Épisodes

  • "L'oreille absolue" d'Agnès Desarthe : quand la mort ne fait plus mourir un village
    Dec 16 2025

    Agnès Desarthe publie son nouveau roman "L'oreille absolue" : un conte lumineux dans lequel la Mort cesse de faire mourir…

    C'était un hiver lumineux et sec. Ainsi commencent la plupart des chapitres du roman d'Agnès Desarthe ! Un choix littéraire pour dire la répétition des jours mais également celui de la musique, comme un refrain.

    Tout commence dans un village, près de la mer, un 18 décembre vers 15h15. Il n'y a plus de place au cimetière. Les habitants décident alors de ne plus mourir…

    Un petit garçon intenable rencontre un homme au bout du rouleau. Une femme retrouve son amant disparu. Un musicien prépare un concours avec un jeune prodige qui ne sait pas lire une note. Deux adolescents filent à moto sans casque.

    Ces personnages – et bien d’autres encore – semblent n’avoir aucun lien entre eux, si ce n’est que tous appartiennent à la même harmonie municipale. Tous préparent le concert de Noël. Un roman choral aux allures de partition – à cinquante personnages dans lequel les destins sont liés les uns aux autres.

    Agnès Desarthe est née en 1966, elle est traductrice de l’anglais. Romancière, outre de nombreux ouvrages pour la jeunesse, elle a publié notamment : Un secret sans importance (prix du Livre Inter 1996), Dans la nuit brune (prix Renaudot des lycéens 2010) ou encore Une partie de chasse. Elle est également l'auteure d’un essai consacré à Virginia Woolf avec Geneviève Brisac, V.W. Le mélange des genres, d’un essai autobiographique, Comment j’ai appris à lire (Stock, 2013), et d’une biographie consacrée à René Urtreger, Le Roi René, (Éditions Odile Jacob, 2016). Elle a publié onze romans aux Éditions de l’Olivier, dont Un secret sans importance (prix du Livre Inter 1996), Dans la nuit brune (prix Renaudot des lycéens 2010), Ce cœur changeant (Prix littéraire du Monde 2015), L’Éternel fiancé et Le Château des rentiers (en lice pour le Goncourt 2023).

    Son dernier roman : :"L'oreille absolue" a été publié aux éditions de l'Olivier.

    Elle publiera en janvier 2026 un nouveau roman : Qui se ressemble, aux éditions Buchet-Chastel, coll. "La Résonnante" et consacré à la chanteuse égyptienne Oum Khalthoum.

    Programmation musicale :

    Le groupe Bonbon Vaudou avec le titre Gourmandises Amoureuses extrait de leur nouvel album "Épopée Métèque".

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    29 min
  • Constance Rivière : le mot "immigration" a été chargé de connotation négatives
    Dec 15 2025

    À l'occasion de la Journée internationale des migrants le 18 décembre, quels mots pour parler des migrations ?

    Pourquoi le langage lié aux migrations est-il important ? Comment retrouver un lexique correct ?

    Invités:

    Constance Rivière, directrice générale du Palais de la Porte Dorée qui abrite le Musée national de l'histoire de l'immigration, qui a ouvert en 2007 et qui a pour mission de reconnaître les apports de l'immigration dans l'histoire de France et de faire évoluer les regards sur l'immigration selon sa directrice. Raconter comment l'immigration est structurante dans l'histoire de France. C'est le musée de notre histoire commune alors qu'elle est parfois déniée. Selon l'historien Gérard Noiriel, pionnier de l'histoire de l'immigration, le mot immigré s'impose dans le vocabulaire français au début du 19ᵉ siècle. C'est devenu, selon elle, un mot fourre-tout qui regroupe tout et n'importe quoi, un mot chargé de connotations négatives par le discours politique et médiatique. C'est presque devenu le mot-valise de toutes nos peurs. Nous essayons de lui redonner ses lettres de noblesses"

