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Page de couverture de Ici l'Europe

Ici l'Europe

Ici l'Europe

Auteur(s): RFI
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RFI et France 24 vous proposent un rendez-vous intitulé «Ici l’Europe». Un entretien avec une personnalité européenne signé Caroline de Camaret (France 24). Chaque semaine, le vendredi, un grand entretien avec une personnalité européenne, un entretien avec un des grands acteurs de l’Europe d’aujourd’hui, qui nous parle de la construction de l'Europe, de sa proximité avec les citoyens et des enjeux internationaux qui l’attendent. Une coproduction RFI/France24. *** Diffusions les vendredis à 19h10 TU vers toutes cibles, le samedi à 08h10 TU vers l'Amérique, l'Asie, l'Europe et 21h10 TU vers toutes cibles.

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  • Nicușor Dan : «Nous avons un parti anti-européen et pro-russe qui atteint 40% des voix»
    Dec 12 2025
    Cette semaine, nous recevons Nicușor Dan, président de la Roumanie. Récemment élu, il commente les défis à mener par son pays en termes de budget et de corruption et réitère son alignement aux valeurs européennes. Nicușor Dan a été élu président en mai 2025 avec 53,6% des suffrages face au candidat d'extrême droite George Simion, pro-Trump, populiste et eurosceptique. Le président, de son côté, l’a remporté avec un programme pro-européen et anticorruption. Ce suffrage a fait suite à l’élection présidentielle de novembre 2024, annulée du fait de l'invalidation des résultats du premier tour. La Cour constitutionnelle du pays avait alors invoqué l'usage irrégulier de TikTok comme outil de campagne permettant au candidat pro-russe Calin Georgescu d’arriver en tête au premier tour du scrutin. Avec plus de recul, Nicușor Dan affirme aujourd’hui que la Cour constitutionnelle a eu raison d’annuler cette élection : «Il y a eu une influence russe et les règles de financement de la campagne électorale n’ont pas été bien respectées. [...] Nous pouvons aujourd’hui dire que la campagne de désinformation russe a commencé, il y a dix ans. Les autorités roumaines ont pris cela à la légère. Pourtant, une technologie très sophistiquée a impacté les dernières semaines de la campagne électorale.» «L’année prochaine, nous serons entre 6 et 6,5% de déficit» La Roumanie, pays de 19 millions d’habitants, a connu une progression de 134% de son pouvoir d'achat moyen en vingt ans, la plus importante d’Europe. Cependant, le déficit du pays atteint 9%, trois fois la limite autorisée par les règles de l’Union européenne (UE). Pour remédier à cela, le gouvernement a mis en place des mesures d'austérité : «Ces mesures seront reconduites l’année prochaine, il n’y aura pas de mesures supplémentaires dont les gens ne sont pas encore au courant. L’année prochaine, nous serons entre 6 et 6,5% de déficit. Ces mesures sont difficiles mais nous n’avons pas le choix car nous avons une dette publique. Nous devons montrer aux investisseurs, aux fonds d’investissement et aux banques que la Roumanie va régler son déficit.» «Il y a de la corruption à tous les niveaux» Alors que la Bulgarie voisine a vu son gouvernement chuter après de grandes manifestations anti-corruption, Nicușor Dan a fait de la lutte contre la corruption son fer de lance dans un pays particulièrement touché par celle-ci : «En Roumanie, il y a de la corruption à tous les niveaux. Pour lutter contre, nous avons besoin de prendre des mesures administratives mais aussi agir au sein du système de justice. Il y a une volonté de lutter contre la corruption mais cela va prendre du temps.» Le 7 décembre, le libéral Ciprian Ciucu a été élu maire de Bucarest devant la candidate d’extrême droite Anca Alexandrescu. Cette dernière figurait cependant en tête des sondages, alors que Bucarest n'est traditionnellement pas une place forte de l'extrême droite. «Nous avons un parti anti-européen et même pro-russe, qui, en s’alliant à d’autres petits partis, atteint 35 à 40% des votes», indique Nicusor Dan, ancien maire de Bucarest, en référence au parti Alliance pour l'unité des Roumains (AUR). «Mais les gens qui votent pour ces partis ne sont pas forcément anti-européens ou pro-russes. Il se sentent abandonnés par les autres, par les politiques des partis disons classiques, qui sont pro-européens. Nous devons regagner leur confiance dans les prochaines années.» «Stimuler notre économie de défense européenne» Dans un contexte de tension sécuritaire au niveau européen, la Roumanie, qui partage 650 km de frontière commune avec l'Ukraine, a fortement augmenté ses dépenses militaires ces dernières années. Celles-ci représentaient 2,2% de son PIB en 2024 et devraient atteindre 2,5% en 2025. L’UE a d’ailleurs alloué 16,7 milliards d'euros au pays dans le cadre de son programme SAFE, un instrument de prêt à prix compétitifs pour le secteur de la défense. S’il dit ne pas craindre une confrontation directe avec la Russie, il affirme que les positions européennes doivent être claires : «Nous devons faire savoir à la Russie que nous sommes prêts. Bien sûr, nous ne souhaitons pas avoir une guerre sur le territoire européen mais nous devons leur dire : ‘Si vous voulez attaquer, nous sommes prêts'.» Nicușor Dan explique que, par le passé, la défense n’était pas un secteur parmi d’autres, pas plus important que celui de la santé par exemple. «Avec le contexte géopolitique actuel, l’Europe doit agir pour être capable, dans un laps de temps le plus court possible, de se défendre.» En matière d’achat d’armement, le président roumain reconnaît avoir conclu des contrats avec des entreprises américaines valables «jusqu’à 2033». Il incite aujourd’hui à «stimuler notre économie de défense européenne...
