Page de couverture de Carte d'identités : Israéliens

Carte d'identités : Israéliens

Carte d'identités : Israéliens

Auteur(s): RFI
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À propos de cet audio

Carte d'identités : Israéliens est une série documentaire portée par trois anciens envoyés spéciaux permanents de RFI à Jérusalem : Nicolas Falez, Guilhem Delteil et Sami Boukhelifa. À travers des reportages, entretiens et conversations, ce podcast original RFI explore une société sous tension. Comment ce pays, né après la Shoah, conçu pour être un refuge pour le peuple juif, se retrouve-t-il aujourd’hui accusé de lui-même commettre un génocide contre le peuple palestinien à Gaza ? En s’appuyant sur l’expérience de terrain des trois journalistes, ce podcast nous emmène à la découverte de toutes les composantes – militaires, enseignants, religieux, objectrice de conscience, minorités druzes et palestiniennes – d’une société qui s’interroge, parfois doute mais se bat, contre elle-même comme contre les autres, pour dessiner son avenir... Un documentaire immersif qui interroge les fondements d’une identité nationale qui divise autant qu’elle unit.

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  • Bande annonce – Carte d'identités : Israéliens
    Oct 30 2025

    RFI propose une plongée au cœur d’une société traversée par ses contradictions. Porté par trois anciens correspondants de RFI à Jérusalem, ce podcast documentaire donne la parole à celles et ceux qui vivent, doutent, contestent ou défendent l’État hébreu. À travers leurs récits se dessine le portrait d’un pays en quête de sens, déchiré entre mémoire, sécurité et identité.

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    2 min
  • Hors-série – Entretien avec le Pr. Amos Goldberg
    Nov 3 2025

    Le Pr. Amos Goldberg, est historien, spécialiste de la Shoah et des génocides. Juif, Israélien, il est l’un des premiers (dès avril 2024) à avoir accusé son pays de commettre un génocide dans la bande de Gaza. Cet entretien a été réalisé en mai 2025. Depuis, plusieurs autres universitaires israéliens, ainsi que des ONG israéliennes, internationales, et une commission d'enquête de l'ONU, en sont venus à la même conclusion que lui. Mais en Israël sa voix reste minoritaire.

    Historien reconnu de la Shoah et spécialiste des génocides à l’Université hébraïque de Jérusalem, le Pr. Amos Goldberg explore dans cet épisode spécial la manière dont Israël se pense et se raconte à travers la mémoire de l’Holocauste.

    À travers son analyse, il met en lumière un paradoxe : cette mémoire, pourtant essentielle à l’identité israélienne, peut aussi devenir un obstacle à l’autocritique et à la reconnaissance de la souffrance palestinienne.

    En avril 2024, Amos Goldberg fut l’un des premiers universitaires israéliens à accuser son propre pays de commettre un génocide à Gaza. Ses prises de position ont déclenché un débat intense au sein de la société israélienne et de la communauté scientifique internationale.

    Dans cet entretien exclusif réalisé en mai 2025, il revient sur la puissance symbolique de la mémoire de la Shoah, et sur la façon dont elle influence encore aujourd’hui la politique israélienne et la perception du conflit israélo-palestinien.

    Les Juifs israéliens ont tendance à penser qu'un génocide doit forcément ressembler à l'Holocauste. Et c'est la même famille de crimes. Mais ce qui se passe à Gaza, c'est complètement conforme à la définition de l'ONU dans la Convention pour la prévention du génocide de 1948. — Professeur Amos Goldberg

    Comment Israël construit son propre récit ?

    Pour Amos Goldberg, le récit national israélien s’est forgé autour d’une mémoire sélective : il estime que l’institution Yad Vashem, pilier de la mémoire de la Shoah, insiste sur la singularité de l’Holocauste, positionnant Israël comme la première victime de l’Histoire.

    Cette logique, selon lui, empêche la reconnaissance d’autres tragédies, en particulier la Nakba, effacée du récit officiel et absente du système éducatif israélien.

    Ainsi, l’État se raconte à travers une mémoire univoque, où le passé justifie souvent le présent.

    Nous ne pensons qu'à nous-mêmes. On ne mentionne même pas d'autres génocides. Et quand vous regardez l'exposition, elle mentionne à peine les autres victimes de la Seconde Guerre mondiale, les victimes autres que les Juifs. — Pr. Amos Goldberg

    Reconnaître une souffrance commune

    Au cœur de sa réflexion, une question centrale : peut-on reconnaître la souffrance de l’autre sans renoncer à sa propre mémoire ?

    Pour le Professeur Amos Goldberg, la hiérarchisation des douleurs – où le malheur juif devient suprême – freine toute possibilité de dialogue et nourrit une justification implicite de la guerre.

    Il plaide pour un partenariat égalitaire entre Israéliens et Palestiniens, fondé sur la reconnaissance mutuelle et la justice partagée.