    Hicham Jamid, docteur en sociologie des Hautes Écoles Sorbonne Arts et Métiers Université, chercheur post-doctorant au Laboratoire d’études des processus sociaux (LAPS) de l'université de Neuchâtel (Suisse). Ses recherches portent sur les mobilités pour études, la migration des hautement qualifiés, ainsi que les processus de libéralisation et d’internationalisation de l’enseignement supérieur en Afrique, avec un intérêt particulier pour le Sénégal et le Maroc. Les mots ne sont pas du tout neutres et sont nourris par les imaginaires qui véhiculent les médias, les discours politiques ou scientifiques. Selon le chercheur, on a tendance à qualifier de "migrants" les personnes qui viennent du "Sud global" et d'"expatriés" ceux qui viennent de pays industrialisés. Ici en France, un "Afghan sera un immigré, un Américain, un expatrié". Il en est de même pour les mobilités étudiantes. "Il y a un distinguo entre les mots "étudiant international" si on parle d'un étudiant américain et "étudiant étranger" si on parle d'un étudiant sénégalais, brésilien ou marocain.

    À lire :

    Les 100 mots des migrations, cahier du Palais de la Porte Dorée, coordonné par Marie Poinsot, sous la supervision de François Héran.

    À lire de Hicham Jamid : « Les mains dans le cambouis…les mots de la migration », dans la revue Afrique(s) en Mouvement,

    Et la chronique Ailleurs nous emmène à Brazzaville en République du Congo où Sylvie -Dyclopomos, directrice artistique, nous présente la vingt-deuxième édition de son Festival Mantsina sur Scène qui aura lieu du 16 au 20 décembre. Cette année, le thème : Hommage aux vétérans des planches avec des spectacles, des lectures, des rencontres, des ateliers, ainsi qu'une exposition autour de Sonny Labou Tansi.

    Programmation musicale :

    L'artiste Alba avec le titre "Les autres mots"

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    29 min
  • Théâtre: «Au nom du ciel» de Yuval Rozman, le conflit israélo-palestinien vu d'en haut
    Dec 11 2025

    « Je voulais faire quelque chose de poétique, chercher de la hauteur. [...] Avec ces oiseaux, je voulais m'éloigner de mes autres pièces, où il y avait souvent des cris, des blessures ouvertes, [...] je voulais chercher un langage plus aérien, pour aller plus loin sur ce que je voulais dire sur la situation d'aujourd'hui à Gaza. »

    La pièce Au nom du ciel de Yuval Rozman est une fable qui a pour point de départ des recherches ornithologiques sur les espèces d'oiseaux qui n'arrivent pas à se partager le territoire au Proche-Orient. Elle met ainsi en scène trois oiseaux – un bulbul, une drara et un martinet noir – qui, depuis le ciel de la Cisjordanie, observent la violence et l’absurdité du monde des humains, en tentant de comprendre et d'expliquer l’assassinat d’un jeune Palestinien autiste, Iyad Al-Hallaq, tué en 2020 par un soldat israélien.

    Le spectacle nous plonge dans une ambiance à la fois grave et drôle, où l'ironie surgit pour mieux désamorcer la tension des sujets abordés, en puisant dans « un langage plus léger ».

    À lire aussiYuval Rozman, un cœur israélien

    Invité :

    ► Yuval Rozman : auteur, metteur en scène et comédien israélien installé en France depuis le début des années 2010. Formé au Conservatoire national d’art dramatique de Tel-Aviv, il fonde en 2010 sa première compagnie et se fait remarquer dès son premier spectacle, Cabaret Voltaire. Son travail est profondément marqué par son histoire personnelle et par les tensions de la guerre israélo-palestinienne, et explore les questions d’identité, de religion, d’amour et de politique à travers une écriture mêlant « humour acide » et poésie. En France, il crée la compagnie Inta Loulou et un cycle de créations appelé la « Quadrilogie de ma Terre » — Tunnel Boring Machine, The Jewish Hour, Ahouvi et Au nom du ciel — dont Au nom du ciel est le quatrième opus.

    La pièce de Yuval Rozman se joue jusqu'au 20 décembre au Théâtre du Rond-Point à Paris, puis du 13 au 17 janvier au Théâtre 104 à Paris, et partira en tournée en France et en Belgique jusqu’à fin avril 2026.

    Programmation musicale :

    La chanteuse franco-algérienne Souad Massi et son titre Samt, de son album Zagate qui sortira en mars 2026.

