Épisodes

  • Frank Braley, pianiste
    Dec 4 2025
    De façon un peu familière, on aurait tendance à considérer que, dans la vie musicale belge, Frank Braley fait partie des meubles. Très exactement depuis le 31 mai 1991. Ce jour-là, âgé de 22 ans, ce jeune pianiste français inscrit à la dernière minute au Concours Reine Elisabeth, premier étonné de se retrouver en finale, éblouit la salle Henry le Bœuf, les téléspectateurs et surtout le jury en ne jouant ni Bartok, ni Brahms, ni Rachmaninov, ni Tchaïkovski, mais le Quatrième concerto de Beethoven. Audace suprême de la simplicité. Banco : il remporte le Premier Grand Prix et le Prix du Public. Né à Paris en 1968, Braley avait joué aussi du violon avant de tomber amoureux, pour reprendre ses propres mots, de ce magnifique gros jouet qu’est le piano. Ce qui ne l’empêche pas par ailleurs der confesser qu’il rêve de jouer l’harmonica, forcément plus transportable. Il est devenu pianiste professionnel sans pression familiale, sans renoncer aux plaisirs de la jeunesse et, presque 35 ans plus tard, il reste un pianiste respecté sure la scène internationale sans avoir rien perdu de sa simplicité, de sa sincérité et de son refus des convenances. Braley est le premier à dire que le Concours Reine Elisabeth a changé sa vie. Tant et si bien que, pas ingrat pour un sou, il y est d’ailleurs revenu plusieurs fois. Comme membre du jury – ce qui est un cursus normal pour un ancien vainqueur – mais aussi comme chef d’orchestre ayant dirigé les demi-finales, ce qui est plus inhabituel. C’est qu’entretemps, chambriste passionné et apprécié de ses collègues, il a poussé la musique de chambre jusqu’à diriger, pendant cinq ans, l’orchestre Royal de Chambre de Wallonie, et pas seulement au Concours. Une expérience qu’il définit aujourd’hui comme parenthèse incroyablement enrichissante tout en précisant qu’il ne pense pas être vraiment un chef. Avant d’ajouter, l’instant d’après, qu’il aimerait quand même diriger Le sacre du printemps. Dans ses rêves figure aussi celui de développer des capacités d’improvisateur pour jouer du jazz, et d’être capable de chanter tout en s’accompagnant au piano. Pour nous faire le Winterreise ? Nullement : pour chanter Bohemian Rhapsody. Car Braley, qui répète volontiers que Le romantisme, ce n’est vraiment pas mon esthétique et dont, effectivement, le répertoire semble s’arrêter à Beethoven et Schubert pour ne reprendre qu’à Debussy et Gershwin, se définit aussi comme grand fan de Queen et de Muse. Tout en précisant qu’il préfère la musique où l’on se passe de mots et que, donc, il n’aime pas l’opéra. Pas plus, d’ailleurs, que Tintin ou les huitres Le 12 décembre, Frank Braley donnera au Cercle Gaulois à Bruxelles un récital au bénéfice de l’Institut d’Etudes pour la Justice.

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    36 min
  • Sol Gabetta, violoncelliste
    Nov 26 2025
    C’est le genre de patronyme qui sonne comme un pseudonyme, mais qui n’en est pas un : depuis vingt ans et quelques, Sol Gabetta émerveille la planète classique et laisse son nom sur quelques enregistrements majeurs, mais aussi dans toutes les grandes salles de concert. Elle a vu le jour en Argentine en 1981 mais a rapidement émigré en Espagne, où elle a commencé à se former avec le violoncelliste letton Ivan Monighetti, un élève de Rostropovitch, qu’elle a ensuite suivi à Bâle quand il est parti y enseigner. Née d’une mère russe et d’un père aux origines italiennes et françaises, Sol Gabetta vit désormais en Suisse, tant et si bien qu’elle possède aujourd’hui trois passeports (argentin, français et suisse), ce qui n’est sans doute pas trop pour voyager autant qu’elle le fait. Tous les grands orchestres du monde la demande, mais elle a aussi fondé son propre ensemble, la Capella Gabetta, avec son frère, le violoniste Andrès Gabetta. Elle excelle avec le même naturel en soliste de grands concertos et en chambriste raffinée, en passionnée de baroque et en création contemporaine, en créatrice et directrice artistique d’un festival qui a déjà vingt ans d’âge ou en pédagogue réputée. On sait aussi qu’elle aime aussi les rencontres fertiles, et on se souvient notamment des disques qu’elle a signés avec des partenaires aussi différents qu’Hélène Grimaud, Bertrand Chamayou, Cecilia Bartoli ou Patricia Kopatchinskaya. En interview, Gabetta se révèle aussi généreuse que quand elle joue du violoncelle : elle parle avec plaisir, détaille ses ressentis, saute d’une idée à l’autre puis revient au point de départ. Le 6 décembre, pour la Saint-Nicolas, Sol Gabetta sera à Bozar pour célébrer la mémoire de Lise Cristiani, la violoncelliste du XIXe siècle au centre de son dernier disque, paru chez Sony Classical comme la plupart des précédents. Ce sera également le premier des quatre concerts qu’elle donnera dans la salle bruxelloise, où elle reviendra encore en 2026, successivement avec Kristina Bezuidenhout, Semyon Bychkov et Santtu-Matias Rouvali. Mais on pourra également l’entendre à Anvers et Gand puisqu’elle y jouera le concerto d’Elgar, son concerto fétiche, sous la direction de Mikko Franck.

