Épisodes

  • Juifs noirs d’Afrique : l’essor étonnant du judaïsme en Afrique subsaharienne
    Dec 14 2025

    Le phénomène n’est pas nouveau, mais depuis une vingtaine d’années, il est en plein essor : certains groupes en Afrique subsaharienne assurent être des descendants des Tribus perdues d’Israël, exilées vers Koush (la terre des Hébreux en Afrique) ; d’autres se sont identifiés au judaïsme par conviction, parfois par conversion personnelle, s’estimant plus proches de cette religion que du christianisme imposé par la force par le colonisateur.

    Certains ne recherchent pas la reconnaissance par Israël, d’autres au contraire la souhaitent et ne veulent plus être ignorés par les communautés juives.

    Malgré des cultures et traditions ancestrales riches liées aux ancêtres, certains de ces groupes revendiquent leur appartenance au judaïsme et parfois leur filiation au peuple juif. Un essor étonnant qui ne semble pas fléchir ni subir les conséquences de la situation à Gaza et la guerre menée par Israël.

    Reportages d’illustrations en Côte d’Ivoire, au Kenya, en France, entretiens et décryptages avec les chercheurs Edith Bruder et Daniel Dossou.

    Intervenants :

    - Daniel Dossou, docteur en Histoire internationale, Graduate Institute – Institut de hautes Études internationales et du développement (IHEID), il vient de terminer sa thèse en Histoire internationale au Geneva Graduate Institute (IHEID), intitulée : «Being Black and Jewish in Côte d'Ivoire and Kenya : Histories, Communities, and Life Stories» (Être noir et juif en Côte d’Ivoire et au Kenya : histoires, communautés et vies)

    - Edith Bruder, chercheuse associée à la prestigieuse School of Oriental and African Studies de l’Université de Londres. Elle a publié en 2014 chez Albin Michel «Black Jews. Les Juifs noirs d’Afrique et le mythe des Tribus perdues», ainsi qu’un ouvrage collectif sur les diasporas juives méconnues ou oubliées (Juifs d’ailleurs. Diasporas oubliées, identités singulières, Albin Michel, 2020 ; voir Études, n° 4277, décembre 2020, pp. 127-128

    - Reportage en Côte d’Ivoire / Benoît Almeras

    - Entretien au Kenya avec le Dr Silverstein (cardiologue, ex-chef de la synagogue de Nairobi, il a joué un grand rôle dans l'intégration des Noirs convertis dans la Nairobi Hebrew Congregation. / Gaëlle Laleix

    - Entretien en France avec Hortense Bilé, présidente de l’association Am Israël Farafina (association multiculturelle juive de France, qui regroupe notamment des juifs noirs d’origine africaine et antillaise).

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  • Radicalités religieuses, une menace globale ?
    Dec 7 2025

    Le religieux fait un retour en force dans l’actualité internationale. Au point que dans certaines parties du monde, il prend des formes de plus en plus radicales, qui façonnent la géopolitique. C’est ce que décrypte l’ouvrage «Radicalités religieuses» dirigé par Alain Dieckhoff et que documente le hors-série du Point, Géopolitique des Religions.

    Invités :

    Alain Dieckhoff, chercheur au CNRS, ancien directeur du Centre de recherches internationales (CERI/Sciences Po), a dirigé l’ouvrage «Radicalités religieuses, au cœur d’une mutation mondiale» (Éd. Albin Michel 2025)

    Jérôme Cordelier, rédacteur en chef au Point en charge des spiritualités et des religions, a dirigé le hors-série du Point «Géopolitique des religions» (novembre 2025)

    Entretien avec Brahim Afrit, chercheur à l’Université de Tulane et au Sahel Research Group de l’Université de Floride, sur son chapitre «Évangélisme et salafisme en Afrique de l’Ouest : religieusement radicaux, politiquement modernes».

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  • Dans quel Liban éprouvé arrive le pape Léon XIV ?
    Nov 30 2025

    Le pape Léon XIV arrive au Liban dans un pays où les habitants sont fatigués par la guerre, par les frappes israéliennes incessantes au sud ou en banlieue sud de Beyrouth. Des habitants fatigués par les crises économiques et politiques successives, qui se sentent abandonnés voire oubliés du monde, avec un État absent. En toile de fond : la guerre à Gaza et un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah sans cesse violé depuis un an, et des tensions confessionnelles en Syrie voisine.

    Le pape dit vouloir écouter la population durement éprouvée par de multiples crises et la guerre au Sud, comme un miroir de la région et entend livrer un message d’espérance et d’unité.