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    29 min
  • «Il y a des gens qui rêvent en patois»: la transmission des langues non-majoritaires
    Dec 10 2025

    Une émission consacrée à la transmission des langues non majoritaires, en compagnie de deux invité.e.s qui partagent leur vision du passage des langues rares : le patois normand dans le documentaire Ma langue natale avec Rémi Mauger, et une multitude d'autres langues, comme l'esperanto, le wolof ou le créole avec le podcast Ma langue maternelle n'est pas la langue de ma mère d'Alice Magdelaine.

    [L'intervention de Rémi Mauger a été largement écourtée suite à un problème technique indépendant de notre volonté. Nous vous prions de nous en excuser.]

    Le podcast d'Alice Magdelaine donne la parole chaque mois à un.e invité.e qui livre le récit intime de son rapport à sa langue familiale, souvent différente du français ou de la langue dominante. Ils rendent ainsi visibles la multitude des trajectoires langagières, les rapports affectifs, interrogent leurs propres racines et déconstruisent certaines représentations.

    Son dernier épisode est consacré à l’esperanto car dans certaines familles, bien qu'il s'agisse d'une langue inventée dans un projet de pont entre les peuples, l'esperanto se parle comme une langue maternelle ou ici « conjugale ».

    Rémi Mauger se penche quant à lui sur le patois normand, dans un documentaire aux allures de road-movie à travers la Normandie. En France, le normand n’a pas de statut officiel : il n’est ni reconnu comme langue régionale à part entière, ni enseigné massivement. Le film documente une réalité fragilisée : la langue normande, comme beaucoup de langues régionales en France, risque de disparaître si elle n’est pas transmise.

    Ma langue natale nous emmène donc à la rencontre des gardiens et passeurs de ce parler normand. Parmi eux, le Père Marc, rencontré dans cet extrait des bonus du documentaire à l'abbaye de Bricquebec dans le Cotentin.

    Invité.e.s :

    Alice Magdelaine, sociolinguiste et réalisatrice du podcast mensuel ma langue maternelle n’est pas la langue de ma mère.

    Rémi Mauger, journaliste et réalisateur français originaire d'Herqueville dans la Manche. Son documentaire Ma langue natale sera diffusé sur France 3 Normandie le 11 décembre 2025 à 22h50. Le documentaire est déjà disponible gratuitement en replay sur France TV.

    Programmation musicale :

    La chanteuse martiniquaise Meryl avec le titre « Biznes » issu de son nouvel album La dame.

    Et la chronique de Lucie Bouteloup La Puce à l'oreille, qui décrypte aujourd'hui l'expression « mettre les pieds dans le plats » avec la complicité des CM2 de l'école Vulpian à Paris, en partenariat avec le Robert.

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    29 min
  • Festival Traversées Mauritanides: pourquoi apprendre le français en Mauritanie ?
    Dec 9 2025

    Une émission enregistrée lors du seizième édition du Festival Les Traversées Mauritanides à Nouakchott, capitale de la Mauritanie et lieu de rendez-vous d’une vingtaine d’écrivains.

    Pourquoi apprendre le français en République islamique de Mauritanie alors que cette langue héritée de la colonisation a perdu son statut de langue officielle depuis 1979 au profit de l’arabe et depuis peu du pular, du soninké et du wolof ?

    La Mauritanie est un pays plurilingue dans lequel le français est une langue parmi d'autres

    Il y a quatre langues officielles en Mauritanie : le hassanya (un arabe dialectal) le pular, le soninké et le wolof, langues introduites dans le système éducatif depuis 2022 lors de la réforme du système éducatif). Le français a peu à peu été abandonné depuis l'Indépendance du pays en 1960, mais reste une langue d'enseignement. Il est enseigné notamment à l'Université et a aujourd'hui un statut de langue de communication, et de langue étrangère.

    Pour Mamadou Diop, professeur de littérature, que Pascal Paradou "Le français est une langue considérée par beaucoup de gens, une langue partagée, mais quand on voit comme il est enseignée, on se pose des questions ! On a l'impression que tout est fait pour réduire la présence du français en Mauritanie, certainement, pour des raisons politiques ! Moussa Abderhamane Keita ne s'inquiète pas de la présence du français : Dans la vie de tous les jours, c'est une langue qui existe partout. La question relève plus du niveau d'enseignement !

