Poésie française

Auteur(s): Jean-Paul Szybura
  • Résumé

  • Poésie française
    Jean-Paul Szybura
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Épisodes
  • Luisant Soleil, que tu es bienheureux (Louise Labé)
    Mar 25 2025

    Luisant Soleil, que tu es bienheureux
    De voir toujours de t'Amie la face !
    Et toi, sa sœur, qu'Endymion embrasse,
    Tant te repais de miel amoureux !
    Mars voit Vénus ; Mercure aventureux
    De Ciel en Ciel, de lieu en lieu se glace ;
    Et Jupiter remarque en mainte place
    Ses premiers ans plus gais et chaleureux.
    Voilà du Ciel la puissante harmonie,
    Qui les esprits divins ensemble lie ;
    Mais, s'ils avaient ce qu'ils aiment lointain,
    Leur harmonie et ordre irrévocable
    Se tournerait en erreur variable,
    Et comme moi travailleraient en vain.

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    1 min
  • J'arrive où je suis étranger (Louis Aragon)
    Mar 18 2025

    Rien n'est précaire comme vivre

    Rien comme être n'est passager

    C'est un peu fondre comme le givre

    Et pour le vent être léger

    J'arrive où je suis étranger


    Un jour tu passes la frontière

    D'où viens-tu mais où vas-tu donc

    Demain qu'importe et qu'importe hier

    Le coeur change avec le chardon

    Tout est sans rime ni pardon


    Passe ton doigt là sur ta tempe

    Touche l'enfance de tes yeux

    Mieux vaut laisser basses les lampes

    La nuit plus longtemps nous va mieux

    C'est le grand jour qui se fait vieux


    Les arbres sont beaux en automne

    Mais l'enfant qu'est-il devenu

    Je me regarde et je m'étonne

    De ce voyageur inconnu

    De son visage et ses pieds nus


    Peu à peu tu te fais silence

    Mais pas assez vite pourtant

    Pour ne sentir ta dissemblance

    Et sur le toi-même d'antan

    Tomber la poussière du temps


    C'est long vieillir au bout du compte

    Le sable en fuit entre nos doigts

    C'est comme une eau froide qui monte

    C'est comme une honte qui croît

    Un cuir à crier qu'on corroie


    C'est long d'être un homme une chose

    C'est long de renoncer à tout

    Et sens-tu les métamorphoses

    Qui se font au-dedans de nous

    Lentement plier nos genoux


    Ô mer amère ô mer profonde

    Quelle est l'heure de tes marées

    Combien faut-il d'années-secondes

    À l'homme pour l'homme abjurer

    Pourquoi pourquoi ces simagrées


    Rien n'est précaire comme vivre

    Rien comme être n'est passager

    C'est un peu fondre comme le givre

    Et pour le vent être léger

    J'arrive où je suis étranger.

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    4 min
  • Je fuis la ville, et temples, et tous lieux (Louise Labé)
    Mar 14 2025

    Je fuis la ville, et temples, et tous lieux
    Esquels, prenant plaisir à t'ouïr plaindre,
    Tu pus, et non sans force, me contraindre
    De te donner ce qu'estimais le mieux.
    Masques, tournois, jeux me sont ennuyeux,
    Et rien sans toi de beau ne me puis peindre ;
    Tant que, tâchant à ce désir éteindre,
    Et un nouvel objet faire à mes yeux,
    Et des pensers amoureux me distraire,
    Des bois épais suis le plus solitaire.
    Mais j'aperçois, ayant erré maint tour,
    Que si je veux de toi être délivre,
    Il me convient hors de moi-même vivre ;
    Ou fais encor que loin sois en séjour.

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    1 min

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