    Cette société ne reconnaît pas le récit palestinien. Faire partie de cette société criminelle, nationaliste et chauviniste, c'est dévastateur parce que c'est dans votre famille, dans la société, c'est quand vous faites vos courses, c'est avec vos voisins, vos étudiants, c'est partout. Je crois en un partenariat égalitaire, un partenariat politique et civil égalitaire avec les Palestiniens. — Pr. Amos Goldberg

    Une voix minoritaire, un débat essentiel

    Alors que plusieurs ONG et chercheurs internationaux partagent désormais son analyse, la voix du Professeur Amos Goldberg demeure minoritaire en Israël.

    Cet entretien offre un regard inédit sur la manière dont la mémoire du passé éclaire – ou obscurcit – la lecture du présent.

    Entre responsabilité historique et regard critique, il interroge la place de la Shoah dans la conscience nationale et la difficulté d’un pays à se penser autrement que comme victime.

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    32 min
  • 7. Face à Gaza, la rupture du 7 octobre 2023
    Nov 3 2025

    Le 7 octobre 2023 a marqué un point de rupture. Les attaques du Hamas en territoire israélien ont fait vaciller la confiance d’un pays dans sa capacité à protéger ses propres citoyens. Dans cet ultime épisode, nos trois anciens correspondants reviennent sur ce point de bascule et ses répercussions : villes désertées, communautés meurtries, colère et sidération face à l’impuissance de l’État. Au fil des témoignages, on mesure comment ce choc a bouleversé les Israéliens, mais aussi ravivé les fractures autour de Gaza, du camp de la paix ou encore du rapport à l’Holocauste. Un épisode qui interroge sur l’avenir d’Israël, entre douleur, peur et quête obstinée de sécurité.

    Le 7 octobre 2023 a marqué un tournant majeur pour Israël. Ce jour-là, les attaques du Hamas en territoire israélien provoquent un traumatisme collectif sans précédent, ébranlant la confiance d’un pays dans sa capacité à protéger ses citoyens.

    Entre peur, colère et effroi, cet événement a mis en lumière les fractures profondes d’une société déjà sous tension. Comment un État qui se veut invincible a-t-il pu être surpris de cette manière ? Et surtout, que devient une nation lorsque la peur devient le moteur de la feuille de route politique ?

    On arrive ici très vite pour faire les premiers reportages. Il y a ce témoignage d'une Israélienne qu'on pourrait traduire par “nous sommes des mouches pour ce pays”. Parce qu’il y a la sidération, il y a l'effroi et il y a le sentiment d'abandon. Ce pays, qui a été fondé pour protéger le peuple juif, échoue ce jour-là à protéger ses citoyens. — Sami Boukhelifa, envoyé spécial permanent de RFI à Jérusalem de 2020 à 2025.

    L’écho de l’attaque : une société bouleversée

    Plus de deux ans après les attaques du Hamas, la société israélienne reste profondément marquée. Les traces de ce jour ne sont pas seulement visibles sur les murs ou dans les chiffres, mais dans les esprits, les discours et les regards.

    La violence du conflit a ravivé des inégalités préexistantes et a redéfini le rapport entre Israéliens et Palestiniens. À Gaza, les habitants vivent au rythme des décisions militaires, dans un enfermement permanent. De l’autre côté, en Israël, la sécurité est devenue une obsession, symbole d’une peur collective enracinée dans le quotidien.

    Ce sont deux mondes qui se regardent sans réellement se voir, deux réalités séparées par la douleur et la méfiance.

    Dans le monde entier, les gens ont choisi un camp après le 7 octobre. Nous voulons que vous choisissiez un camp, mais nous voulons que vous choisissiez le camp des gens qui vivent en Israël-Palestine. Car nous ne sommes pas notre gouvernement, nous ne sommes pas nos dirigeants et nous exigeons et nous voulons la fin des guerres. Nous voulons un endroit où chacun d'entre nous peut vivre en paix et prospérité. — Rula Daoud, co-présidente de Standing Together.

    Le choc du 7 octobre et ses répercussions

    Cet épisode de Carte d’Identités : Israéliens plonge dans le vécu d’une société secouée par le doute. Les témoignages d’habitants de Tel-Aviv, de militants pacifistes ou d’universitaires révèlent un pays meurtri, partagé entre douleur, peur et quête de sécurité.

    Les journalistes explorent les villes désertées, les communautés endeuillées, les colères retenues et l’impuissance d’un État face à la violence. Le 7 octobre 2023 a bouleversé le rapport à Gaza, redéfini la perception de la paix et transformé la manière dont les Israéliens se perçoivent eux-mêmes.

    Cet épisode propose un regard profond sur un pays en crise, confronté à ses blessures, à la fragilité de son unité et à l’incertitude de son avenir.

    Avec :

    Oren, habitant de Tel-Aviv, rencontré lors des célébrations de la fête nationale israélienne.

    Rula Daoud, co-présidente de Standing Together, le plus grand mouvement populaire de Palestiniens et de Juifs pour la paix.

    Hanna Yablonka, historienne, professeure à l’Université Ben Gourion du Néguev.

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    39 min
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