’Algérie. Elle a poursuit des études dans une école de commerce à Paris : « J'ai toujours été très timide quand j'étais plus jeune et ce passage dans cette école de commerce m'a permis de m'ouvrir, de m'épanouir, d'être dans un environnement différent en France. J'ai pu affirmer ma personnalité dans la mesure où je suis la deuxième d'une fratrie de cinq enfants et chacun a une forte personnalité. J'avais tendance à me mettre plutôt en retrait par rapport à mes autres frères et sœurs, et là, cela m'a permis de développer mon individualité. Par la suite, je me suis mariée et j'ai suivi mon mari en expatriation, d'abord en Inde, puis à Singapour. » À lire aussiMida Style : l’amour de la mode et de la réconciliation de Boubacar AG Midaye Alia Baré débute sa carrière en tant que conseillère, cliente et gestionnaire de patrimoine dans le milieu bancaire. Puis, elle suit son mari en Inde et cette période d'expatriation la transforme. Elle explore la création en bijouterie et en textile. « J'ai toujours aimé créer, manipuler, faire des dessins, des coloriages, des bricolages et je touchais à tout. J'avais une petite machine à coudre et j’effectuais des travaux à la maison, décoration d'intérieur, sinon, c'était de la peinture... J'ai fait le design de bijoux, pendant deux ans. Cela m'a plu, j'ai passé plusieurs diplômes dont un en gemmologie et j'ai créé ma marque de bijoux sur mesure. Ce sont des bijoux en or, diamants, ou pierres semi-précieuses. J'ai commencé à les vendre quand je venais à Paris ou en Afrique et j’ai rencontré un franc succès. Cet amour des bijoux et des pierres se retrouve souvent dans mes tenues et dans mon choix de couleurs, parce que j'aime les couleurs. J'appelle ça les couleurs "pierres précieuses", comme le vert émeraude, rouge rubis, ou le bleu saphir. Ce sont des couleurs qui sont intemporelles, très élégantes. En cas de doute, avec ces couleurs, vous ne pouvez pas vous tromper. Cela fait partie de mes codes couleurs qui reviennent régulièrement. C'est pour cela que j'aime beaucoup le milieu de la mode, parce qu'on arrive à concilier tous les domaines artistiques et les mettre ensemble. Je cherche vraiment à transmettre une émotion, une sensation. » Après l’Inde, Alia Baré, s’installe à Singapour, ne pouvant plus assurer le suivi de la production de ses bijoux, elle se forme aux métiers de la mode. Avec son engagement éthique, elle valorise les artisans locaux et aspire à faire rayonner la richesse de l’Afrique à l’échelle mondiale. En 2015, elle y lance sa marque éponyme. « Bien qu'étant du Niger, Dakar, c'est un peu ma seconde maison et c'est là où je suis venue. J'y ai tout de suite ouvert mon atelier. En 2015, je saute dans le grand bain à peine diplômée. Je n'ai pas fait de stage long, j'ai fait mon stage d'école à Singapour, mais je n'ai pas fait de stage dans une maison de couture. Là, pour moi, il n'y avait pas de temps à perdre. Il fallait foncer et me jeter à l'eau. Le plus difficile était de constituer une équipe. Mais il se trouve qu'une de mes amies connaissait un chef d'atelier, qui très doué, et j'ai dû le démarcher, le convaincre. Je lui ai dit : "C'est une aventure que je commence. Crois-moi, si tu me suis, si tu me fais confiance, on fera de belles choses ensemble, on sera une équipe à part entière". Et jusqu'à aujourd'hui, il est avec moi et on travaille ensemble. Tout ce travail, je n'y serais pas arrivée sans lui non plus. Il y a donc aussi cette gratitude par rapport à ce que certains appellent les petites mains. Les petites mains, c'est souvent associé aux techniques de perlage, aux petits détails. Mais il y a aussi des personnes comme les chefs d'atelier, les ...
