Épisodes

  • Cycle de lectures "Ça va, ça va le monde!" : "L'artiste a l'obligation de gueuler !"
    Jul 24 2025
    Samedi, commencera le nouveau cycle de lectures "Ça va, ça va le monde !" Depuis plus de dix ans, RFI fait découvrir des textes et des auteurs ou autrices de théâtre vivant en Afrique, dans les Caraïbes ou au Proche-Orient et écrivant en français pour raconter un monde multilingue et pluriculturel. Chaque année, six textes sont lus en public au Festival d’Avignon, et enregistrés pour diffusion en direct et en vidéo sur Facebook ; puis sur les antennes de RFI le samedi à 17h05 à partir du 26 juillet 2025 jusqu'au 30 août 2025. Des textes engagés, toutes portes ouvertes sur le monde, sa désespérance ou ses conflits, que l’on soit à Beyrouth, Damas, Antananarivo ou Kinshasa. Mais toujours pointe une note d’humour, une ironie, un éclat de langue qui font l’originalité et la force de ces écritures des Suds. Invité.e.s Hala Moughanie, autrice et dramaturge franco-libanaise née en 1980. Elle a vécu une quinzaine d'années à Paris avant de retourner à Beyrouth en 2003 où elle travaille comme enseignante et journaliste, dans le milieu de la culture et de l’humanitaire. Elle a été lauréate du Prix RFI Théâtre en 2015 pour son texte "Tais-toi et creuse".Son dernier texte Le Ruban a été joué dans le cadre des lectures. C'est difficile de se dire qu'on va écrire alors que tout s'écroule autour de moi. [...] Il fallait portant exprimer cette rage, cette tristesse et questionner le rôle de l'art face aux bombes. Une pièce écrite au rythme des bombardements dont Beyrouth a été le théâtre ces derniers mois et qui raconte une réunion au sein du Ministère de la Culture du Liban pour décider qui va couper le ruban lors d'une cérémonie Officielle, juste après le cessez-le-feu... mais la guerre est-elle vraiment finie ? Comment continuer à vivre en pleine guerre ? Mon texte n'est pas là pour briser un silence, mais pour questionner le milieu de la culture et des arts, dans un monde qui permet un génocide. L'artiste a l'obligation de gueuler ! L'artiste n'a pas le droit de vivre coupé des réalités politiques et sociales. Or, en particulier en Occident, les artistes ont un avis sur tout, mais n'ont aucune idée de ce qui se passe ailleurs, ils ne sont pas informés ! C'est aussi un texte qui nomme les dizaines de milliers de morts à Gaza. L'autrice utilise le terme de génocide plusieurs fois dans son texte. Un mot qui fait débat aujourd'hui en Occident selon les dires de l'autrice. Wael Kadour, auteur syrien né en 1981. Il a quitté la Syrie en 2011 au début de la guerre civile pour la Jordanie avant de rejoindre la France en 2016. Il écrit en arabe. Je pense que j'écris en arabe pour garder le lien avec ma langue maternelle. Cela me permet de nommer au plus juste. Son texte Braveheart qui raconte les hallucinations d'une jeune femme écrivaine en exil qui imagine que son bourreau bénéficie, lui aussi, d'un exil politique, a été lu à Avignon. Il mêle le réel et l'imaginaire. Pendant ce contexte de guerre, souvent la violence est plus forte que l'imagination. Tout se mélange : réalité et fiction. L'artiste doit garder la capacité de raconter la réalité, qui est très complexe. Lectures d’Avignon du cycle « Ça va, ça va le monde ! » sur notre antenne tous les samedis à partir du 26 juillet 2025 jusqu'au 30 août 2025. - 26/07/2025 : Enfant, de Gad Bensalem (Madagascar), lauréat du Prix Théâtre RFI 2024 - 02/08/2025 : Silence, d'Israël Nzila (République Démocratique du Congo) - 09/08/2025 : Petit Guide illustré pour illustre grand guide, d'Edouard Elvis Bvouma (Cameroun) - 16/08/2025 : Chèvres, de Liwaa Yazii (Syrie). Traduit de l’arabe par Leyla-Claire Rabih et Jumana Al-Yasiri avec le soutien de la maison Antoine Vitez - 23/08/2025 : Le Ruban, de Hala Moughanie (Liban) - 30/08/2025 : Braveheart, de Wael Kadour (Syrie). Traduit de l’arabe par Simon Dubois avec le soutien de la Maison Antoine Vitez.
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  • «Taire» de Tamara Al Saadi: destins croisées d'Antigone et de Eden, figure de l'enfance volée
    Jul 23 2025

    Dans Taire, l’autrice franco-iraquienne met en miroir deux jeunesses qui s’observent.

