Épisodes

  • En France, les processus de naturalisation des étrangers sont de plus en plus éprouvants
    Dec 17 2025

    En France, la politique d'immigration ne cesse de se durcir, aussi bien pour les primo-arrivants que pour les étrangers installés de longue date. Au 1ᵉʳ janvier, les conditions d'attribution de la carte de résident, de la carte de séjour pluriannuelle et de la nationalité seront durcies. Le niveau exigé de français est relevé. Et pour certains titres s'ajoute un nouvel examen de connaissance du fonctionnement de la France. Les conditions d'obtention de la nationalité sont particulièrement exigeantes.

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  • Dans les galeries commerçantes, un Noël plus sobre mais toujours festif
    Dec 16 2025

    À une semaine de Noël, de plus en plus de clients se concentrent sur les achats de cadeaux. Plaisir de dénicher des choses rares, achats sur internet ou de seconde main, faire ses cadeaux soi-même… Les habitudes de consommation des Français ont évolué cette année. Leur budget aussi : environ 491€ par foyer en moyenne, pour les cadeaux et le repas de Noël, un peu moins que les années précédentes. Reportage dans une galerie commerçante de la région parisienne.

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  • Avec les «Mamas de Grigny», une cuisine solidaire et engagée pour les défavorisés en région parisienne
    Dec 15 2025

    À Grigny, dans le département de l'Essonne, en 2019, un groupe de femmes immigrées, sans papiers et sans emploi, pour la plupart, a fondé le collectif baptisé « les Mamas de Grigny ». Au-delà de leurs situations précaires, elles partagent une passion : la cuisine. De ventes à la sauvette devant la gare de leur ville, qui les exposaient régulièrement aux forces de l'ordre, elles se sont engagées dans un processus de professionnalisation, visant une régularisation de leur situation et une autonomie financière.

    [REDIFFUSION DU 11.04.2025]

    Devant l'espace jeunesse Nelson Mandela du quartier de la Grande Borne, à Grigny, en région parisienne, une bonne odeur de cuisine titille les narines. Chaque mardi et jeudi matin, les « Mamas de Grigny » occupent la cuisine du centre social mis à leur disposition par la municipalité de Grigny. Raphaëlle Lebouc, qui travaille pour l'association qui accompagne les mamas dans leur projet de professionnalisation en cuisine, nous présente les cuisinières du jour.

    Parmi les six dames qui s'affairent dans la cuisine, Cécile, une veuve de 40 ans, originaire de la République démocratique du Congo témoigne : « On fait de l'attiéké avec du poisson. On travaille deux fois, mardi et jeudi. On travaille pour les sans-abris, avec les gens qui sont en précarité. On les aide », explique-t-elle.

    Pendant que Cécile coupe les oignons, Aïcha, une Ivoirienne de 30 ans, est en train de frire du poisson. « Aujourd'hui, on fait de l'attiéké au poisson. Mais à part ça, on fait du tiep, on fait du mafé, on fait du yassa, du potopoto », énumère-t-elle. De l'autre côté de la cuisine, Fatoumata, une quinquagénaire malienne, s'occupe, elle, du dessert : « Moi, je fais les salades de fruits. Avant, je ne travaillais pas, je partais à la gare pour vendre », se rappelle-t-elle. Oumou passe l'attiéké à la vapeur. Cette quadragénaire burkinabé faisait, elle aussi, de la vente illégale de nourriture. « Je vendais le tiep à la gare. On ne part plus à la gare, maintenant », se souvient-elle.

    Une période révolue donc pour les Mamas de Grigny qui ne font plus de la vente à la sauvette. Depuis 2019, elles sont accompagnées par le Groupement de recherche pour le développement rural (GRDR) Migration-Citoyenneté-Développement. « Le but du GRDR, ce n'est pas de seulement de faire un accompagnement pour leur donner des locaux et les aider à cuisiner. C'est de lever les freins sociaux. Donc, ce sera à propos des questions de logement, de rémunération, mais aussi de papiers. C'est nous qui nous occupons de leur dossier et c'est vrai qu'on va essayer de valoriser leur engagement citoyen sur le territoire », détaille Raphaëlle Lebouc, chargée de mission entrepreneuriat et initiative féminine du GRDR Migration-Citoyenneté-Développement.

