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Pourquoi la “fatalistes” sont-ils aussi dangereux que les climato-sceptiques ?

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Sur Internet, on appelle parfois « fatalistes » des internautes qui diffusent une vision particulièrement sombre de l’avenir climatique. Contrairement aux climato-sceptiques, qui nient la réalité du réchauffement, les fatalistes partent du principe que la catastrophe est inévitable. Pour eux, la lutte contre le changement climatique serait déjà perdue d’avance.


Leur discours se présente souvent comme une réponse à ce qu’ils perçoivent comme des « vendeurs d’illusions » : les chercheurs, les ONG ou les institutions qui insistent encore sur la possibilité d’agir. Les fatalistes estiment que ce discours relève de la naïveté ou d’une manipulation, et ils se plaisent à se définir comme les seuls lucides. Sur les réseaux sociaux, ils partagent abondamment des images, des vidéos et des textes décrivant des scénarios d’effondrement total. Certains spécialistes parlent même de « porno apocalyptique », pour désigner cette avalanche de contenus où la fin du monde est présentée comme inévitable et imminente.


Cette rhétorique s’installe principalement sur Twitter/X, TikTok ou Reddit, et touche un public souvent jeune, déjà sensibilisé à la crise climatique. La posture fataliste peut sembler séduisante : elle dispense de l’angoisse de l’action, et offre une forme de cohérence à des personnes épuisées par des années de messages alarmants. En résumé, si « tout est foutu », pourquoi se battre encore ?


Mais ce discours n’est pas neutre. Aux États-Unis, des scientifiques commencent à s’inquiéter de ses effets. Le climatologue Michael Mann, par exemple, alerte sur ce qu’il considère comme une nouvelle forme de déni climatique. Là où le déni classique consiste à nier les faits scientifiques, le déni fataliste consiste à nier la possibilité d’agir. De son côté, la médecin et chercheuse Britt Wray met en garde contre les conséquences psychologiques de ce flot de messages désespérants : anxiété, éco-dépression, voire paralysie face à l’avenir.


Les fatalistes contribuent ainsi à installer une atmosphère d’impuissance collective. Pourtant, les données scientifiques sont claires : chaque action compte. Limiter la hausse des températures d’un demi-degré ou réduire certaines émissions peut encore avoir un impact concret sur la vie des populations, la santé publique ou la fréquence des catastrophes naturelles.


En somme, les fatalistes représentent une tendance inquiétante de la communication climatique en ligne. Ils ne nient pas la crise, mais ils diffusent une vision désespérée et paralysante, qui peut décourager l’action. Face à eux, les chercheurs insistent sur la nécessité de maintenir un discours de vérité, sans minimiser les risques, mais en rappelant qu’il n’est jamais trop tard pour agir.

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