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Page de couverture de Afrique, mémoires d'un continent

Afrique, mémoires d'un continent

Afrique, mémoires d'un continent

Auteur(s): RFI
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À propos de cet audio

Afrique, mémoires d'un continent explore l’histoire à travers les siècles et jusqu’à aujourd’hui. Autour d’Elgas, historiens, universitaires et spécialistes expliquent et racontent, sans tabous et à rebours des clichés, comment le passé éclaire le présent. Journaliste et coordinatrice : Delphine Michaud. Réalisation : Taguy M’Fah Traoré. *** Diffusions vers toutes cibles les dimanches à 08h10 TU et 22h10 TU (Heure de Paris = TU + 1 en hiver).

France Médias Monde
Sciences sociales
Épisodes
  • De Fès à Tombouctou, résonances africaines du soufisme
    Dec 12 2025

    La mémoire du continent explore l’histoire du soufisme et ses résonances africaines. Des deux côtés du Sahara, itinérance historique de Fès à Tombouctou, sans oublier la corne de l’Afrique, lieux où s’est écrit une belle page des interconnexions religieuses continentales. Branche, incarnation, les mots peuvent varier pour définir cet élan de l’islam, fait de quête mystique, intérieure, de vitalité confrérique, de lieux mémoriels, et de fidèles transnationaux.

    Le soufisme, à l’heure des périls sécuritaires au Sahel, de la gangrène jihadiste, et des idées reçues sur l’islam politique.

    Une émission enregistrée à Casablanca dans le cadre de la 2ème édition du festival Amwaj dédié aux podcasts et à la création sonore, et organisé par l'association Longueur d'Ondes (Brest, France), le studio indépendant Les Bonnes Ondes et l’Institut français.

    Avec la participation du Pr Ali Benmakhlouf, philosophe et professeur émérite à l’université Paris-Est Créteil et à l’université Mohammed VI Polytechnique du Maroc

    Et une chronique de Sami Lakmahri, journaliste pour le site d’information marocain Le Desk

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    39 min
  • Depuis 1947, un siècle d’insoumission malgache
    Dec 5 2025

    Si, en 2025, la génération Z a eu raison du pouvoir, portée par des revendications sociales, elle semble pourtant tenir d’aînés qui ont balisé un chemin. En 1947, Madagascar ouvre la voie vers les indépendances par une révolte portée entre autres par la paysannerie, matée dans le sang par les colons et leurs supplétifs des colonies.

    Vingt-cinq ans plus tard, en 1972, une vaste mobilisation menée par les étudiants et les travailleurs renverse l’ordre établi et précipite la dynamique de la révolution culturelle avec, à l’horizon, la malgachisation.

    Enfin, en 2001 et en 2002, une élection présidentielle disputée et une crise post-électorale plongent le pays dans la paralysie, opposant deux camps revendiquant chacun la légitimité du pouvoir. Les manifestations massives à Antananarivo confirment le rôle central de la contestation populaire dans la vie politique malgache.

    Avec la participation de :

    Michèle Rakosoton, écrivaine malgache

    Denis-Alexandre Lahiniriko, historien et maître de conférences au département d'Histoire de l'Université d'Antananarivo et à l'Université catholique de Madagascar.

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    1947, un mouvement principalement paysan

    L’émission explore la longue tradition de résistance qui marque Madagascar depuis le XIXᵉ siècle. Située entre influences française et britannique, l’île développe très tôt une culture politique d’insoumission face aux abus et aux logiques coloniales. La révolte éclate dans un contexte de tensions extrêmes : travail forcé, réquisitions, pauvreté, humiliation quotidienne et code de l’indigénat.

    La société secrète Jina, composée d’anciens soldats et de militants nationalistes, cristallise la colère des populations rurales et prépare la date symbolique du 29 mars 1947. Si Tananarive reste sous contrôle, les régions de Moramanga, Manakara et la côte est s’embrasent. Les insurgés, souvent mal armés, visent les postes administratifs et les symboles de l’autorité coloniale. Le mouvement est rural, populaire, spontané, nourri de solidarités communautaires.

    L’armée française mène une répression méthodique : villages incendiés, déplacements forcés, exécutions, tortures, procès massifs. Les estimations évoquent entre 30 000 et 40 000 morts, ce qui fait de 1947 l’un des épisodes les plus sanglants de l’histoire coloniale française.

    Cette tragédie marque durablement les familles et la société malgache. L’écrivaine Michèle Rakotoson insiste sur le silence traumatique qui se transmet entre générations, mais aussi sur la capacité de la littérature à redonner voix aux oubliés et à reconstruire un récit national.