    De la tragédie grecque au théâtre social : pour sa nouvelle création Taire - Mon Antigone, Tamara Al Saadi croise les destins d'Antigone, héroïne mythologique de Sophocle, qui désobéit au pouvoir royal pour enterrer son frère et de Eden, enfant née à Bordeaux placée bébé et ballotée de famille d'accueil en foyer, de foyer en famille d'accueil. L’une se tait, l’autre crie. Mais toutes deux expriment la révolte...

    Dans cette pièce, on passe d'une époque à une autre, d'une histoire à une autre, du contemporain au très antique avec cette idée de lier les deux destins. Deux histoires en échos, deux personnages qui s'éclairent l'un l'autre et racontent « un endroit du silence ».

    J'ai rencontré énormément d'enfants placés. J'ai découvert une crise humanitaire sur le sol français. La France n'est pas un pays qui protège l'enfance. J'ai voulu visibiliser cette enfance dont personne ne se soucie. Tout ce qui est vécu par Eden dans cette pièce, existe. C'est une pièce dédiée aux enfances volées.

    La metteuse en scène a voulu faire le lien entre l'intime et le politique.

    Créon, oncle d'Antigone et tyran, est aussi l'assistante sociale qui retire Eden de sa famille d'accueil pour un déménagement de quelques kilomètres. Elle nous invite à réfléchir sur la réécriture de l'histoire et fait le lien avec la tragédie de Gaza :

    J'ai réécrit Antigone en écho avec la question de l'occupation israélienne. On veut faire croire au peuple de Thèbes qu'Etéocle est fils unique, que Polynice n'est jamais né sur cette terre, on réinvente une histoire comme certains réinventent l'histoire avec ce qui se passe à Gaza alors que les narrations font tout.

    Tamara Al Saadi a voulu éclairer la réalité du mythe d'Œdipe « montré comme une espèce de monstre narcissique, incestueux lors qu'on lui a menti. On le responsabilise de ce qu'on lui a fait subir. C'est un héritier de la violence. Les tragédies grecques nous racontent ça ».

    La figure d'Antigone est un symbole de résistance. Dans la mythologie grecque, Antigone est la fille née de l'union incestueuse d'Œdipe et de sa mère, Jocaste. Elle est aussi la sœur d'Etéocle et de Polynice qui se sont entre-tués lors de la guerre des Sept chefs. Le Roi Créon, également oncle d'Antigone, refuse une sépulture à Polynice qu'il juge responsable de cette guerre fratricide, il se veut intraitable et menace de mort quiconque transgresserait cette loi. Antigone va pourtant braver cette interdiction et sera condamnée à mort par son oncle.

    Invitée : Tamara Al Saadi, autrice et metteuse en scène du spectacle Taire

    Tamara Al Saadi est une autrice metteuse en scène et comédienne franco-irakienne. Née à Bagdad en 1986, sa famille s'installe en France en 1991 en pleine guerre du Golfe. Elle a fondé en 2016 la compagnie La Base avec Mayya Sanbar. Elle explore à travers son travail les questions d'identité et d'exil avec notamment les pièces Place en 2018, Brûlé.e.s et Istiqlal en 2021.

    Et avec également le reportage de Fanny Imbert à la Maison Paisible, un EHPAD où un centre d'art a été créé par le metteur en scène et plasticien Mohamed El Khatib, pour faire de l'art dans des lieux « où on n'attend pas les artistes ».

    Programmation musicale :

    Le groupe Vipères sucrées salée avec le titre « Dumme ».

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  • Tamara Al Saadi pour son spectacle « Taire »
    Jul 22 2025


    L’une se tait, l’autre crie. Mais toutes deux expriment la révolte. Dans « taire », l’autrice franco-iraquienne met en miroir deux jeunesses qui s’observent.

