OFFRE D'UNE DURÉE LIMITÉE. Obtenez 3 mois à 0,99 $/mois. Profiter de l'offre.
Page de couverture de Crise de l’éducation en Iran et sort des filles

Crise de l’éducation en Iran et sort des filles

Crise de l’éducation en Iran et sort des filles

Écouter gratuitement

Voir les détails du balado

À propos de cet audio

L’éducation en Iran, longtemps saluée comme un chemin vers l’égalité et le progrès social, est aujourd’hui plongée dans une profonde crise qui pèse surtout sur les filles. Malgré des décennies de revenus pétroliers estimés à des milliers de milliards de dollars, le régime a échoué à offrir un système éducatif fonctionnel et équitable. Près de 18 millions d’Iraniens demeurent analphabètes ou semi-alphabètes, et on estime qu’environ deux millions d’enfants n’étaient pas scolarisés l’an dernier. Les filles sont sur-représentées parmi ces exclus.

Le sous-financement chronique en est la cause majeure. Ces dernières années, la part du budget national consacrée à l’enseignement supérieur est passée de 4 % à 2,8 %, tandis que celle dédiée à l’enseignement de base a chuté de 13,4 % à 8,7 %. En comparaison, près de 30 % des dépenses publiques sont affectées aux forces de sécurité et aux activités militaires. Ce détournement de ressources a laissé le système scolaire public avec un déficit d’environ 176 000 enseignants et plus de 102 000 salles de classe manquantes. Des milliers d’écoles n’ont pas de plomberie adéquate ni même de toilettes, et de nombreuses écoles rurales fonctionnent dans des structures temporaires dangereuses.

Les difficultés économiques aggravent la crise. Environ cinq millions de familles d’élèves n’ont pas les moyens d’acheter les fournitures scolaires. Le prix des uniformes a plus que doublé, et la hausse du coût des livres et du transport oblige de nombreux parents à retirer leurs enfants—surtout leurs filles—de l’école. Les mariages précoces, autorisés par la loi actuelle, demeurent une cause majeure d’abandon scolaire ; selon les données officielles, plus d’un million de filles de moins de 18 ans se sont mariées au cours de la dernière décennie.

Les filles qui parviennent à l’université se heurtent à un autre obstacle : une discrimination persistante sur le marché du travail et dans la vie publique. Les femmes occupent la majorité des places à l’université mais bénéficient de la plus faible part des opportunités d’emploi et sont exclues de nombreux rôles politiques. Pour celles qui restent scolarisées, l’environnement devient de plus en plus répressif. En 2024, le gouvernement a officiellement placé les écoles sous la surveillance de la police, donnant aux forces de sécurité une influence sur « l’ordre » et sur le contenu des programmes.

Les conséquences sont mesurables. Les évaluations internationales classent les élèves iraniens parmi les derniers au monde en lecture, les scores des filles déclinant depuis 2016. L’inégalité persistante signifie que les enfants de familles aisées fréquentent des écoles privées bien équipées, tandis que des millions de leurs pairs s’entassent dans des classes publiques délabrées ou abandonnent complètement leurs études.

Cet effondrement éducatif n’est pas une simple erreur administrative mais un choix politique. Un régime qui privilégie les dépenses sécuritaires plutôt que les salles de classe entretient la pauvreté et refuse à la moitié de sa population—les filles et jeunes femmes—les outils pour construire une vie autonome. Remédier à la crise de l’éducation en Iran nécessite à la fois de rétablir un financement adéquat et de démanteler les barrières juridiques et sociales qui étouffent les aspirations des filles.

Support the show

Pas encore de commentaire