    1972 : la jeunesse reprend le flambeau

    Dans les années 1950, les partis nationalistes se divisent entre négociations modérées et radicalité. Le PADESM (Parti des déshérités de Madagascar), soutenu par l’administration coloniale et représentant surtout les élites côtières, capte le processus d’indépendance, obtenue en 1960 sans véritable rupture.

    Une nouvelle révolte éclate en 1972, cette fois dans les villes. Étudiants et lycéens dénoncent un système éducatif hérité de la colonisation, inadapté et profondément inégalitaire. Inspirés par les mouvements révolutionnaires internationaux, ils mobilisent ouvriers, fonctionnaires et paysans.

    Les manifestations se généralisent, paralysent le pays et renversent le président Tsiranana. Beaucoup de Malgaches considèrent dès lors 1972 comme la « véritable » indépendance, celle gagnée par les luttes internes plutôt que par une transition contrôlée par la France.

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    39 min
  • Rabat, Alger, Tunis : le triangle panafricain du Maghreb
    Nov 27 2025

    Direction le Maghreb ce dimanche. À Rabat, dans le royaume chérifien, berceau méconnu des aventures du panafricanisme au nord. À Alger, décrite comme La Mecque des révolutionnaires. Et bien sûr à Tunis, au pays de Carthage, à la pointe des révoltes portées par la culture et l’art. Trois destinations, à l’instar de Accra et Conakry, qui ont vu naître et s’élever les rêves panafricains à une époque où le Sahara n’était pas cette fracture imaginaire entre le nord et le sud du continent.

    Avec :

    - Paraska Tolan-Szkilnik, historienne, autrice de «Maghreb noir : Rabat, Alger et Tunis dans les luttes panafricaines» (éd. Ròt-Bò-Krik)

    - Seloua Luste Boulbina, philosophe, spécialiste des études postcoloniales, autrice de «Les Arabes peuvent-ils parler ?» (éd. Black Jack).

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    La mémoire du continent nous conduit au Maghreb, dans ces villes du nord de l’Afrique qui furent, des années 1950 aux années 1980, des foyers essentiels du panafricanisme. Rabat, Alger et Tunis, parfois perçues comme séparées du reste du continent par une frontière imaginaire, ont en réalité été des espaces de circulation intense. Malgré la barrière symbolique et politique que le colonialisme français avait érigée autour du Sahara, les idées, les militants et les artistes africains y ont trouvé des terrains d’échange et de solidarité.

    Rabat : un foyer intellectuel et révolutionnaire

    Rabat accueille une génération de militants luso-africains tels que Mario de Andrade, Amílcar Cabral ou Marcelino dos Santos. Sous le règne de Mohammed V, ils développent une conscience politique nourrie par la poésie, les débats marxistes et les formations militaires. La rencontre avec Frantz Fanon joue un rôle déterminant dans leur orientation révolutionnaire.

    La revue Souffles, créée par Abdellatif Laâbi, prolonge cet élan en devenant une plateforme panafricaine majeure. Elle ouvre ses pages à des voix, de Rabat à La Havane, et cherche à dépasser la négritude pour inventer de nouvelles voies culturelles. Sa disparition, sous la répression de Hassan II, marque un tournant et un affaiblissement de la dynamique révolutionnaire marocaine.

    À Alger, «la Mecque des révolutionnaires»

    Après Rabat, Alger devient le centre moteur du panafricanisme. Dans une Algérie fraîchement libérée de la colonisation, les luttes anti-impérialistes et les mouvements de libération trouvent soutien politique et logistique.

    Le festival panafricain de 1969 constitue un moment emblématique : musiciens, danseurs, cinéastes et penseurs y expriment une Afrique en renaissance, où la culture accompagne le combat politique. L’arrivée au pouvoir de Boumediene, renversant Ben Bella, reconfigure toutefois les équilibres idéologiques tout en maintenant une diplomatie panafricaniste active.

    Tunis, le cinéma comme langage panafricain

    Tunis joue également un rôle important grâce aux Journées cinématographiques de Carthage. Ce festival devient un lieu de rencontre privilégié pour les cinéastes africains, où le cinéma sert de vecteur de mémoire, d’engagement et d’imaginaire politique partagé.

    Rabat, Alger et Tunis démontrent que le nord du Sahara a porté des projets culturels, politiques et artistiques qui ont façonné les luttes africaines pour la liberté.

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    39 min
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