    Invitée : Tamara Al Saadi, autrice et metteuse en scène du spectacle « Taire »

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  • «Le théâtre, ça soigne»: «Gahugu Gato», adaptation chorale de «Petit pays» de Gaël Faye
    Jul 21 2025
    Dida Nibagwire et Frédéric Fisbach mettent en scène le roman de Gaël Faye, Petit pays publié en 2016, aux éditions Grasset. Gahugu Gato signifie « Petit pays » en kinyarwanda, langue nationale parlée au Rwanda. C'est aussi le titre du roman de l'auteur Gaël Faye, publié en 2016. Inspiré en partie par sa propre enfance, le livre raconte l’histoire d’une famille exilée au Burundi, alors que le pays sombre dans la guerre civile. La famille va être confrontée aux événements qui aboutiront au génocide des Tutsis au Rwanda et dont on a commémoré le 30è anniversaire en 2024. Frédéric Fisbach et Dida Nibagwire adaptent ce roman de Gaël Faye qui relate l’enfance de Gaby. Les metteurs en scène invitent des interprètes rwandais à convoquer la mémoire sur scène avec beaucoup de scènes racontées en chansons. Les Rwandais ont plein d'histoires à raconter. On ne peut pas occulter cette histoire, qu'il faut la raconter mais il faut en faire quelque chose. Il y avait aussi la volonté de ne pas être assigné à ce génocide. Frédéric Fisbach Frédéric Fisbach est un metteur en scène français de théâtre et d'opéra. Il est également comédien et réalisateur, né à Paris en 1966. La pièce a été créée au Rwanda après la rencontre entre Frédéric Fisbach et Dida Nibagwire. Après avoir vu l'adaptation que Frédéric Fisbach avait faite en français, Dida Nibagwire a voulu monter le spectacle au Rwanda pour les Rwandais, avec des acteurs burundais, rwandais, en kinyarwanda. C'est très important pour nous de faire ce travail en Kinyarwanda. Souvent, c'est difficile de dire les mots dans d'autres langues. Le roman de Gaël Faye parle aussi de cette culture et de cette langue. Dida Nibagwire. Dida Nibagwire est une artiste et entrepreneuse culturelle rwandaise. Elle vivait au Rwanda au moment du génocide. Elle dirige un centre culturel à Kigali. Elle a notamment été directrice de casting et conseillère technique de l’adaptation cinématographique de Petit Pays, de Gaël Faye, réalisé par Éric Barbier, et coproductrice du documentaire Le silence des mots, coréalisé par Michael Sztancke et Gaël Faye. Même pour moi qui étais jeune, c'est très difficile de poser des mots sur ce qu'on a vécu. C'est très important pour moi que la jeune génération se réconcilie avec ce passé. Dida Nibagwire. À lire aussiGaël Faye: «Petit pays n’est absolument pas mon histoire» Gaël Faye est un auteur, rappeur et compositeur franco-rwandais né en 1982 à Bujumbura (Burundi). Issu d'un père français et d'une mère rwandaise, il quitte son pays natal à l'âge de 13 ans pour fuir la guerre civile et le génocide. Ce déracinement marquera profondément son œuvre. En 2016, il publie Petit pays, largement inspiré de son enfance au Burundi. Le livre connait un grand succès public, il est traduit dans de nombreuses langues dont le kinyarwanda. Il est adapté au cinéma en 2020. Son dernier roman, Jacaranda, publié aux éditions Grasset et qui parle de la Réconciliation et du rôle de justice transitionnelle des gacaca a reçu le Prix Renaudot. Il est reparti vivre au Rwanda en 2015. Invités : Frédéric Fisbach, Dida Nibagwire, metteurs en scène et comédiens de Gahugu Gato (Petit pays). À lire : Petit pays et Jacaranda publiés aux éditions Grasset Un spectacle à voir jusqu'au mardi 22 juillet 2025 au Cloître des Célestins. À écouter aussiGénocide au Rwanda, les mots de la catastrophe
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  • Festival d'Avignon : Clara Hedouin, la langue de Jean Giono en pleine nature
    Jul 17 2025

    Après Que ma joie demeure, la metteuse en scène Clara Hédouin adapte la courte nouvelle de Jean Giono écrite en 1929, Prélude de Pan.

