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Page de couverture de La fabrique du monde

La fabrique du monde

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Auteur(s): RFI
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Du lundi au vendredi, Guillaume Naudin analyse les faits marquants de l'actualité internationale et décrypte les évolutions d'un monde en mouvement permanent.

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Politique
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  • L'Ukraine sous pression, est désormais prête à de concessions pour mettre fin à la guerre
    Dec 12 2025

    Les discussions et la pression s'intensifient pour tenter de trouver une solution à la guerre en Ukraine. Et elles se concentrent désormais sur les points durs de la négociation.

    À Washington, le président américain fait savoir qu’il s’impatiente et qu’il est extrêmement frustré par les deux camps. Donald Trump veut désormais des actes. Il l’a fait savoir publiquement, et aussi lors d’une conversation apparemment assez franche avec les dirigeants allemands, français et britanniques. Les Européens continuent d’afficher leur soutien à la cause ukrainienne, avec une nouvelle réunion de la Coalition des volontaires hier en fin de journée. À Moscou, par la voix du ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, on continue à expliquer que les Européens ne devraient pas se mêler de la discussion, que cela n’est pas utile. Il continue à laisser entendre que son pays et les États-Unis sont sur la même ligne.

    Les uns et les autres commencent à abattre leurs cartes. À commencer par Volodymyr Zelensky. Le président ukrainien a parlé des négociations en cours hier soir pour en détailler les points durs. Selon lui, le plan propose que les troupes russes se retirent des parties Nord du territoire ukrainien dont la Russie ne revendique pas l’annexion, au moins pour l’instant. En revanche ce même plan prévoit que les troupes russes restent dans le sud et l’est du pays et que les Ukrainiens se retirent de la partie ouest de la région de Donetsk qu’elles contrôlent encore. Ça l’Ukraine l'a toujours refusé jusqu’ici. Autre désaccord, le contrôle de la centrale nucléaire de Zaporijia, actuellement sous maîtrise de l’armée russe.

    En creux, cela veut aussi dire que l’Ukraine est prête à des concessions sur d'autres points. Des concessions territoriales, des contre-propositions que les négociateurs ukrainiens ont communiquées hier aux États-Unis. C'est le chancelier allemand qui l’a fait savoir le premier. Ça aussi c’est un message : l’Ukraine et ses soutiens sont désormais prêts à des choix difficiles pour mettre fin à la guerre. Selon le journal Le Monde qui cite un négociateur ukrainien, les autorités de Kiev seraient prêtes à accepter une zone démilitarisée dans la région du Donbass. Une zone située de part et d'autre de la ligne de front, ce qui implique un retrait à la fois ukrainien et russe et ce qui pose la question de l'administration et de la sécurité de cette zone.

    C'est que le pays est sous forte pression. Militaire, par la Russie qui revendique encore des avancées sur le terrain, et diplomatique par les États-Unis. Volodymyr Zelensky explique qu’il faudra que ces concessions soient validées par les électeurs, que ce soit par des élections ou un référendum. Mais en temps de guerre et sous la loi martiale, des questions juridiques se posent.

    On parle aussi de l’après. Il n’y a pas que les concessions territoriales qui sont discutées. D’autres documents sont sur la tabIe. L’un qui concerne les futures garanties de sécurité pour s’assurer qu’il n’y ait pas de nouvelle invasion russe. Cela concerne au premier chef les Européens, pour la sécurité de l’Ukraine, mais aussi la leur. Depuis le début, les pays du Vieux continent réclament aussi un engagement américain pour que cela fonctionne. Et puis il y a aussi l’aspect économique, celui de la reconstruction de l’Ukraine, avec quels partenaires et quels financements. Tout semble donc indiquer que l'on cherche une forme de dénouement, au moins provisoire.