    Le projet des « Mamas de Grigny » permet à des femmes précaires de bénéficier de formations pour renforcer leur compétence en cuisine et en gestion. L'objectif de ces femmes immigrées est d'ouvrir un restaurant solidaire à Grigny, une ville de France dans laquelle une large majorité de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.

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  • CAN 2025: la préparation et la ferveur des supporters avant le coup d'envoi
    Dec 14 2025

    À quelques jours du début de la Coupe d'Afrique des nations, qui se tiendra du 21 décembre au 18 janvier au Maroc, les supporters et supportrices des diasporas africaines s'apprêtent à participer à cette grande messe du football africain. Nous sommes allés à la rencontre de deux supporters qui préparent leur départ pour cet événement. Pour ces deux fans qui ne vivent qu'à travers le football, la CAN est bien plus qu'un événement sportif, c'est un moment unique dans leur vie.

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  • Quand les filets de pêche bretons sont recyclés en filets anti-drones pour l’Ukraine
    Dec 11 2025

    Ils donnent une seconde vie inattendue à des filets de pêche. Installée à côté de Roscoff, une petite ville côtière à la pointe de la Bretagne, tout à l'ouest de la France, une association transforme ce qui aurait dû devenir des déchets plastiques en filets antidrones. Ils sont très prisés de l'armée ukrainienne pour protéger les routes ou les bâtiments. Marius Laffont s'est rendu dans le port de Roscoff un matin de vent et de pluie, pour assister au départ d'un convoi à destination de la région de Zaporijia.

