
Pourquoi les turbulences en avion vont-elles augmenter ?
Échec de l'ajout au panier.
Échec de l'ajout à la liste d'envies.
Échec de la suppression de la liste d’envies.
Échec du suivi du balado
Ne plus suivre le balado a échoué
-
Narrateur(s):
-
Auteur(s):
À propos de cet audio
Pour beaucoup de passagers, les turbulences sont le moment le plus désagréable d’un vol. Et les scientifiques sont formels : avec le réchauffement climatique, elles risquent de devenir non seulement plus fréquentes, mais aussi plus intenses.
Entre 2009 et 2024, les autorités aéronautiques ont recensé plus de 200 blessés liés aux turbulences, dont la majorité parmi les passagers qui ne portaient pas leur ceinture ou le personnel navigant. En 2024, un vol Air Europa a fait une quarantaine de blessés, et un passager est décédé lors d’un vol de Singapore Airlines. Si les avions modernes sont conçus pour résister à ces secousses, le danger reste bien réel pour les personnes non attachées. Après un épisode de turbulences dites « sévères » – environ 5 000 cas par an aux États-Unis – les appareils sont systématiquement inspectés pour vérifier qu’aucun dommage n’a été subi.
Les chercheurs distinguent trois types principaux de turbulences :
les convectives, liées aux orages et aux gros nuages,
les orographiques, causées par le relief montagneux,
et celles dites en air clair, invisibles et redoutées car impossibles à prévoir à l’œil nu.
Ce dernier type est en forte augmentation. Elles apparaissent à haute altitude, dans les couloirs aériens empruntés par les vents d’ouest rapides – les fameux jet-streams. Or, le réchauffement climatique accélère ces vents et accentue les contrastes de température, ce qui provoque davantage de cisaillements et donc plus de turbulences.
Une étude menée par l’université de Reading montre que la fréquence de ces secousses a augmenté de 60 à 155 % depuis 1980 dans des zones clés comme l’Atlantique Nord, l’Amérique du Nord, l’Asie de l’Est ou encore le Moyen-Orient. Plus inquiétant encore : chaque degré supplémentaire de réchauffement de la surface terrestre accroîtrait de 9 % les turbulences hivernales et de 14 % celles observées l’été au-dessus de l’Atlantique Nord.
Parallèlement, le changement climatique intensifie aussi les orages, eux-mêmes générateurs de turbulences sévères. Résultat : les secousses, autrefois surtout associées à certaines saisons, se produisent désormais toute l’année.
Les compagnies aériennes adaptent leurs pratiques : consignes plus strictes sur le port de la ceinture, service réduit pendant les phases à risque, et tests de nouvelles technologies comme le lidar, un radar laser capable de détecter des variations infimes dans l’air.
Mais à long terme, la vraie réponse reste la lutte contre le réchauffement. L’aviation représente environ 3,5 % du réchauffement climatique d’origine humaine. Tant que les émissions ne seront pas réduites, les vols du futur risquent d’être plus chahutés que jamais.
Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.