    Avant lui, le pape Jean-Paul II avait marqué les Libanais lors de sa visite en 1997, à l’issue du Synode spécial pour le Liban lorsqu’il avait prononcé cette fameuse phrase : «plus qu’un pays, le Liban est un message», soulignant que les Libanais de toutes confessions religieuses vivaient dans un même espace. Un message fort quelques années après la fin de la guerre civile qui avait déchiré le pays de 1975 à 1990, avec un accord de parité chrétiens-musulmans au sein du gouvernement et du Parlement. Un système confessionnel qui n’a pourtant pas apporté la stabilité recherchée.

    Benoit XVI s’y était rendu en 2012 pour son dernier voyage pontifical et avait mis l’accent sur son importance spirituelle.

    La devise de ce voyage : «Heureux les artisans de paix», c’est le message du pape Léon XIV dirigé à l’ensemble de la région, assorti d’une croix en forme d’ancre sur un cèdre, appelant les chrétiens à rester sur leur terre.

    Car, dans ce pays de quelque 6 millions d’habitants, aux 18 confessions religieuses, les chrétiens ne représentent plus qu’environ 30% de la population, alors qu’ils constituaient plus de 50% dans les années 1990 à la fin de la guerre civile.

    Parmi les lieux de visite attendus, il se rendra sur la tombe de Saint Charbel Maklouf à Annaya, une première pour un pape, puis au sanctuaire de Harissa (Notre-Dame du Liban), il rencontrera des jeunes au siège du patriarcat maronite de Bkerké, puis des représentants de toutes les confessions religieuses sur la place des Martyrs à Beyrouth, et ira se recueillir sur les lieux de l’explosion du port de Beyrouth survenu, il y a cinq ans, qui avait fait plus de 200 morts et des milliers de blessés, alors que l’enquête sur les causes de l’explosion n’est toujours pas terminée. Le pape clôturera ce voyage par une grande messe sur le front de mer à Beyrouth, «pour tous les Libanais, de toutes confessions», insiste-t-on.

    Nous vous proposons dans cette émission un parcours vers des lieux que le pape Léon XIV visitera et d’autres où il ne se rendra pas, à la rencontre de Libanais de toutes confessions, du nord de Beyrouth au sud du pays.

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  • Concile de Nicée: 1 700 ans après, quel dialogue et quelle unité des chrétiens?
    Nov 23 2025

    Pour son premier déplacement hors d’Italie, le pape Léon XIV se rend en Turquie du 27 au 30 novembre 2025 pour célébrer les 1 700 ans du Concile de Nicée. Ce premier concile œcuménique, rassemblant plus de 300 évêques chrétiens, s’est tenu en l’an 325 à Nicée, aujourd’hui Iznik en Turquie, pour fixer l’unité de l’Église. À l’époque en 325 alors que l’Église était divisée, ce concile œcuménique, réunissant tous les courants de l’Église était une première.

    C’est là qu’a été établi pour la première fois le Credo, la profession de foi chrétienne, qu’a été posé le dogme de la consubstantialité du Fils au Père et qu’a été fixée la date de Pâques commune. Un concile avec une dimension œcuménique centrale, dont le 1 700ème anniversaire est célébré pour marquer l’unité des chrétiens – catholiques, orthodoxes, protestants, anglicans… - malgré les divergences qui subsistent. Il s’agit donc de rappeler ce qui rassemble plus que ce qui divise, alors que le monde fait face à de fortes tensions.

    Invités :

    - Michel Stavrou, doyen de l'Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge à Paris, où il enseigne la dogmatique et l'histoire de l'Église byzantine, auteur de plusieurs ouvrages et récemment de l’article «Recevoir le concile de Nicée : quelques acquis toujours actuels» (Contacts, Revue française de l’Orthodoxie, avril-juin 2025)

    - Michel Fédou, théologien catholique jésuite et enseignant aux Facultés Loyola à Paris, auteur de nombreux ouvrages et récemment de l’article : «Le concile de Nicée et ses enjeux actuels» (Nouvelle revue théologique, avril 2025)

    - Claire Reggio, historienne, enseignante à l’Université d’Aix-Marseille et à Domundi Universitas, autrice de plusieurs ouvrages dont «Nicée, 1 700 ans d’histoire» (Éd. Cerf, 2025)

    - Correspondance RFI à Rome au Vatican d’Eric Sénanque.