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    36 min
  • Sigiswald Kuiken
    Nov 20 2025
    Attention, figure mythique ! Même si les Français n’ont jamais réussi à prononcer son nom et l’appellent toujours Couichquenne, Sigiswald Kuijken trône dans l’Olympe des musiciens du mouvement baroqueux. Violoniste traditionnel jouant à ses débuts avec autant d’aisance que d’enthousiasme la musique baroque comme la musique contemporaine, on l’a vu en soliste mais aussi avec les ensembles Alarius ou Musique Nouvelles avant que, en 1972, il ne fonde avec Gustav Leonhardt La Petite Bande, un ensemble qui existe toujours aujourd’hui (fût-ce de façon plus discrète), et dont les enregistrements ont marqué la discographie. Professeur de violon baroque au conservatoire royal de La Haye de 1971 à 1996, puis au conservatoire de Bruxelles de 1993 à 2009, docteur honoris causa de la KUL, Sigiswald Kuijken est un homme de convictions, mais aves suffisamment d’ouverture d’esprit pour se remettre en question – ses positions sur l’effectif des chanteurs dans la musique chorale de Bach ou l’usage de la viola da spalla pour les suites pour violoncelle du même en témoignent. C’est aussi un homme de famille, de tribu pourrait-on même dire. Deux de ses frères – Wieland, l’aîne, le violiste, et Bart, le cadet, le flûtiste – ont construit comme lui l’histoire de l’interprétation de la musique baroque et classique sur instruments anciens, son épouse et muse Marleen Thiers a toujours été à ses côtés dans La Petite Bande et ses filles, Sara et Marie, ont pris le relais. On le retrouve dans l’adorable maison du Béguinage de Courtrai où ils vivent désormais, Marleen Thiers et lui, pour parler de cette incroyable carrière. Kuijken une très rafraîchissante liberté de ton et de pensée et même si sa chère Petite Bander a, à son grand dam, perdu la totalité de son financement public et donc aussi une bonne partie de ses activités, il reste fondamentalement un indépendant dans l’âme quand il explique : " Je suis comme le plombier du baroque : s’il y a un robinet à réparer, je le répare et je suis payé pour cela? Mais je ne veux pas être payé s’il n’y a pas de robinet à réparer. " Le 6 décembre, pour la Saint-Nicolas, Sigiswald Kuijken et La Petite Bande seront à Louvain, qui est devenu leur port d’attache. Leurs enregistrements restent disponibles notamment sur le label Accent.

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    37 min
  • Christian Gerhaher
    Nov 12 2025
    Chaque semaine Nicolas Blanmont reçoit un artiste du monde musical pour brosser, le temps d'une émission, son autoportrait.

