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Palestiniens

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Auteur(s): RFI
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Depuis des décennies, les Palestiniens sont en quête d’un État. De la Nakba de 1948 aux attaques du Hamas le 7 octobre 2023 et la riposte militaire israélienne dans la bande de Gaza, le rêve d’une Palestine indépendante semble hors de portée. Et l’espoir né au moment des accords d’Oslo demeure plus lointain que jamais.

Que signifie vivre sous occupation ? Quelles conséquences sur la vie des familles ? À quoi rêvent les Palestiniens après plus de 75 ans de lutte nationale infructueuse ? Que reste-t-il de l’identité palestinienne après autant d’années de division géographique ?

Ancien correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil a tendu son micro aux Palestiniens pour raconter leur histoire. Un reportage immersif en cinq étapes qui, à travers des histoires personnelles, remonte le fil des événements passés pour éclairer le présent.

Rendez-vous en 2025 pour la deuxième saison : Israéliens.

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  • 1/5 – Carte d’identité : réfugié
    Oct 14 2024

    En 1948, la création d’Israël s’accompagne d’un exode massif de Palestiniens. Plus de la moitié de la population arabe de ce territoire, jusque-là contrôlé par les Britanniques, fuit les combats ou est expulsée. Pour les Palestiniens, c’est la « Nakba », la catastrophe. Au terme de la guerre des Six Jours, une nouvelle vague d’exode ponctue la conquête israélienne de la Cisjordanie, Jérusalem-Est et Gaza. Beaucoup sont partis avec l’espoir de revenir quelques semaines plus tard. Mais l’exil se prolonge de décennie en décennie. Et le rêve du retour se transmet de génération en génération, façonnant l’identité palestinienne contemporaine.

    Nakba : une mémoire toujours vive dans les camps de réfugiés

    Chaque année, le 15 mai, les Palestiniens du monde entier commémorent la Nakba, cet exode forcé qui, en 1948, a déraciné plus de 750 000 personnes. Et en ce jour de commémoration, sur la place de la Mangeoire de Bethléem, les symboles de cet exil sont omniprésents : des keffiehs noirs et blancs, des tee-shirts ornés d’une clé, évocation d’une maison perdue et d’un retour espéré.

    « Mon grand-père a dit à ma grand-mère de ne pas éteindre le feu de la cuisinière et de laisser la casserole dessus. Il lui a dit : “On ne va partir qu’une heure ou deux. Et quand on reviendra, le dîner sera prêt.” Mais cela fait 76 ans désormais, et le dîner n’est toujours pas prêt. » - Témoignage d’un réfugié palestinien.

    Dans ce premier épisode du podcast Palestiniens, Guilhem Delteil, grand reporter à RFI, recueille des témoignages de ceux qui vivent encore dans l’attente d’un retour, dans le Territoire palestinien occupé ou dans les pays voisins. Il retrace leur parcours, de l’exode de 1948 aux conditions de vie actuelles dans les camps. À Aïda, camp construit pour 500 personnes mais qui en abrite aujourd’hui 5 000, l’exil n’est pas seulement une histoire du passé : il façonne encore le quotidien de millions de Palestiniens et alimente leur lutte pour la reconnaissance et le droit au retour.

    « Le camp n’est pas qu’un lieu de vie. C’est une identité pour nous, et nous voulons la conserver. C’est l’idée que nous voulons rester ici jusqu’à ce que nous rentrions. Les camps de réfugiés aujourd’hui donnent de la voix aux réfugiés. Cela fait partie de notre combat, de notre histoire. » - Un habitant du camp d’Aïda.

    Comment cette mémoire façonne-t-elle l’avenir ?

    La question des réfugiés palestiniens demeure un enjeu central du conflit israélo-palestinien. Aujourd’hui, 5,9 millions de Palestiniens sont enregistrés comme réfugiés auprès de l’UNRWA, l’agence des Nations unies chargée de leur soutien. Comment cette mémoire s’est-elle transmise de génération en génération ? Pourquoi, après plus de 70 ans d’exil, reste-t-elle aussi vivace ? Quelles perspectives d’avenir pour ces millions de réfugiés dispersés à travers le Moyen-Orient ?