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  • «Dans trois ans, je ne suis plus ici»: À Paris, le quartier Rosa Parks miné par le crack
    Dec 10 2025
    Au nord de Paris, c’est un fléau que les autorités ne parviennent pas à endiguer : la prolifération du crack. Le nombre d’usagers de ce dérivé de la cocaïne augmente dans le quartier Rosa Parks depuis la fin des Jeux olympiques. La drogue est achetée et consommée en plein jour sous les yeux de riverains et de commerçants excédés par les nuisances que cela engendre. Beaucoup craignent que le phénomène ne fissure le tissu social et économique du quartier. Une couverture sur le dos et un petit réchaud d’appoint. En ce début de mois de décembre, une vingtaine de toxicomanes bravent le froid comme ils le peuvent sous un pont coincé entre la porte d’Aubervilliers et celle de la Villette, au nord de Paris. À quelques mètres se trouve l’école polyvalente Cesária Évora où Ambroise, habitant du quartier depuis sept ans, vient de déposer sa fille : « Les dealers tournent autour de l’établissement, on observe aussi de la prostitution. Ces gens sont en errance, dans un état sanitaire très dégradé, laissés à l’abandon, la situation est hors de contrôle », déplore ce père de famille. Les nuisances et les agressions rythment le quotidien des habitants du quartier. Rabia, qui habite Rosa Parks depuis dix ans, en a fait les frais il y a quelques jours. « Je sors de la gare pour rentrer chez moi et sur le chemin, je prends un coup derrière la tête, comme une balle métallique. En me retournant, j’ai vu deux jeunes neutraliser la consommatrice de crack qui m’a frappée avec sa main », raconte cette riveraine qui limite désormais ses sorties. Elle a déposé plainte quelques heures plus tard, mais confie en vouloir davantage « à l’inaction des pouvoirs publics » qu’à son agresseuse. « Il faudrait les prendre en charge, ces personnes-là, elles ont besoin de suivi », plaide cette pharmacienne de profession. Depuis 2023, un collectif de riverains nommé « Rosa Craque » tente d’alerter les pouvoirs publics sur le sujet. Mais pour l’heure, ces habitants s’estiment surtout abandonnés par la mairie d’arrondissement et la préfecture de région. Certains dénoncent la gestion uniquement répressive du phénomène : les évacuations à répétition des consommateurs de crack ne font que déplacer le problème et ne contribuent pas à endiguer le phénomène. À lire aussiFrance: les lieux d'accueil et de soin pour les toxicomanes menacés de fermeture « Tous les commerces sont en train de fermer » Le quartier Rosa Parks fait peau neuve dans les années 2010 en prenant le nom de cette figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis. Il incarnait alors le renouveau urbain en périphérie de Paris et une promesse : celle d’attirer de jeunes cadres, des sièges de grandes entreprises ou d’administrations publiques, des enseignes en tout genre, et ainsi favoriser la mixité sociale. Quinze ans après, le pari semble perdu. Sur le boulevard Macdonald, principale artère du quartier, des panneaux « à louer » sont placardés sur les devantures de locaux désormais vacants faute de repreneurs. « Tous les commerces sont en train de fermer, se désole Ambroise. Ils ont tous déménagé. Avant, il y avait un libraire, un dentiste, un marchand de lunettes, il ne reste plus que des supermarchés. » Mais le projet de départ le plus commenté ces derniers jours est celui de la banque BNP Paribas. Le groupe va quitter le quartier Rosa Parks et transférer une partie de ses activités à Levallois-Perret et Nanterre. Contactée par RFI, l’entreprise confirme un départ « en cours de réflexion », motivé par des questions de réorganisation interne : la banque souhaiterait retrouver des locaux dont elle est la propriétaire. Mais l’insécurité liée à la consommation de crack « est entrée en compte dans l’équation », confie-t-on en interne. Il y a quelques semaines, l'entreprise a recruté une vingtaine de vigiles pour sécuriser les allées et venues de ses 2 000 salariés entre leurs bureaux et la gare la plus proche. Pour Reshan, qui tient un restaurant sur le boulevard Macdonald, les 2 000 salariés de BNP Paribas sont autant de clients potentiels. Il s’inquiète : « S’ils ne sont pas là, je n’ai pas de clients. Depuis le mois de juin, on a perdu 40% de notre chiffre d’affaires, calcule le gérant. Je ne pense pas que ça tiendra. » Le restaurateur vendra son établissement dans quelques mois « pour des raisons personnelles ». Aussi, sans doute parce qu’il a senti le vent tourner. « Les habitants qui peuvent partir vont partir » Des entreprises qui claquent la porte les unes après les autres, la crainte d’un quartier fantôme, c’est ce que redoutent les habitants de Rosa Parks. En bout de chaîne, c’est l’équilibre économique et le modèle social de ce quartier qui risquent d’être fragilisés. « Le vivre-ensemble de ce quartier très mixte va se ...
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  • En Guyane, les exilés d'Afrique du Nord coincés dans une grande précarité
    Dec 9 2025

    Cela fait 10 ans que la France a rétabli les contrôles à ses frontières terrestres, en contradiction avec le principe de libre-circulation des personnes dans l'Union européenne. Certains choisissent de rejoindre la France par les territoires d'Outre-mer, quitte à faire des milliers de kilomètres. En Guyane, département ultra-marin frontalier du Brésil, les Syriens, Afghans et Marocains comptaient parmi les cinq nationalités qui déposaient le plus de demandes de protection en 2024. Un long voyage coûteux, mais moins dangereux pour les familles ou les personnes vulnérables. Sauf qu'une fois sur place, le parcours du combattant commence. La préfecture de Cayenne est le deuxième guichet en termes de dépôts de demandes après Paris. Et les services sont extrêmement engorgés. Reportage de notre correspondante à Cayenne.

    À lire aussiEn Guyane, les demandes d'asile ont été multipliées par trois à cause de l'afflux d'Haïtiens