    C'est une nouvelle assez peu connue de l'écrivain Jean Giono que la metteuse en scène adapte cette année. Un texte né des promenades de Jean Giono sur les contreforts de Manosque, ces collines sauvages, sur les contreforts du Lubéron. La metteuse en scène Clara Hédouin sort du théâtre pour nous faire entendre cette langue dans la nature.

    Le Prélude de Pan est une nouvelle «fantastique», un concentré de poésie publiée en 1929. Tout commence par un gros orage et l'arrivée d'un étranger... Cette nouvelle nous parle de notre rapport aux autres animaux et la manière dont ces bêtes viennent se mélanger à notre humanité, mais aussi du lien entre l'Homme, la Nature et le climat.

    On a été frappé par cette écriture aujourd'hui. Elle semble faire résonner beaucoup de questions qui sont les nôtres à une heure où les catastrophes climatiques se multiplient.

    Clara Hédouin

    «Un concentré de Que ma joie demeure», selon les mots de Clara Hédouin. Un roman que la metteuse en scène connait bien puisqu'elle l'avait adapté au Festival d'Avignon en 2023 : une longue déambulation de six heures en pleine nature.

    Le spectacle se déroule dans la Plaine de l'Abbaye, de l'autre côté du Rhône à Villeneuve-lès-Avignon. Un spectacle itinérant où l'on suit les comédien.nes de champs en clairière et articule le texte poétique de l'auteur avec les témoignages des habitants, des agriculteurs et maraichers, l'occasion de nous raconter l'histoire agricole de ce lieu.

    Invitée : Clara Hedouin, metteuse en scène du Prélude de Pan, un spectacle coécrit avec Romain de Becdelièvre à voir à Villeneuve-lès-Avignon jusqu'au 20 juillet 2025.

    Quelques mots sur Jean Giono :

    Jean Giono est un écrivain français (1895-1970) né à Manosque, en Provence, où il a passé l'essentiel de sa vie. Issu d'un milieu modeste, il est d'abord employé de banque avant de se consacrer à l'écriture. Marqué par les horreurs de la Première Guerre mondiale qu'il a vécue dans les tranchées, Jean Giono développe une œuvre pacifique et tournée vers la nature.

    Il a longtemps été considéré à tort comme un écrivain «régionaliste», son œuvre explore la beauté rude des paysages provençaux, mais aussi des questions universelles sur la condition humaine.

    À lire de Jean Giono : Que ma joie demeure, L'homme qui plantait des arbres, Le Hussard sur le toit, Un roi sans divertissement.

    Programmation musicale :

    L'artiste brésilienne Mayra Andrade avec le titre Mon carrousel.

    Et le reportage de Fanny Imbert sur le spectacle Carmen, de Jeanne Desoubeaux, une adaptation du célèbre opéra de Georges Bizet et qui se joue jusqu'au 20 juillet 2025 dans le cadre du Festival Villeneuve en scène - Théâtres en itinérance.

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  • Festival d'Avignon : le droit de la famille au centre des «Affaires familiales» d'Emilie Rousset
    Jul 16 2025

    Affaires Familiales, de la metteuse en scène Émilie Rousset retrace des récits intimes, confrontés au droit...

    Chaque situation interroge notre société toute entière. Un enlèvement d'enfants, un refus de reconnaissance de parenté, violences intrafamiliales : huit histoires en français, espagnol, italien et portugais, pour révéler l'absurdité, mais aussi l'archaïsme du droit français. Ce n'est toutefois pas un spectacle de défiance envers la justice.

    Des rencontres réelles, de vraies histoires dramatiques, mais jamais sans pathos : ce sont possiblement des «affaires de tous».

    Émilie Rousset a réalisé un travail d'écriture à partir de l'oralité, grâce à des entretiens qui se sont étalés pendant deux ans et qu'elle a réalisés avec des avocates et avocats, justiciables, responsables associatifs et parlementaires.

    J'ai un amour pour la langue des spécialistes. La langue du droit n'est pas la langue du commun selon les mots de l'avocate Caroline Mécary.

    Emilie Rousset

    Émilie Rousset a pu passer du temps dans différents pays d'Europe pour comprendre ce qui se passait ailleurs. Des acteurs professionnels restituent cette parole sur scène, et racontent des cas précis d'affaires familiales qui sont passées en jugement, au tribunal : des moments d'intimité.