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    12 min
  • De Sokodé à l'Alsace, le rêve d'une mode pour toutes de Nadiya Rauscher
    Dec 7 2025
    Designer franco-togolaise, Nadiya Rauscher a grandi entre le Togo et le Gabon. Formée à la mode à Libreville, elle s'installe en France et plus précisément en Alsace. Ce parcours biculturel lui permet de fusionner dans ses créations authenticité et modernité en faisant de son identité un véritable atout. Son enfance a été marquée par la diversité culturelle, la musique, la danse, et l'artisanat local. Ces premières années ont forgé sa sensibilité esthétique, qui se retrouve dans ses collections. Nous l'avons rencontrée lors du Yas FIMO228 à Lomé. « Créer, coudre, c'est ma vie. J'adore. C'est ce que je sais faire de mieux. Une joie de vivre, nous a confié Nadiya Rauscher, fondatrice de la marque éponyme. Je couds, je dessine tout le temps. Je travaille aux heures normales et après, je suis tout le temps à l'atelier, je travaille, je crée, je chine aussi pour trouver des tissus en coupons, ce qui me permet de faire des pièces uniques. » Nadiya Rauscher est née à Sokodé, au Togo, dans une famille de couturières et couturiers. Dès son enfance, elle a été bercée par le tissu, la couture et l'artisanat. Elle a donc grandi dans un environnement où la créativité était une évidence : « Quand on est enfant, être dans un atelier de couture avec les chutes de tissu par terre, pour une petite fille, c'est une manière de faire des petites robes pour sa poupée. C'est comme cela que cela a commencé. Puis, au fur et à mesure, à force de traîner dans les ateliers, on nous envoyait aller acheter des boutons, des fermetures. Pour moi, c'était un jeu d'enfant. J'aimais bien, mais je n'avais pas ce métier comme rêve. À 14 ans, mon rêve, c'était de devenir architecte. Mais la mode était en moi sans que je le sache, parce que je commençais à faire mes vêtements moi-même. À 16 ans, je suis allée vivre au Gabon, à Libreville. Chez nous, les Kotocoli, quand il y a un mariage ou un baptême, il y a toujours l'uniforme, le pagne. Tout le monde doit porter le même pagne. Et moi, j'aimais bien avoir un style particulier. Je me faisais mes propres vêtements cousus à la main. Je travaillais dans une famille comme nounou, et il y a une dame qui m'a repérée en train de coudre. Elle m'a posé la question : "Qu'est-ce que tu fais ici, pourquoi es-tu nounou ?". J'ai dit : "Bon, il faut bien que je gagne ma vie." C'est elle qui m'a encouragée à aller apprendre la couture dans un atelier. Elle m'a envoyée chez un de ses amis couturier. J'ai travaillé dans cet atelier six mois. Et un an après, j'ai décidé de m'inscrire dans une école de design de mode. » Au Gabon, Nadiya Rauscher étudie la mode, participe à des concours, expose ses créations. Elle connaît la théorie aussi bien que la pratique : « À l'école, nous commençons tout doucement. Alors que dans un atelier de couture, avec un couturier sur place, ce n'est pas la même chose. C'est tout de suite dans la couture. Après, les deux se combinent très bien. Je trouve que c'est génial si on arrive à combiner les deux, parce que quand on devient créateur, on en a besoin surtout pour transmettre. Aussi, on a besoin de la théorie. Il faut expliquer pourquoi on fait ci, pourquoi et comment il faut travailler telle matière, il faut tel thermocollant, tel bouton, il faut expliquer... Dans un atelier, ce n'est pas tout à fait la même chose, mais je pense que le travail final revient au même. » Lorsque Nadiya Rauscher s'installe en France, en Alsace, pour suivre l'amour et ses rêves, son arrivée lui offre la possibilité de s'ouvrir à la mode internationale tout en conservant ses racines, son histoire. Elle crée, en 2017, sa marque éponyme, puis ouvre sa boutique quelques années après. « J'ai rencontré mon mari à Libreville. C'est l'amour qui m'a fait partir de Libreville et me retrouver en France, en Alsace. J'ai dû tout recommencer, arriver dans un pays où je ne maîtrisais pas encore la culture et les mœurs. Ce n'était pas évident, mais je croyais en moi, et la passion qui m'animait m'a permis d'arriver où je suis aujourd'hui. J'ai d'abord travaillé dans le prêt-à-porter hommes et femmes, et quelques années plus tard, j'ai créé ma marque. Quand j'ai créé ma marque, je n'ai pas ouvert la boutique tout de suite. Je me suis mise à mon compte. J'ai ouvert la boutique en 2021. Au début, quand je suis arrivée en France, j'avais ce rêve-là d'avoir ma boutique, de créer ma marque, mais je ne savais pas par où commencer. Je ne maîtrisais pas les codes du pays. C'est arrivé au fur et à mesure, et le fait d'avoir travaillé dans des magasins de prêt-à-porter pour femmes et hommes m'a beaucoup apporté. Quand j'ai ouvert ma boutique, j'avais fait quelques formations, donc cela m'a facilité aussi la tâche. Ce n'était pas évident mais je croyais en mon rêve. » Nadiya Rauscher propose des pièces qui s'adaptent à toutes les morphologies, genres et styles de ...