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    31 min
  • Vanessa Wagner, pianiste
    Nov 6 2025
    Il y a déjà plus de trente ans que Vanessa Wagner fait partie des valeurs sûres der la scène pianistique française, et même internationale. Dotée d’un patronyme célèbre – mais il n’y a rien chez elle ni de germanique ni de wagnérien, et elle précise même préférer Verdi à son illustre homonyme – elle est née à Rennes en 1973. Ce qui n’en fait pas pour autant, loin s’en faut, une bretonne bretonnante. C’est là, dans une famille intellectuellement et socialement favorisée, qu’elle a passé sa prime enfance, abordant le piano presque par hasard et sans réelle pression familiale mais montrant rapidement un talent hors du commun. Sortie à 12 ans diplômée du Conservatoire local avant de mettre quelques mois plus tard sur celui de Paris, le fameux CNSM. Une évolution évidente, mais un passage qui le sera moins, Vanessa Wagner tombant sur un pédagogue réputé qui veut la faire rentrer dans le moule où avaient été formés tous ses autres élèves et la jeune femme se révélant quelque peu rebelle. Rebelle, Vanessa Wagner l’est restée jusqu’aujourd’hui. Par ses combats extra-musicaux – notamment pour les droits des animaux, elle s’est même présentée aux élections à Paris en 2017 sur les listes du Parti animaliste - mais aussi par ses choix musicaux. Elle joue et enregistre le grand répertoire pianistique traditionnel – de Mozart à Ravel en passant par Schumann et Debussy – mais elle est aussi une praticienne régulière du répertoire contemporain. Le répertoire contemporain que l’on pourrait qualifier de consensuel, bien sûr, avec des compositeurs largement reconnus comme par exemple Pascal Dusapin dont elle a créé et gravé plusieurs œuvres, mais aussi des musiciens moins consensuels comme les minimalistes américains. Sans oublier ses collaborations avec la scène électro, et notamment le DJ ; producteur et compositeur Murcoff, avec lequel elle a signé en 2016 un album marquant intitulé Statea. Car Vanessa Wagner est aussi et toujours curieuse d’explorer les sentiers non battus. Consacré à l’intégrale des deux livres d’études de Philip Glass, son dernier enregistrement vient de sortir chez Infiné. Elle rêve pour l’avenir d’aborder Bach, et aussi les dernières sonates de Schubert, mais il est probable que d’autres musiciens plus inattendus viendront encore rejoindre son panthéon personnel.

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    29 min
  • Louis Langrée, chef d'orchestre
    Oct 8 2025
    Chaque semaine Nicolas Blanmont reçoit un artiste du monde musical pour brosser, le temps d'une émission, son autoportrait.

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    30 min
  • Lionel Lhote, baryton belge
    Oct 1 2025
    En 2023, à la Monnaie, Lionel Lhote chantait Henry VIII fièrement installé sur le dos d’un superbe étalon espagnol. Et quand on lui en reparle aujourd’hui, on pense comprendre que sa fierté et son bonheur tenaient au moins autant à la posture et à la monture qu’au fait d’incarner, sur la première scène lyrique belge, le personnage central d’un opéra plutôt rare de Camille Saint-Saëns. Né à Boussu en 1974, fils du ténor Edmond Lhote qui chanta régulièrement à la Monnaie dans les années 60 et 70, Lionel Lhote s’inscrit dans une lignée de grandes voix graves belges, avec notamment Jules Bastin, Marcel Vanaud – qui a été son professeur – et bien sûr José Van Dam, qu’il révère. Formé très jeune dans la troupe du très modeste opéra de Giessen, il a vite appris à chanter et à jouer dans plusieurs langues, et dan des genres musicaux très divers – du classique jusqu’au contemporain en passant bien sûr par le XIXe siècle qui reste son core business. Il a déjà à son actif quelques bonnes dizaines de rôles, mais il n’a même pas encore pris le temps d’en dresser la liste : quand on aime on ne compte pas. Passé par le Concours Reine Elisabeth en 2004 – un concours que, enfant, il avait envisagé de présenter comme pianiste – Lionel Lhote est un des rares chanteurs belges à faire tout à la fois une carrière internationale – Festival de Glyndebourne ou d’Aix-en-Provence, Opéras de Paris et de Lyon, Grand Théâtre de Genève, Scala de Milan …- et à être prophète en son pays : il s’est plusieurs fois produit sur les trois lyriques scènes belges, et reste aujourd’hui un pilier régulier de la Monnaie comme de l’Opéra de Liège. Parfois un peu bravache, revendiquant un certain bon sens populaire, chauvin et fier de l’être – jusque dans l’amour des frites qu’il professera dans cette émission – Lhote est aussi un bon vivant même s’il ne boit pas d’alcool, aimant faire bonne chère, monter de beaux chevaux et raconter des histoires drôles. At avec beaucoup de naturel, on l’entend dans cet Autoportrait lancer quelques appels aux programmateurs, qu’il s’agisse de L’attaque du Moulin, opéra oublié de Bruneau qui fut un tube au XIXe siècle, ou des rôles wagnériens qu’il rêve de chanter. Lionel Lhote est jusqu’au 9 octobre sur la scène de la Monnaie pour incarner Ford dans le très beau Falstaff d’Alain Altinoglu et Laurent Pelly. Il sera également à Liège le 28 novembre dans le cadre du gala de la Fondation Jodie Devos. Dans la suite de sa saison, on pointera notamment Enrico dans Lucia di Lammermoor à l’Opéra de Toulouse et le rôle-titre de Rigoletto à Lausanne.

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    29 min
  • Kristjan Järvi, chef d'orchestre
    Sep 24 2025
    Chaque semaine Nicolas Blanmont reçoit un artiste du monde musical pour brosser, le temps d'une émission, son autoportrait.

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    33 min