    J'aime rechercher des matériaux et déployer une théâtralité qui se situe «comme en périphérie» pour mieux saisir quelque chose de plus intime.

    Emilie Rousset

    La metteuse en scène a voulu travailler sur des émotions complexes, avec lesquelles on ressort pour créer une théâtralité qui laisse de la place au spectateur et qui permet au spectateur le soin de faire le lien avec les histoires... mais aussi avec leur propre histoire.

    Je voulais qu'il y ait une écoute réelle des gens pour que chacun trouve un bout d'histoire qui lui ressemble.

    Invitée : Emilie Rousset, metteuse en scène du spectacle Affaires familiales qui se joue au Festival d'Avignon jusqu'au 17 juillet à la Chartreuse, puis à partir du 19 septembre au Théâtre de la Bastille.

    Émilie Rousset est une metteuse en scène française née en 1980, directrice du Centre Dramatique National d'Orléans. Elle s'est spécialisée dans le théâtre documentaire. À travers sa compagnie John Corporation, elle développe un théâtre «à l'oreillette» pour restituer en direct dans son jeu d’acteur une bande audio entendue à l’oreille.

    Ses œuvres telles que Le Procès de Bobigny, écrite en 2019, interroge les rapports entre fiction, politique et mémoire collective.

    Et le reportage de Fanny Imbert sur la pièce du festival OFF d'Avignon À la barre de Ronan Chéneau. Un spectacle qui interroge sur la justice, sur les violences faites aux femmes qui se joue dans une salle de tribunal.

    À voir jusqu'au 18 juillet 2025.

    Programmation musicale :

    L'artiste Lisa Pastelli avec le titre Voilà la mer.

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  • Festival d'Avignon : Anne Teresa de Keersmaeker et Solal Mariotte dansent Brel
    Jul 15 2025

    Pour sa nouvelle création, la chorégraphe Anne Teresa de Keersmaeker et le danseur-chorégraphe Solal Mariotte ont choisi le répertoire de Jacques Brel.

    Comment danser sur les mots de ce monument qu’est Jacques Brel ?

    Alors que deux générations les séparent, c'est grâce à une fascination commune entre la chorégraphe Anne Teresa de Keersmaeker flamande et le danseur Solal Mariotte que le spectacle Brel est né. Sur scène, en costume, sur un plateau nu, avec des images de Jacques Brel projetées, ils incarnent les chansons de Jacques Brel, en danse.

    Nous avons essayé d'approcher le textes de la façon la plus formelle musicalement, structures, rythmes, orchestrations, mélodies. Et d'avoir un rapport aux textes, aux images qu'ils évoquent, il fallait que chaque chanson imprime une image claire !

    Anne Teresa de Keersmaeker

    Invité.e.s :

    - Anne Teresa de Keersmaeker, née en 1960 à Malines, en Belgique, est une chorégraphe belge flamande, de renommée internationale avec près de quarante-cinq ans de carrière et soixante-cinq spectacles sur des partitions allant de Jean-Sébastien Bach à John Coltrane. Elle a dirigé plusieurs opéras. En 1983, elle fonde la compagnie Rosas qui révolutionne la danse contemporaine. En 1995, elle a créé l'école P.A.R.T.S, une école de danse à Bruxelles

    - Solal Mariotte est un danseur et chorégraphe franco-belge formé au breakdance, il entre au conservatoire d’Annecy, puis à l’école de danse P.A.R.T.S en juin 2022. Il avait déjà travaillé avec Anne Teresa De Keersmaeker en dansant pour son spectacle Exit Above au Festival d’Avignon, en 2023.

    Il a découvert les chansons de Jacques Brel à son adolescence.

    Quelques mots sur Jacques Brel

    Né le 8 avril 1929 à Schaerbeek et mort le 9 octobre 1978 à Bobigny, est un auteur-compositeur-interprète, poète, acteur et réalisateur belge considéré comme l'une des plus grandes figures de la chanson francophone. Il s'est fait connaitre dans les années 1950-1960 avec des titres tels que Amsterdam, Ne me quitte pas ou Amsterdam. Il s'est distingué par son interprétation scénique et ses textes poétiques. Il quitte la scène en 1967 pour se consacrer au cinéma et à la navigation. Il meurt à 49 ans.