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    20 min
  • Pierre Moscovici: «La France s'affaiblit et a un nœud coulant autour du cou»
    Dec 5 2025
    Cette semaine, nous accueillons Pierre Moscovici, qui quitte la présidence de la Cour des comptes française pour rejoindre la Cour des comptes européenne. Cet ancien député et commissaire européen tire la sonnette d’alarme sur l’état des finances de la France et appelle l’UE à être unie face au plan de paix des États-Unis pour l’Ukraine. La dette française s’élève à un niveau record de 115,6%, la troisième plus haute des Vingt-Sept, derrière la Grèce et l'Italie. Son déficit représente 5,4% de son PIB faisant de la France l’un des plus mauvais élèves de l’Union européenne (UE). Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes en France et ancien ministre, rappelle que la France «n'est pas n'importe quel pays, ni dans le monde, ni dans l'UE. Elle a un rôle moteur dans la construction européenne». Bien que le pays soit la deuxième plus importante économie de l’Union, il reconnaît ses difficultés budgétaires : «Si la France n'est pas capable de balayer devant sa porte, sa crédibilité est atteinte. [...] La dynamique de notre dette est mauvaise. Nous sommes les seuls dont la dette croît autant. Notre déficit est le plus élevé de la zone euro.» Pierre Moscovici, également ancien député et commissaire européen, évoque les difficultés budgétaires passées de la Belgique, l'Espagne, le Portugal ou la Grèce : «À l’époque où j’étais commissaire, penser que nous aurions des taux d'intérêt plus élevés que ces pays était inimaginable. [...] En se retrouvant dans cette situation, nous ne pouvons pas faire face aux défis du futur que sont le financement de la transition écologique, de la transition numérique, que sont l'effort de défense ou le renforcement de notre capacité d'innovation et de recherche. [...] La France s'affaiblit et a un nœud coulant autour du cou, qui, petit à petit, la rend impuissante et l'empêche d'agir pour le bien de ses citoyens.» Alors que la France est en plein vote de son budget pour l’année 2026, Pierre Moscovici met en garde : «Si nous voulons rester sur une trajectoire qui nous amène à moins de 3% de déficit en 2029, et c'est fondamental pour inverser le cours de la dette, il faut que le budget voté nous emmène sous les 5% de déficit.» «La paix ne peut pas se faire aux conditions de Poutine» Les États-Unis tentent de négocier un plan de paix entre l’Ukraine et la Russie et semblent peu se préoccuper de l’avis des Européens. «Nous ne pouvons pas avoir des négociations purement russo-américaines et traiter du sort des Ukrainiens sans eux et sans leur président légitime, monsieur Zelensky. [...] Nous ne pouvons pas non plus discuter de l'avenir de l'Ukraine sans les Européens, parce qu'elle est sur notre continent et que les garanties de sécurité, le moment venu, doivent être européennes. La paix doit préserver les intérêts des Ukrainiens et ne peut pas être une paix aux conditions de Vladimir Poutine.» La Commission européenne a présenté cette semaine un plan pour financer l’Ukraine sur deux ans. Pour ce faire, l’une des options retenues est d’avoir recours aux avoirs russes gelés en Europe, dont l’immense majorité est immobilisée en Belgique. Par peur de représailles russes, les Belges s’opposent pour le moment à cette option. S’il explique ne pas avoir un éclairage complet sur la légalité de la réquisition de ces avoirs, il n’est pas contre l’idée proposée par la Commission : «Il me paraîtrait bon que la volonté exprimée d'utiliser ses avoirs russes gelés aille jusqu'au bout pour financer ce que nous devons à l'Ukraine. Il faut naturellement limiter les risques. Il faut offrir des garanties aux États membres.» «Pour être entendu, il faut être soi-même volontaire» Il appelle les Vingt-Sept à «aller de l’avant» au sujet de ces avoirs russes : «Si nous sommes trop timides, trop repliés sur nos intérêts nationaux et pas suffisamment actifs, alors il ne faut pas s'étonner d'être une étape qu'on rate. Pour être entendu, il faut être soi-même volontaire.» L’autre option envisagée par la Commission pour financer ce prêt est le recours à un emprunt européen mais cela nécessite l’accord à l'unanimité des États membres. Certains d’entre eux, comme la Hongrie, s’opposent à cette proposition. Un système de vote à l’unanimité remis en question par l’ancien ministre français des Affaires européennes : «Il faut avancer. Le problème de l'Europe, c'est ce consensus que nous devons chercher. J'ai toujours respecté tous les États membres. Il faut les traiter comme tous égaux mais il ne faut pas non plus accepter cette logique du veto. Il faut aller vers davantage et même la totalité des décisions qui soit prise au vote à la majorité qualifiée.» Il dénonce le fait que certains dirigeants comme le Premier ministre hongrois Viktor Orban ou le Slovaque Robert Fico «ont ...