    (Rediffusion)

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  • COP 30 : comment des représentants de différentes religions s’engagent sur le climat
    Nov 16 2025

    La COP 30 (Conférence sur les changements climatiques), grand rendez-vous pour tenter de s’entendre au niveau mondial dans la lutte contre le changement climatique, s’est ouverte à Belém au Brésil, aux portes de la forêt amazonienne. 10 ans après les Accords de Paris qui avaient fait naître l’espoir d’un effort collectif de toutes les nations du monde pour réduire les gaz à effet de serre et tenter d’inverser la tendance du réchauffement de la planète, le constat est amer.

    «La vérité est que nous n’avons pas réussi à maintenir le réchauffement à moins de 1,5°C», a reconnu le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Ces efforts conjoints doivent s’exercer au niveau politique, mais en l’absence des plus grands pollueurs comme les États-Unis qui sont sortis de l’Accord de Paris et qui déploient un climato-scepticisme à travers le globe, la dynamique de l’effort n’est pas au rendez-vous.

    Du côté des représentants des religions dans le monde, certains tentent de s’impliquer. Qu’est-ce que les religions ont à dire sur ces questions ? Comment ces questions sont-elles relayées auprès de leurs fidèles ? Comment certaines des déclarations ont pu avoir un impact, par exemple l’encyclique du pape François, Laudato Si en 2015, qui prône la «sauvegarde de la maison commune» ?

    Plusieurs représentants de différentes religions et des chercheurs s’expriment dans cette émission, sur les messages et les relais auprès des communautés à travers le monde.

    Invités :

    - Dominique Serra-Coataena, théologienne, maître de conférences en Théologie morale et éthique aux Facultés Loyola à Paris, responsable du domaine éthique, social et environnemental, présidente de l’Association des théologiennes et théologiens pour l’étude de la morale (ATEM), domaine de recherche sur la doctrine sociale de l’Église, thèse sur le Bien Commun.

    Autrice de : Le défi actuel du Bien commun dans la doctrine sociale de l’Église. Études à partir de Gaston Fessard s.j, éditions Lit-Verlag, coll. «Études de théologie et d’éthique», vol.10, Zurich, 2016.

    COATANEA Dominique, THOMASSET Alain, (dir.), Le défi écologique : vers de nouveaux chemins, RETM, HS 2018, 2018.

    - Martin Kopp, théologien protestant, chercheur associé à l’Université de Strasbourg, membre du Conseil de la Fédération protestante de France, très engagé sur les questions d’environnement, au sein de l’ONG GreenFaith, auteur de «Vers une écologie intégrale, théologie pour des vies épanouies» (Éd. Labor et Fides, 2023).

    Entretiens :

    - Yeshaya Dalsace, rabbin du Mouvement Massorti, a fait sa thèse rabbinique sur judaïsme et écologie

    - Omero Marongiu-Perria, sociologue et théologien musulman

    - Aurelio Borges, l’un des représentants des quelque 600 communautés quilombolas de l’État du Para (par Jeanne Richard).

    Analyse et reportage au Village Laudato Si à Castelgandolfo (Italie) / Éric Sénanque.

    Éléments :

    Message du pape Léon XIV lors de la conférence internationale «Raising hope for climate justice» à Castelgandolfo en octobre 2025.

    Message de Bartholomée 1er, Patriarche Œcuménique de Constantinople, lors de l’Assemblée Générale de la Conférence des Évêques de France à Lourdes, le 4 novembre 2025.

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  • Cardinal Jean-Paul Vesco, «l’audace de la fraternité», de la France à l’Algérie
    Nov 9 2025

    Religions du Monde reçoit le cardinal franco-algérien Jean-Paul Vesco, qui vient de publier «L’audace de la fraternité», alors que les tensions se multiplient en ces temps de replis identitaires, de fractures multiples, de discours haineux et de guerres sanglantes.

    Le cardinal Jean-Paul Vesco est archevêque d’Alger depuis 2021. Il se décrit lui-même comme «un évêque et pasteur d’une petite église insérée dans le monde musulman». Une petite église mosaïque, dont les fidèles sont aujourd’hui majoritairement des immigrés ou des étudiants d’Afrique subsaharienne. Une fraternité qu’il vit profondément comme catholique en Algérie, son pays de cœur, qu’il décrit ainsi : «cette fraternité qui dépasse les préjugés religieux et les blessures de l’histoire ne va pas de soi, et c’est ce qui en fait son prix».

    Invité :

    Jean-Paul Vesco, cardinal franco-algérien, archevêque d’Alger. Auteur de « L’audace de la fraternité » (Éd. Cerf, 2025) ; « Tout amour véritable est indissoluble : plaidoyer pour les divorcés-remariés » (Éd. Cerf, 2015). Membre du Dicastère pour le dialogue interreligieux au Vatican.