    Le spectacle Brel à voir à la carrière de Boulbon jusqu'au dimanche 20 juillet 2025.

    Et le reportage de Fanny Imbert sur les coulisses du «OFF» à Avignon.

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  • La langue arabe, invitée d'honneur de la 79è édition du Festival d'Avignon
    Jul 14 2025
    Depuis trois ans, le Festival d'Avignon met à l'honneur une langue. Cette année, c'est la langue arabe qui est invitée. Après l'anglais en 2023, puis l'espagnol en 2024, Tiago Rodrigues, le directeur du Festival d'Avignon, a choisi l'arabe comme langue invitée pour cette 79è édition. À cette occasion, deux soirées sont organisées pour mettre cette langue à l'honneur. Cinquième langue la plus parlée au monde, deuxième langue de France, langue multiple, plurielle, langue des poètes, elle sera représentée par des artistes originaires de la Tunisie, du Maroc, d'Irak, de la Palestine, de la Syrie, de l'Égypte ou encore du Liban. Dès que je suis au Liban, au bout de trois jours, je rêve de nouveau en arabe. Quand je suis en France, je ris en français. Rima Abdul Malak Invitées : Rima Abdul Malak, ancienne ministre de la Culture de la France, fondatrice des Rima Poésie Club qui sont des rendez-vous réguliers pour faire entendre de la poésie. Elle a contribué à la soirée Nour, une célébration poétique de la langue arabe qui réunit musiciens, comédiens, poètes, danseurs et artistes pour célébrer la langue arabe. La langue arabe, c'est la langue des poètes depuis la période pré-islamique, c'est une langue qui s'est construite, ouverte et diversifiée grâce à la poésie. Rima Abdul Malak La soirée Nour, mardi 15 juillet 2025, à partir de 22 heures dans la cour du lycée Saint-Joseph. Souad Massi, autrice-compositrice franco-algérienne, une des artistes du spectacle La voix des femmes, célébration des 50 ans de disparition « l'Astre d'Orient », la légendaire chanteuse égyptienne Oum Kalthoum. Pour cette soirée, sept artistes, des grandes voix d'aujourd'hui : Abdullah Miniawy, Camelia Jordana, Danyl, Maryam Saleh, Natacha Atlas, Rouhnaa, Souad Massi – aux influences éclectiques rendront hommage à la légendaire chanteuse égyptienne Oum Kalthoum, sous la direction musicale de Zeid Hamdan dans la Cour d'honneur du palais des Papes. Je pense qu'elle est célèbre à cause de sa voix très particulière. C'était une femme très libre qui a inspiré beaucoup de jeunes filles. Une figure du féminisme. Elle avait des chansons aussi très osées, ce qui n'était pas évident à l'époque. Souad Massi Quelques mots sur Oum Kalthoum : Née en 1898 à Ṭamāy al-Zahāyira en Égypte, Fatima Ibrahim as-Sayyid al-Beltagi dite Oum Kalthoum est considérée comme l'une des plus grandes chanteuses d'Orient. Initiée dès son plus jeune âge au chant par son père, elle a su allier tradition et modernité. Sa carrière de chanteuse, mais aussi d'actrice, s'étend sur près de cinq décennies. Oum Kaltoum disparait en 1975. La soirée La voix des femmes sera diffusée en direct sur RFI et Monte Carlo Doualiya à 20H10 TU. À lire aussiConcert «La Voix des femmes»: Un hommage moderne à Oum Kalthoum, 50 ans après sa mort À écouter : Le reportage de Fanny Imbert à la bibliothèque Cecano avec Marianne Weiss, conteuse et bibliothécaire à l’Institut du monde arabe, pour écouter Le livre de Kalila et Dimna, des contes d’origine indienne, traduits en arabe au 8è siècle et qui ont inspiré les fables de La Fontaine. Programmation musicale : - L'artiste Oum Kalthoum avec le titre Alf Leila wa Leila - L'artiste Souad Massi qui reprend le titre Hob Eih de Oum Kalthoum - Rodolphe Burger qui chante la poésie de Mahmoud Darwish.
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