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  • Maxime Prévot «Saisir les avoirs gelés russes, pose un problème en droit international»
    Nov 28 2025
    Face au plan de paix de Donald Trump pour l'Ukraine qui laisse encore l’Union européenne à la traine, Maxime Prévot, ministre belge des Affaires étrangères s’exprime sur ce conflit au cœur de l’Europe. Il évoque les enjeux de défense : réarmement, service national et la question sensible des avoirs russes gelés. Il commente aussi les questions de politique intérieure. Maxime Prévot regrette que pour Gaza, comme pour l’Ukraine, l’UE qui est pourtant au cœur de son territoire, les Européens soient laisses de côté. S’il salue par principe les efforts des Américains pour la paix, il remarque ironiquement que «les USA choisissent le restaurant, commandent le menu mais c’est l’Union européenne qui doit payer la facture». Une situation inacceptable : «Il ne peut pas y avoir de solution de paix durable qui concerne l'Ukraine sans l'Ukraine et sans l'Europe, nous sommes nous-mêmes des acteurs-clé qui doivent être autour de la table» Il souhaite participer à l'édification d'une stratégie qui ne discrédite pas l'Ukraine. «L'objectif n'a jamais été de veiller à ce que celle-ci mette un genou en terre ou abdique. Je rappelle qu'elle est la victime de cette guerre». Le ministre rappelle que les questions de l’intégrité territoriale sont essentielles non seulement par rapport à l'Ukraine, mais aussi eu égard droit international. Il ne peut pas y avoir de place non plus pour l'impunité pour des actes d'agression posés par la Russie, et ajoute-t-il «c'est la raison pour laquelle un scénario de paix avec la force comme moteur qui tord le bras aux Ukrainiens n'est pas acceptable». Selon le ministre Maxime Prévot, malgré les scandales de corruption dans l’entourage du président ukrainien, Volodymr Zelensky reste le mieux à même de défendre les intérêts des Ukrainiens. Il fait confiance à la justice ukrainienne pour tirer cela au clair, mais refuse que cette question soit instrumentalisée pour fragiliser le président et donc le peuple ukrainien. Sur la question sensible des avoirs gelés russes que les Européens voudraient utiliser à hauteur de 140 milliards d’euros pour financer les réparations en Ukraine, Maxime Prévot reste inflexible. Il évoque des problèmes juridiques liés à toute démarche qui pourrait être assimilable à une confiscation et aux mesures de rétorsion auxquels la Belgique seule ne pourrait faire face. Selon lui, pour aider l’Ukraine : «Il nous semble que la meilleure voie à suivre est celle d'un emprunt directement contracté par l'Union européenne» même si Viktor Orban proche du Kremlin y mettrait son veto. Toujours en matière de défense, la Belgique comme la France se soucie de son réarmement et a décidé elle aussi de rétablir un service militaire volontaire. «Avec l'espoir», explique Maxime Prévot, «de susciter des vocations qui permettront d'accroître l'enrôlement dans nos forces armées par la suite.» Il reconnait que la Belgique a souvent été l'un des mauvais élèves de l'OTAN pour ses investissements en matière de défense. «Le gouvernement a décidé de changer cet état de situation. Avec des financements à plusieurs dizaines de milliards d'euros qui vont être mobilisés pour rattraper notre retard et continuer d'être un partenaire fiable de l'OTAN» Sur la situation économique en Belgique avec une dette publique brute de 107% du PIB en 2025, un déficit de 5,3% du PIB et une grève qui a paralysé le pays plusieurs jours, le ministre estime que l'Union européenne a eu raison de tirer la sonnette d'alarme. «Nous avons fait œuvre de pédagogie auprès de nos populations en expliquant qu'on ne pouvait plus vivre au-dessus de nos moyens, que ces dernières décennies, des réformes indispensables qui devaient être prises, fussent-elles impopulaires, ne l'ont pas été. On se trouve maintenant au pied du mur, avec le risque d'être potentiellement l'un des plus mauvais élèves de la zone euro. Et donc, explique-t-il, «en un an, nous avons fait un effort de redressement structurel de nos finances de 32 milliards d'euros. C'est du jamais vu depuis ces 50 dernières années. Ça se fait évidemment avec des grincements de dents. Nous en sommes conscients, nous l'assumons.» Le ministre Prévot rappelle par ailleurs, «que la Belgique est connue pour son sens du compromis. Nous avons un gouvernement composé de cinq partis, un socialiste, deux centristes, deux libéraux et conservateurs. Mais nous arrivons à faire bouger le pays parce que de longue date, nous avons compris que faire un compromis, ce n'était pas se compromettre. Je pense que ça peut probablement inspirer d'autres pays qui nous sont proches.»
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    20 min
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