    Témoignage :

    Mgr Claude Rault, Père Blanc, évêque émérite du Sahara – Diocèse de Laghouat (qui a vécu 50 ans en Algérie).

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  • À Lourdes, un pèlerinage de chrétiens et de musulmans autour de la figure de Marie
    Nov 2 2025

    Pour la première fois, des chrétiens et des musulmans se sont rendus ensemble en pèlerinage à Lourdes, dans le sud-ouest de la France, pour partager un temps spirituel et de fraternité autour de la figure de Marie, qu’ils ont en commun. Une démarche qui invitait à la connaissance de l’autre, au dialogue et au partage entre citoyens de religions différentes dans un espace commun.

    Ce pèlerinage est un exemple de dialogue interreligieux, 60 ans après la déclaration Nostra Aetate lors du Concile Vatican II lorsque l’Église catholique a changé sa relation avec les autres religions non chrétiennes, en affirmant que : «Tous les peuples forment une seule communauté. Ils ont une seule origine, puisque Dieu a fait habiter tout le genre humain sur toute la face de la Terre».

    Rendez-vous était donné à Lourdes par l’association EFESIA et le mouvement Ensemble avec Marie, lancé il y a 10 ans.

    Un lieu emblématique, puisque l’histoire du sanctuaire de Lourdes remonte au XIXè siècle. Une jeune femme de 14 ans, Bernadette Soubirous, une bergère analphabète et en mauvaise santé, dit avoir été témoin de 18 apparitions de la Vierge en 1858, dans la grotte de Massabielle, d’où une source d’eau miraculeuse aurait jailli. Cette jeune femme, pauvre dans une famille très aimante, aurait été choisie par la Vierge Marie se présentant devant elle comme l’Immaculée Conception, pour réaliser ses requêtes dont celle de construire un sanctuaire pour y venir en procession. Cette histoire constitue pour beaucoup de croyants et de pèlerins un message d’espérance et d’humilité. Bernadette Soubirous (qui est décédée en 1879 à Nevers à l’âge de 36 ans), a été canonisée le 8 décembre 1933 par l’Église catholique, elle est donc devenue Sainte.

    C’est donc à Lourdes qu’une soixantaine de personnes se sont retrouvées pour ce pèlerinage chrétien et musulman autour de Marie.

    Reportage et témoignages de chrétiens et musulmans.

    Remerciements à l’association EFESIA et au mouvement Ensemble avec Marie pour leur accueil, ainsi qu’à tous les participants à ce pèlerinage et à la Cité Saint-Pierre du Secours Catholique.

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  • Majagira Bulangalire, pasteur de l’Église pentecôtiste postcoloniale, entre la RDC et la France
    Oct 26 2025

    Nous partons à la rencontre de Majagira Bulangalire, pasteur pentecôtiste de la République Démocratique du Congo, qui a passé une quarantaine d’années en France, en tissant des liens entre les communautés et les églises d’expression africaine dont il a créé la fédération en 1990.

    Il se définit lui-même comme un «Africain malgré tout et par-dessus tout». Intellectuel engagé sur le terrain, il a aussi contribué à établir des ponts entre la RDC et la France et à poser la question de la réappropriation africaine du christianisme, dans une lecture postcoloniale. En RDC, il est très engagé auprès des églises locales et dans l’éducation, où il a fondé l’Université évangélique à Bukavu et où il dirige l’Institut Supérieur Pédagogique.

    Nous l’avons rencontré à Paris alors qu’il repartait en RDC à Kiliba où se trouve l’église dont il est le pasteur, dans le Sud-Kivu, malgré le conflit armé dans l’est du pays qui frappe durement les populations de la région, alors qu’il a lui-même été victime d’un enlèvement avec sa femme en avril 2024.

    Invité :

    Le pasteur Espoir Majagira Bulangalire, professeur universitaire, directeur de l’Institut Supérieur Pédagogique de Bukavu en République Démocratique du Congo, député honoraire du Sud-Kivu, ancien recteur et fondateur de l’Université Évangélique en Afrique, co-fondateur de la CEAF – Communauté des Églises d’expressions Africaines francophones -, pasteur de l’Église pentecôtiste de Kiliba (Sud-Kivu), auteur de plusieurs ouvrages dont les essais «Ai-je une place auprès de Toi ? Le cri désespéré d’un nègre converti» (2024) et «Du quotidien à l’extra-ordinaire, l’histoire mouvementée d’une vie protégée» (autobiographie) – Espoir Éditions.

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