    Carte d’identité : réfugié, c’est une immersion dans l’histoire de l’exode, les conditions de vie des réfugiés et les conséquences de cette mémoire toujours vive. À travers les témoignages de réfugiés, d’historiens et d’acteurs de terrain, cet épisode interroge l’impact durable de la Nakba sur la société palestinienne contemporaine. Écoutez dès maintenant cet épisode de Palestiniens et plongez au cœur d’un récit où passé et présent s’entrelacent.

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    41 min
  • 2/5 – Carte d’identité : Cisjordanien
    Oct 14 2024

    En Cisjordanie, l’occupation israélienne a commencé en 1967. Les civils palestiniens sont alors soumis au droit militaire israélien. Un « régime d’apartheid » pour les Palestiniens, dénoncé par la Cour internationale de justice (CIJ). Au terme d’un mouvement de protestation, la première Intifada (« soulèvement », en français), un processus de paix est engagé. Les accords d’Oslo suscitent l’espoir de faire naître un État palestinien. Après la poignée de main historique entre Yasser Arafat et Yitzhak Rabin sous les yeux de Bill Clinton, les négociations se figent peu à peu. La violence refait surface. L’impasse appelle à repenser la lutte nationale et le paradigme d’une solution à deux États.

    Cisjordanie : une vie sous surveillance, entre murs et restrictions

    Depuis près de soixante ans, la Cisjordanie vit sous occupation militaire israélienne : les opérations de l’armée, les colonies en expansion et le mur de séparation façonnent le quotidien des Palestiniens. Construit à partir de 2003, ce mur coupe des familles, ferme des routes et transforme certaines villes en enclaves isolées. À Bethléem, Claire Anastas en est un symbole malgré elle : sa maison est encerclée sur trois côtés par cette imposante barrière de béton.

    « On pleurait tous à chaudes larmes. Mon fils m’a dit : “Maman, après tout ce qu’on a subi, nous sommes restés. Nous avons tenu bon dans la maison. Et maintenant, on en arrive à nous enterrer vivants.” C'était ces mots : Buried us alive, buried us alive. » – Claire Anastas, habitante de Bethléem.

    Des restrictions permanentes et une pression constante

    L’impact du mur et de l’occupation se traduit par des restrictions de déplacement drastiques. À Hébron, une ville où palestiniens et colons israéliens cohabitent sous tension, certaines rues sont totalement interdites aux habitants palestiniens. Des checkpoints, des autorisations de passage et des fouilles systématiques sont devenus le quotidien de ceux qui tentent de se rendre au travail, à l’école ou au marché.

    Naplouse, autrefois poumon économique de la région, a subi de plein fouet les effets de la seconde Intifada. La répression israélienne a laissé des traces, et la ville reste sous haute surveillance. Aujourd’hui encore, l’accès y est limité, les barrages militaires entravent la circulation et l’économie locale peine à se relever.

    « Ce conflit violent doit se terminer dans de bonnes conditions, la paix et la justice. Mais la solution n’est pas la soumission aux oppresseurs. La solution aux problèmes de l’oppresseur et de l’opprimé est d’aller vers une situation où il n’y a pas d’oppresseurs ni d’opprimés. [...] Mais nous ne pouvons pas maintenir cette situation. L’occupation militaire, le colonialisme de peuplement, l’apartheid ne sont pas durables. » – Saed Abu Hijleh, professeur de géographie politique à l’université Al-Najah à Naplouse.

    Un avenir incertain

    Malgré les condamnations internationales et les appels au démantèlement des colonies israéliennes, l’occupation israélienne se renforce. La Cour internationale de justice a jugé que « la présence continue de l’État d’Israël dans le Territoire palestinien occupé est illicite ». Mais sur le terrain les habitants, eux, continuent de résister, que ce soit en restant sur leurs terres, par des rassemblements de protestation ou en se battant pour maintenir les moyens de leur subsistance.

    Carte d’identité : Cisjordanien est une immersion dans le quotidien des Palestiniens vivant sous occupation, entre restrictions de déplacement, tensions croissantes et espoir de justice. À travers les récits de ceux qui subissent cette situation, cet épisode explore l’impact profond du système de contrôle israélien sur la société palestinienne. Écoutez dès maintenant cet épisode de Palestiniens et pour découvrir leurs témoignages et comprendre les enjeux d’un territoire en quête de justice.