    Quant à Idoumou Abbas, ce sont les réformes linguistiques successives et leurs mises en œuvres qui posent problème : Il n'y a pas assez de formation, en français, comme en arabe, pour garantir une bonne qualité d'enseignement.

    Pour Alassane Dia, ce sont les réformes qui tendent vers l'arabisation, mais le français reste dans les faits une langue officielle, une langue du quotidien, ce qui est paradoxal, c'est que les enfants des décideurs suivent leur scolarité dans des lycées français !

    Invités :

    Idoumou Abbas, écrivain et professeur à l’université. Il a également écrit un guide de la littérature mauritanienne.

    Moussa Abderhamane Keita, chef du département de langue et littératures françaises à l’université de Nouakchott.

    Alassane Dia, linguiste. Il enseigne le français.

    Avec un reportage réalisé dans la classe de CM2 D du lycée français Théodore Monod.

    Programmation musicale :

    Le groupe de rap mauritanien Adviser qui chante principalement en pular.

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    29 min
  • Festival Traversées Mauritanides: que peut-on demander à la littérature ?
    Dec 8 2025

    Une émission enregistrée lors du seizième édition du Festival Les Traversées Mauritanides à Nouakchott, capitale de la Mauritanie et lieu de rendez-vous d’une vingtaine d’écrivains.

    Que peut-on demander à la littérature ? Qu'est-ce que l'écrit peut dire, que la parole ordinaire ne peut pas ?

    C'est le thème d'une des tables rondes organisées lors de cette seizième édition du Festival Traversées Mauritanides, un nom du Festival qui a emprunté son nom à la chaîne de montagnes située dans le sud de la Mauritanie. Un festival ouvert qui programme des auteurs français, mais aussi des auteurs arabophones et anglophones et qui reste ouvert à toutes les langues, précise son organisateur.

    Cet évènement organisé par Bios Diallo, écrivain et poète a réuni une vingtaine d'écrivains mauritaniens. C'est sa rencontre avec William Sassine, l'écrivain guinéen exilé et avec Oumar Ba, qui a traduit le Coran en peul, qui a donné le goût de l'écriture à Bios Diallo.

    Des autrices telles que Hemley Boum, était invitée à donner des conférences aux étudiants lors de cet évènement. Écrivaine camerounaise d'expression française, Hemley Boum a grandi à Douala, mais vit aujourd'hui majoritairement en France, mais raconte des histoires du Cameroun et aussi des histoires d'ailleurs, des histoires des frontières, des géographies contrastées, le monde dans lequel on vit aujourd'hui. Elle publie son premier roman en 2010 : "le clan des femmes" aborde le sujet de la polygamie dans un village africain, au début du XXe siècle. En 2015, "Les Maquisards" remporte le Grand prix Littéraire d'Afrique Noire ainsi que le Prix Les Afriques. En 2020, c'est le prix Ahmadou Kourouma qui lui est attribué pour les jours viennent et passent. En 2024, le Rêve du pécheur est couronné par le prix des Cinq continents de la Francophonie.

    Elle organise le salon littéraire "Lire à Yaoundé".

    Également invité, Guillaume Jan, écrivain français né en Bretagne en 1973. Journaliste, devenu auteur "globe-trotter", ses livres mettent en scène ses errances aux quatre coins de la planète. Le Baobab de Stanley, 2009 ; Le Cartographe, 2011 ; Traîne-Savane, 2014 ; Samouraïs dans la brousse, 2018). Il est aujourd'hui en résidence en Mauritanie à l'Institut français de Nouakchott, Son dernier livre s'intitule République Démocratique du Congo et il évoque l'article 15 de la Constitution congolaise, "un texte de loi imaginaire qui prône le jus de crâne et l’huile de coude pour s’en sortir".

    Avec aussi le témoignage d'Anne-Sophie Stefanini, écrivaine, son dernier roman en date s’intitule Une femme a disparu. Elle est aussi éditrice chez Jean-Claude Lattes et organise le Prix Voix d’Afrique auquel RFI et la Cité internationale des Arts sont associés, c’est un prix pour les primo-romanciers de moins de 30 ans, un prix qui a permis de faire naître des vocations.