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    11 min
  • Yann Lagoutte, la passion du geste au service du patrimoine breton
    Nov 29 2025
    Yann Lagoutte, maître brodeur, directeur de l’école de broderie d’art de Quimper, passionné par la transmission d’un savoir-faire ancestral et la création, est un artisan d’exception. Formé initialement en bijouterie, il a évolué vers la broderie d’art, obtenant le titre prestigieux de meilleur ouvrier de France en 2011. Son engagement dans la passation de savoir-faire, à travers la création, la formation et la direction d’école, témoigne de sa passion pour la préservation et la valorisation des techniques artisanales bretonnes. Il représente le renouveau de l'école de broderie d'art de Quimper, alliant tradition, innovation et ouverture sur le monde. « En broderie, on fait des gestes qui sont répétés, qui doivent être précis. On se met dans sa bulle. », explique Yann Lagoutte, artiste, enseignant et directeur de l'école de broderie d'art de Quimper. On va venir se concentrer sur deux centimètres carrés et on va venir faire des mouvements qui vont être précis, qui vont nous permettre d'être dans un autre monde. On peut y passer des heures et des heures sans se rendre compte du temps qui passe. Yann Lagoutte est né en région Rhône Alpes, dans le sud-est de la France, mais il a toujours eu un lien très fort avec sa culture bretonne grâce à sa mère. C’est avec elle qu’il commence à broder à l’âge de 16 ans. « Dans un premier temps, c'était pour essayer de refaire la reproduction de costumes traditionnels. Et dans cette optique-là, lors de mes études, j'ai voulu faire un stage au sein de l'école de broderie. Je suivais à l'époque des études en bijouterie joaillerie, qui est aussi un métier artisanal et artistique, c'est comme cela que j'ai rencontré l'entreprise. Un stage d'un mois ici, cela a été vraiment une révélation, au niveau du savoir-faire, au niveau du geste. J'ai continué à broder pour mon plaisir, suite au stage. J'ai fini mes études. J'ai commencé à être bijoutier-joaillier en entreprise. En 2003, Monsieur Jaouen, qui a créé l'entreprise en 1995, m'a contacté pour me proposer un poste. C'était un peu particulier parce que je venais juste de commencer ma vie professionnelle. J'ai pris un virage à 90 degrés en acceptant le poste, rapidement. En 2003, je me retrouve au sein de l'entreprise École de broderie, où je fais une formation de moins d'un an pour maîtriser toutes les techniques enseignées au sein de l'école. L’été 2024, je commence mon travail en tant que formateur. » Artisan d’exception reconnu comme meilleur ouvrier de France, en 2011, aujourd’hui, directeur de l’école de broderie d’art, Yann Lagoutte est un passeur de savoir. Son école de broderie forme chaque année plus de deux mille élèves. « Nous choisissons nos propres programmes orientés en fonction aussi d'une mode ou d'une volonté de certains élèves, quand nous avons des retours. Nous avons un panel d'un peu plus de quinze techniques de broderie différentes qu'on peut enseigner, tous les ans. Les formateurs ont une formation en interne pour faire soit de la remise à niveau, soit un apprentissage complet d'une nouvelle technique par exemple, qui va être présentée. Ensuite, on va l'enseigner à ces personnes pour leurs loisirs. » Avec un peu plus d’une dizaine de techniques issues du territoire breton, comme la broderie Glazig ou Bigoudène, l’école fait vivre un patrimoine riche tout en le rendant accessible à un public amoureux de la broderie. « Celle qui nous tient vraiment à cœur, c'est la broderie Glazig. La broderie Glazig qui prend son nom du pays de Quimper. Quand on parle de pays en Bretagne, il faut imaginer que c'est plutôt une communauté de communes. Le pays de Quimper comprend 28 communes où la mode traditionnelle vestimentaire était la même dans ces 28 communes et sur ces costumes traditionnels, il y avait une broderie spécifique qui a pris le nom du territoire Glazig. Elle nous tient à cœur parce que c'est une broderie très colorée, réalisée avec un fil luxueux, un fil de soie. Le relief est donné à la broderie, mais sans faire un travail de rembourrage ou de bourrage dessous. Dans le sud Finistère, on va venir broder plusieurs épaisseurs de tissu en même temps pour donner le relief, ce sont les spécificités de cette broderie-là. Elle nous a tenu à cœur parce que c'est la broderie de l'entreprise. » « Il va y en avoir d'autres. La broderie Bigoudène la plus connue des personnes s'intéresse à cette culture bretonne. C'est une broderie imposante sur les costumes traditionnels femmes et hommes, et qui est très voyante puisqu'elle est sur les dernières modes, soit orangé, soit jaune. Il y a des broderies beaucoup plus discrètes, comme la broderie Léonarde de la région du nord de Brest. Vous avez dans le Morbihan des techniques de broderie sur velours, incluant le piétement. Et puis quand on va se concentrer sur le travail de broderie qui se fait sur les ...
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    11 min
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