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    3 min
  • Gaza: à la recherche de la deuxième phase du plan de paix
    Dec 11 2025
    Dans la bande de Gaza, le cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre tient toujours officiellement, malgré sa fragilité et des accrochages quasi quotidiens. Et la question du passage à la deuxième phase du plan de paix revient avec insistance. Mais des obstacles demeurent. Officiellement, le cessez-le-feu est effectif, mais les deux camps - Israël et le Hamas - s’accusent de violations quasi quotidiennes. Avec trois soldats tués côté israélien et plus de 370 tués dans des frappes israéliennes côté palestinien, le bilan n’est clairement pas encourageant. En outre, l’aide humanitaire arrive difficilement. Israël a annoncé la réouverture du point de passage de Rafah dans le sens de la sortie vers l’Égypte, ce que le pays refuse, car il réclame que l’aide puisse entrer dans l’enclave par ce point de passage. Enfin, la première phase du plan prévoyait le retour de tous les otages israéliens, vivants ou morts. Un corps n’a pas encore été rapatrié. Et il y a un consensus en Israël pour ne pas passer à la deuxième phase avant que ce point soit réalisé. À lire aussi«Je viens ici tous les jours»: à Gaza, des enfants collectent des détritus pour faire du feu Une force internationale au rôle et à la composition contestés Cette deuxième phase prévoit notamment le retrait des forces israéliennes de la bande de Gaza, qui serait administrée par une autorité politique palestinienne technocratique et apolitique sous la supervision d’un conseil pour la paix, présidé par le président américain Donald Trump. Le plan prévoit aussi une force internationale, qui reste à constituer. Elle doit être composée de soldats de pays étrangers musulmans, mais Israël, qui historiquement n’a jamais accepté de confier sa sécurité à un pays tiers, voit cela d’un très mauvais œil. C’est une situation qui pourrait devenir explosive au niveau international si les choses venaient à mal tourner. L'État hébreu refuse, par exemple, que la Turquie, jugée trop proche du Hamas, y participe. Il faut dire que cette force serait chargée de la sécurité et du désarmement du mouvement islamiste. Ce ne sera pas simple, dans la mesure où, mercredi 10 décembre, encore, l'un de ses responsables proposait non pas un désarmement, mais un gel de l'armement. Le Hamas dit accepter l'idée d'une force de maintien de la paix à la frontière avec Israël, mais pas une force chargée d'assurer la sécurité à Gaza. Les chefs du mouvement disent aussi qu'ils pourraient accepter de confier leur armement à l’autorité politique palestinienne dont la composition sera tout aussi compliquée. Pressions pour accélérer Les tractations continuent en coulisse. Elles impliquent plusieurs acteurs. D’abord, les États-Unis qui ont pratiquement imposé à leur allié israélien le plan de paix et le fragile cessez-le-feu entamé le 10 octobre. Ils continuent de faire pression. Les responsables américains se succèdent sur place. Dernier visiteur en date : l’ambassadeur auprès des Nations unies, Mike Waltz. Peu de temps après sa visite, Israël a accepté de rouvrir à l’aide humanitaire le point de passage Allenby entre la Jordanie et la Cisjordanie occupée. La pression américaine devrait être encore forte lors de la prochaine visite du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu à Washington annoncée pour le 29 décembre. Sont également partie prenante de la discussion, les pays médiateurs depuis des mois : le Qatar, l'Égypte, et la Turquie. Les médiateurs qatariens et égyptiens poussent pour faire accélérer le passage à cette deuxième phase. C'est pour très bientôt, disent Donald Trump et Benyamin Netanyahu, mais il reste manifestement encore beaucoup à discuter et à faire. À lire aussi7-Octobre: le Hamas accusé de «crimes contre l'humanité» dans un rapport d'Amnesty
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  • Face aux géants du numérique américains, une partie du monde tente de réguler
    Dec 10 2025

    C’est une première mondiale. Depuis ce mercredi, l’Australie a interdit les réseaux sociaux aux moins de 16 ans.

    L’interdiction concerne tous les réseaux sociaux qui nécessitent un compte pour s’inscrire comme Facebook, TikTok ou Instagram. D'autres, qui sont accessibles plus simplement comme YouTube ou WhatsApp, ne sont pas concernés ou pas encore. La liste peut évoluer. Le but, c’est de protéger la santé mentale et le développement intellectuel des plus jeunes et de leur éviter d'être victimes de harcèlement en ligne ou d’avoir accès à des contenus radicaux ou illégaux. L’Australie est le premier pays à prendre une mesure de ce genre. D’autres pays de l'Asie Pacifique comme la Malaisie ou la Nouvelle-Zélande y réfléchissent.

    Puissance presque sans limites

    Les plateformes concernées indiquent qu’elles vont respecter cette interdiction, avec toutes les réserves techniques quant à la faisabilité d’une vérification efficace de l’âge des utilisateurs. Mais elles y sont farouchement opposées, par leur nature même. Pour ces mastodontes mondiaux, toute idée de régulation s’apparente à une restriction du libre marché qui leur a permis d’acquérir une puissance culturelle et financière presque sans limites. Comme ces entreprises sont américaines, y compris TikTok désormais contrôlée par des capitaux américains proches du pouvoir, la loi américaine leur garantit une liberté sans limite, au nom de la liberté d'entreprendre, sans responsabilité sur les contenus qu’elles hébergent au nom de la liberté d’expression.

    Alliance objective

    Et, elles sont assurées que ça va continuer, grâce à leur alliance objective avec l’actuelle administration américaine. Initialement Donald Trump menaçait de réguler, mais il n'en parle plus. Tous les patrons de ces géants étaient à son investiture et ils sont tous passés par le bureau ovale pour consacrer cette alliance d’une manière ou d’une autre. C’est que Donald Trump a compris qu’il pouvait profiter du pouvoir des géants du numérique pour régner quasiment sans partage, profitant des algorithmes qui poussent son discours dans l’esprit des électeurs. Il leur laisse donc carte blanche pour leurs affaires et en échange, ils ne se mêlent pas de politique, ce qui est une façon de s'en mêler. Son prédécesseur Joe Biden l’a compris un peu tard et c’est dans son discours d’adieu qu’il a dénoncé ce qu’il a appelé le complexe techno-industriel.

    Passe d'arme

    La prochaine cible de cette alliance de la technique et de la politique, c’est ceux tentent de poser des limites, et notamment l’Union européenne. C'est d’ailleurs écrit noir sur blanc dans la stratégie de sécurité nationale qui inquiète tant les Européens depuis vendredi. Dans les priorités énumérées page 27 du document, on peut lire : « Ouvrir les marchés européens aux biens et services américains et garantir un traitement équitable aux travailleurs et aux entreprises des États-Unis ». C'est une allusion limpide aux différentes régulations, procédures et amendes qui frappent les entreprises technologiques américaines. La dernière amende, 120 millions d’euros contre X, anciennement Twitter, amenant son patron Elon Musk, allié politique de Donald Trump, à demander l’abolition de l’Union européenne. Le ministre polonais des Affaires étrangères lui a conseillé d’« aller sur Mars où les saluts nazis ne sont pas censurés ». On peut trouver la passe d’armes amusante, mais on peut être sûr qu’elle ne va pas s'arrêter là. Les géants du numérique et leurs alliés actuellement au pouvoir à Washington ne vont certainement pas laisser leur échapper un marché de 450 millions de personnes comme ils semblent, au moins provisoirement, le faire avec les 27 millions d’habitants de l’Australie.

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