
Malaise chez les employés de Microsoft ? Ils dénoncent !
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Will et Holly Alpine connaissaient bien la maison. Lui travaillait sur l’IA responsable, elle dans la division développement durable de Microsoft. Dix ans passés à tenter de “verdir” le géant de la tech. Dix ans à alerter en interne, sans résultat. Alors début 2024, le couple claque la porte et fonde l’Enabled Emissions Campaign, une initiative militante pour dénoncer les liens étroits entre Microsoft et l’industrie pétrolière. Car derrière ses promesses de devenir “carbon negative” d’ici 2030, l’entreprise continue de fournir ses outils les plus puissants aux majors du pétrole. Ces “émissions facilitées” – générées grâce aux technologies cloud, IoT ou machine learning – n’apparaissent dans aucun bilan officiel.
Dans Business Wire, Will raconte sa frustration : « Les outils que j’aidais à construire étaient utilisés par de mauvais acteurs ». Holly ajoute : « Nous avions fait tout ce que nous pouvions de l’intérieur. Il fallait désormais agir de l’extérieur ». Quitter Microsoft, c’était aussi renoncer aux salaires confortables de la tech. Le couple vit désormais plus simplement, réduit ses dépenses et s’appuie sur l’économie du partage. Leur combat ? Définir des “lignes rouges”, comme interdire les contrats d’IA destinés à accroître la production de combustibles fossiles. Mais leur campagne peine à trouver des financements, malgré l’appui d’un donateur anonyme. Le contexte politique n’arrange rien : le retrait américain de l’accord de Paris sous Trump et la fin de certaines aides aux énergies propres ont fragilisé le mouvement.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2019, Microsoft vantait un contrat avec ExxonMobil, censé augmenter de 50 000 barils équivalent pétrole par jour d’ici 2025. Résultat : 6,35 millions de tonnes de CO₂ supplémentaires par an, soit plus de la moitié de l’empreinte carbone totale déclarée par Microsoft à l’époque. Et le géant n’est pas seul : Amazon collabore avec des foreurs pour optimiser leurs rendements, Google s’en est retiré en 2020 sous la pression de ses employés. Pendant ce temps, les émissions de Microsoft ont bondi de 23,4 % entre 2020 et 2024. Pour Holly, le constat est clair : « On ne peut pas prétendre être carbon negative tout en aidant les majors pétrolières à produire davantage ». Un paradoxe qui illustre l’un des grands défis de la transition énergétique : les promesses vertes des géants du numérique face à la réalité de leurs contrats fossiles.
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