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  • France: les salles de shoot sont menacées de fermeture
    Dec 9 2025
    C'est l'une des possibles conséquences des discussions sur le budget de la Sécurité sociale à l'Assemblée nationale, ce 6 décembre 2025 : les haltes soins addictions (HSA), aussi appelées salles de shoot, pourraient disparaître. Elles permettent aux toxicomanes en errance dans la rue une consommation encadrée par des soignants et des travailleurs sociaux. Ces HSA ont prouvé leur efficacité, mais leur avenir tient à un amendement du gouvernement, qui prévoit un sursis de l’expérimentation jusqu'au 31 décembre 2027. Reportage à la halte soins addiction de Paris. La salle de consommation parisienne située près de l'hôpital Lariboisière, dans le nord de Paris, a ses défenseurs. Beaucoup louent l'intérêt public de cette structure. La HSA de la capitale a permis de faire reconnaître la réduction des risques comme une politique de santé publique à part entière : moins d'overdoses, moins de transmissions du VIH… Ainsi, la menace de fermeture choque ici. La halte soins addictions n'est pas signalée par un panneau, mais le va-et-vient d'usagers de drogue à la silhouette fatiguée est un indice bien visible. Jamel Lazic, chef de service, nous reçoit dans son bureau. La salle de consommation à moindre risque a dix ans déjà, mais il tient à rappeler qu'elle est destinée aux toxicomanes les plus précaires : « Il y a souvent des questions de santé mentale. Ce sont des personnes qui ont des longs parcours d'errance dans la rue. Et donc, en ouvrant les portes de cet endroit, l'idée, c'est de donner la possibilité à ces personnes d'être en sécurité et, si elles le souhaitent, d'entrer dans un parcours de soins. Mais de ''soins'' au sens large. » La salle de shoot, plus qu'une seringue Car le soin, c'est aussi l'accompagnement social, et en dix ans, les prestations ont évolué. « Au fur et à mesure des années, on a de plus en plus développé des services à l'intérieur de la salle de consommation. On a 70 places d'hébergement hôtelier qui sont principalement destinées à des personnes qui fréquentent la salle », poursuit Jamel Lazic. Nous n'aurons pas accès à l'endroit où les toxicomanes s'injectent dans de bonnes conditions d'hygiène et sous la supervision d'un soignant. En revanche, l'espace commun nous est ouvert. Anissa se repose sur une chaise. Christophe est endormi sur le canapé, les genoux repliés. À côté d'eux, d'autres toxicomanes défendent avec force la halte soins addictions. « La ''salle de shoot'', c'est un grand mot. C'est garder sa dignité et faire ça proprement », lâche un toxicomane présent. « Pour qu'on ne traîne pas dehors, qu'on ne soit pas dans des halls ou dans des parkings et en sécurité pour nous et pour que les gens ne le voient pas, le voisinage et tout », surenchérit un autre. Djibril a « inauguré la salle », comme il dit : « Bien entendu qu'il y a beaucoup de choses pour moi qui ont avancé. Je ne dors plus dehors, j'ai un logement. J'ai réussi à refaire mes droits sociaux, mes droits médicaux, l'aide aussi. Ce n'est pas que donner une seringue. Il y a ce côté humain aussi qui nous autorise à croire à nouveau que nous sommes humains. » À lire aussiOuverture de la salle de shoot à Paris: un an après « Cette incompréhension, elle suscite de l'inquiétude » Plusieurs rapports des services de l'État ont largement démontré les effets positifs de la halte soins addictions de Paris. Pourtant, celle-ci n'est pas pérenne. « Pour autant, aujourd'hui, on en est encore à parler de prolongation. Donc cette incompréhension, elle suscite de l'inquiétude d'abord chez les personnes qui utilisent notre service. Vous imaginez que pour les 200 ou 300 personnes qui viennent nous voir quotidiennement, on est souvent leur seul point d'ancrage. Et ce qu'elles nous disent, c'est : "où est-ce que je vais aller ?". Ça crée de l'inquiétude aussi chez les habitants qui nous disent : "non mais attendez, nous, on n'a pas envie de revenir à la situation d'avant, il faut que vous puissiez continuer après le 31 décembre". Ce qui fait qu'on a besoin d'avoir de la perspective pour travailler correctement pour ces personnes », développe Jamel Lazic. Le responsable explique qu'hormis quelques contestataires, il y a beaucoup de bénévoles dans le quartier qui participent à la vie de l'association. Pour preuve, une soirée crêpes entre riverains et usagers est prévue jeudi 11 décembre. À lire aussiFrance: l'ONG Médecins du monde attaque l'État en justice pour son obstruction aux «salles de consommation»
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