    Programmation musicale

    L'artiste Capitaine Alexandre avec le titre "Venir aux mots".

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    29 min
  • Festival Traversées Mauritanides: la Mauritanie, pays aux riches traditions orales
    Dec 4 2025

    La seizième édition du Festival Les Traversées Mauritanides à Nouakchott, capitale de la Mauritanie et lieu de rendez-vous d’une vingtaine d’écrivains, vient de s’ouvrir.

    Toute la littérature mauritanienne vient-elle de l'oral ? Comment vivent les traditions orales dans ce pays où cohabitent plusieurs ethnies ?

    «Oui, selon Mamadou Kalidou Bâ, à l'origine, tout vient de l'oral parce que nos langues ont d'abord été des langues orales avant d'être transcrites, nous avons conservé cette oralité encore plus utilisée que l'écrit». Écrivain, il explique mettre beaucoup d'oralité dans ses livres.

    Ghassem Ahmedou, écrivain et ethnologue. Il écrit en français et pense que l'oralité se traduit mieux en français. Il est important de recourir aux traditions orales dans une entreprise de résilience face aux fléaux comme l'embrigadement des jeunes dans le djihadisme.

    Aujourd'hui, je pense que les traditions orales sont menacées.

    Ghassem Ahmedou

    Dans ses écrits, il met l'accent sur des problématiques de communautés et inter-communautaires.

    Pour Aboubakry Njapafta Sow, anthropologue et ethno-musicologue, musique et traditions orales sont très liées. On ne peut pas parler de nos traditions sans parler de l'oralité. Les Griots par exemple font partie de cette catégorie des médiateurs et son maître de la parole. Mais il existe d'autres catégories comme les boisseliers ou les tisserands qui ont leur oralité et leurs chants.

    Avec également un reportage sur l'écrivain Saidou Abdoulaye Ba, un ancien infirmier qui a voulu écrire, les histoires de ses ancêtres dans Le souffle d'un destin commun.

    Notes biographiques et bibliographiques :

    Mamadou Kalidou Bâ, écrivain, professeur à l’Université de Nouakchott et coordinateur de plusieurs ouvrages dont Visages des littératures et traditions orales de langues mauritaniennes. Auteur de La résistance pacifique, Paris, L'Harmattan, 2016, Les remparts de l'espérance, Paris, Lettres de renaissance, 2020 Zizanie au Sahel, Paris, Lettres de renaissance, 2025.

    Ghassem Ahmedou, écrivain et ethnologue. Auteur du recueil de poèmes Tonnerre au-dessus des vagues.

    Aboubakry Njapafta Sow, anthropologue et ethnomusicologue, conseiller pour le musée des Civilisations de Dakar et enseignant à l’Université Cheik Anta Diop. Auteur de plusieurs ouvrages et articles scientifiques, parmi lesquels : «Musique et Jeux. La lutte Sippiro au village mauritanien de Djéwol» (L’Harmattan, 2021) et «Kerooɗe. Textes cynégétiques dans la spiritualité peule» (L’Harmattan, 2025). «Enquête dans mon village. Intimité réflexive et réflexion intime à partir de ma position de chercheur et musicien» (Article en Ligne). Album Doktan (MAURITANIA), Gong-Records Belgique sur Spotify.

    Salihina Konaté, poète. Par sa plume engagée, il dénonce ce qu'il appelle «Les dérives de nos sociétés». Il publie en 2022 Souffle d'humanité (Éditions Orizons, Poésie), préfacé par le sociologue franco-iranien Nader Vahabi. Ce recueil révèle une voix émergente de la poésie mauritanienne. En 2025, on le retrouve parmi 40 poètes d'Afrique francophone dans le hors-série «Afrique» de la revue Les Haleurs portant sur l'éco-poésie.

    Programmation musicale :

    L'artiste Doktan Kotawa avec le titre Gawlo Miskinébé qui veut dire «le griot des pauvres», une reprise de l'artiste Baaba Maal.