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    54 min
  • 3/5 – Carte d’identité : Hiérosolymitain
    Oct 14 2024

    Jérusalem est une ville trois fois sainte : pour les juifs, les chrétiens et les musulmans. Cela en fait la ville la plus disputée, le cœur du conflit israélo-palestinien. Israël l’a déclarée « capitale unie et indivisible » et les Palestiniens aspirent à faire de Jérusalem-Est la capitale de leur État. Mais la présence palestinienne y est de plus en plus menacée, exacerbant les tensions dans cette ville symbolique et politiquement cruciale.

    Jérusalem : une ville inaccessible pour les Palestiniens ?

    Jérusalem, ville trois fois sainte, est aussi l’une des plus disputées du monde. Séparée par des murs et des checkpoints, elle est devenue un territoire presque inaccessible pour de nombreux Palestiniens. Dans ce nouvel épisode du podcast Palestiniens, Guilhem Delteil, grand reporter à RFI, retrace les trajectoires de ceux qui tentent de préserver leur identité et leurs droits dans une ville sous tension.

    Des contrôles, des restrictions et une présence militaire omniprésente

    Chaque jour, des milliers de Palestiniens passent par le Checkpoint 300, un poste de contrôle entre Bethléem et Jérusalem, pour aller travailler ou étudier. Ce passage, surveillé par des portiques biométriques et des caméras, est devenu le symbole d’un quotidien marqué par les restrictions de circulation.

    « Aujourd’hui, pour la très grande majorité d’entre eux [les Palestiniens], Jérusalem est une ville inaccessible, située au-delà de murs ou de barrières. » - Guilhem Delteil, grand reporter à RFI.

    Des maisons perdues, une mémoire effacée ?

    En 1948, Jérusalem a été divisée entre l’Ouest, contrôlée par les troupes israéliennes, et l’Est, où se trouvaient les forces jordaniennes. Cette partition a entraîné des déplacements de population, des expropriations des deux côtés. Le père de Houda al-Imam a perdu sa maison située dans un quartier occidental de la ville. Cela fait plus de 75 ans mais le temps n’efface pas l’attachement de sa fille à cette demeure.

    « Je dis que je retourne dans la maison de mon père, que j’adore... que j’aime beaucoup. C'est ma prière de venir tous les vendredis ici dans cette maison. Je suis interdite d’entrée, mais j’ai toujours l’espoir que je vais venir habiter ici. C’est mon droit et je voudrais bien exercer ce droit. Si ce n’est pas pendant mon époque et ma vie, ce sera Inch’Allah pour mon fils et mes neveux, mes nièces. »

    Jérusalem a été réunifiée, sous contrôle israélien, en 1967. Aujourd’hui, les Israéliens peuvent faire valoir d’anciens actes pour regagner la propriété de leurs biens perdus en 1948. Les Palestiniens, eux, n’ont pas ce droit. Cette loi est l'un des leviers utilisés pour développer la colonisation israélienne dans des quartiers historiques de Jérusalem-Est comme Sheikh Jarrah et Silwan.

    L’esplanade des Mosquées, un foyer de tensions

    L’Esplanade des Mosquées, construite sur les ruines de l’ancien Temple juif, est un lieu saint pour les deux religions, juive et musulmane, et aussi un point de crispation majeur dans le conflit israélo-palestinien. Les prières juives, longtemps interdites sur ce site musulman, y sont désormais tolérées sous protection policière, alimentant des tensions explosives. Certains redoutent un scénario similaire à celui de Hébron, où la Mosquée d’Ibrahim a été divisée entre Juifs et Musulmans.

    Comment s'exerce aujourd’hui la bataille pour Jérusalem ? Quels sont les enjeux politiques et religieux qui façonnent l'avenir de la ville ?

    Carte d’identité : Hiérosolymitain est une immersion au cœur de Jérusalem, une ville fragmentée où l’identité palestinienne est mise à l’épreuve par les murs, les expulsions et l’occupation militaire. À travers des témoignages, cet épisode explore la réalité quotidienne des palestiniens face à une ville qui leur est de plus en plus inaccessible. Écoutez dès maintenant cet épisode de Palestiniens pour découvrir leurs récits et comprendre les enjeux d’un territoire au centre du conflit israélo-palestinien.

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    46 min
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