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    29 min
  • Festival Traversées Mauritanides: quel panorama des littératures mauritaniennes?
    Dec 3 2025

    La seizième édition du Festival Les Traversées Mauritanides à Nouakchott, capitale de la Mauritanie et lieu de rendez-vous d’une vingtaine d’écrivains vient de s’ouvrir.

    Quatre émissions consacrées aux littératures et aux langues de Mauritanie à l'occasion de ces rencontres littéraires. Et une question essentielle pour commencer : quel est le panorama des littératures mauritaniennes aujourd'hui, un pays où cohabitent deux langues : le français et l'arabe ? On est dans un pays où les littératures se côtoient mais se rencontrent rarement, explique Mariem Derwich.

    Née avec l'indépendance du pays, dans les années 60, la littérature mauritanienne francophone occupe une place importante dans le patrimoine culturel mauritanien. Le roman est le genre dominant de la littérature même si la littérature mauritanienne est née avec la poésie ! Et bien que le français ait perdu son statut de langue officielle, la littérature mauritanienne francophone reste très importante. L'un des romanciers mauritaniens de langue française les plus connus est Beyrouk. Né en 1957 à Atar, il dit avoir rencontré la langue française «par hasard» et être tombé amoureux de cette langue en lisant «Les Misérables» de Victor Hugo. Il écrit en langue française «un véritable choix pour lui et un engagement». Son dernier roman Saara, publié aux éditions Elyzad en 2022 raconte l'histoire d'une héroïne qui se définit comme une «femme libre» qui refuse la pression sociale et religieuse. Son prochain roman s'intitulera «Le vieux fou et la petite fille qui n'était pas belle

    "J'essaye d'écrire les autres, de nous écrire et même de m'écrire".

    Beyrouck

    Marieme Derwich est chroniqueuse et poétesse et elle aussi écrit en français, sa langue maternelle. Une langue qui lui «a ouvert le monde», selon ses termes et dans laquelle elle «rêve». Elle a écrit pendant très longtemps dans l’hebdomadaire mauritanien Le Calame pour raconter le quotidien de la Mauritanie. En 2014, elle a publié le recueil de poèmes Mille et un Je. Elle estime que la littérature doit être dynamique. «Il faut qu'on raconte comment chaque Mauritanien est arrivé avec ses coutumes, ses ancêtres, ses langues. La littérature est vivante, on ne peut pas passer notre vie à pleurer quelque chose qui n'a pas existé !»

    Elle publiera les Nouvelles de Mauritanie, au printemps 2026, aux éditions Magellan.

    Quant à Ndiaye Sarr, il est enseignant en Lettres modernes francophones à l’Université de Nouakchott et spécialiste du roman mauritanien francophone. Il y enseigne essentiellement la littérature d'Afrique francophone. Il raconte que les littératures mauritaniennes ont beaucoup évolué car, selon lui, car les premiers romans pouvaient se définir comme «ethnographiques». La génération suivante a produit des romans qui interrogent les dynamiques de la société mauritanienne et ses chamboulements, et qui dénoncent les violences politiques, comme celles de 1999. «Mais chaque communauté a sa propre littérature», précise-t-il. Une littérature qui aborde souvent les problématiques liées à la Mauritanie contemporaine.

    Mais il existe également une littérature féminine avec des autrices comme Belinda Mohamed ou Safi Ba : une littérature qui dénonce l'oppression des femmes et qui ouvre le débat citoyennes.

    Le pays au million de poètes

    Enfin, les Mauritaniens, toutes ethnies confondues, sont très attachés à la poésie ; que ce soit la poésie amoureuse, la poésie religieuse ou la poésie guerrière.

    Dans notre émission également, un reportage à la librairie Vents du Sud à Nouakchott, une librairie créée en 1994, et la seule librairie francophone de Mauritanie. Elle est fréquentée par des francophones et des étudiants. On y trouve des auteurs classiques comme Victor Hugo, Racine ou Balzac, mais aussi des auteurs contemporains comme Emmanuel Carrère ou Marie Desplechin.

    Programmation musicale :

    L'artiste griotte Noura Mint Saymaly avec le titre Guéreh, extrait de son nouvel album.

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    29 min