Page de couverture de Le choix musical de RFI

Le choix musical de RFI

Le choix musical de RFI

Auteur(s): RFI
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Du lundi au vendredi, chaque matin, un journaliste vous parle des artistes qui font l’actualité des musiques de l’espace francophone, de l’Afrique et de ses diasporas. Vous pourrez y entendre plus largement des musiques du monde et du Sud, des musiques actuelles et urbaines qui sont au cœur de l’identité de RFI.

Diffusion 8h50, heure de Paris, 7h50 TU.

France Médias Monde
Musique
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  • Radio Tutti présente «Twang Club»: un album entre électro et folklore
    Jul 25 2025

    Le choix musical nous embarque dans de nouvelles musiques traditionnelles, entre les Pouilles en Italie et la Galice en Espagne, pour découvrir le groupe Radio Tutti qui sort son troisième album Twang Club.

    Après huit ans d’existence et plus de 250 concerts, Radio Tutti, le combo à géométrie variable pose un nouveau jalon avec son troisième album, Twang Club. Le twang est une technique vocale qui permet de chanter fort, surtout dans les aigües, sans esquinter sa voix. Cette façon de chanter n'est pas réservée aux chanteuses dites traditionnelles : Édith Piaf l'utilisait aussi.

    Les frontières de l’électro et de l’acoustique sont toujours repoussées dans ce pays imaginaire au folklore azimuté, avec un son d’ensemble qui tend toujours plus vers la rugosité des musiques traditionnelles : les pieds sur la terre du labeur quotidien et la tête dans l’infinité des étoiles.

    Les musiques traditionnelles du sud de l'Italie et de la Galice viennent se télescoper avec les arrangements épiques dont le groupe a le secret, insufflant de nouvelles influences rétrofuturistes venues de musiques de transe du monde entier. Et la recette s’applique également avec bonheur à un soupçon de lingua franca (ancienne langue véhiculaire parlée dans le pourtour méditerranéen) proposé par la plume de Djé Baleti.

    Le binôme Pauline Rivière et Pierre-Alexis Lavergne est devenu le noyau dur autour duquel gravite la galaxie Radio Tutti. Ils signent Twang Club avec la complicité en studio d’un sorcier du son, Colin Buffet. En insatiables têtes chercheuses des répertoires populaires, ils parviennent ensemble à donner une dimension exceptionnelle à ces voix qui évoquaient le quotidien, en leur administrant une forte dose d’additifs venus des musiques globalisées.

    Radio Tutti Twang Club, (Lamastrock) 2025

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    6 min
  • Le duo français électro pop La Nuit Américaine présente son premier EP
    Jul 24 2025

    Né en 2021 de la rencontre entre Louise et Gauthier, le duo La Nuit Américaine dévoile son premier EP éponyme, plongeant l'auditeur dans un univers sensible et rêveur. Avec des influences allant de la new wave au rock, leur musique marie des sonorités modernes à des références cinématographiques des années 80.

    Ils n'en sont qu'à leurs débuts et déjà, il y a du niveau. Ce duo, aux influences multiples, naît en 2021 de la rencontre de Louise et Gauthier : Louise, c'est cette voix cristalline biberonnée toute son enfance à la musique new wave. Et Gauthier, c'est ce musicien polyvalent mordu de rock et formé en ingénierie du son. Le mélange de leurs deux personnalités a créé cet EP à l'univers sensible, très doux, rêveur et un poil mélancolique.

    Mais avant d'en arriver à ce résultat, Louise et Gauthier ont fait leurs armes des DJ sets pendant trois ans. « On s’est d’abord enfermés dans pleins de styles. C'est pour ça qu’on a mis autant de temps à sortir un EP dont on soit vraiment fiers. Il doit bien y avoir trois albums qui ne sont jamais sortis avant ça », estime Gauthier.

    « Chéri », l'un des titres de cet EP, avait déjà valu au duo de se faire remarquer en novembre dernier. Le morceau retrace la poursuite d'un amour perdu sur un rythme groovy et électro-pop. On y trouvait déjà cette ambiance vaporeuse qui donne l'impression de voyager dans les étoiles. La Nuit américaine nous projette dans un futur d'après l'apocalypse.

    Par ses textes, Louise veut dédramatiser une potentielle fin de l’humanité et nous projeter dans un après, comme un flottement métaphysique dans l'univers : « C’est l’histoire du monde après la fin. J’ai toujours eu une obsession pour la mort, pas dans un sens négatif, mais dans une forme de renouveau. Il y a beaucoup d’artistes de notre génération qui parle de malédiction, d’une génération qui doit tout sauver, mais qui en même temps n’a pas les épaules pour cela. Dans ce monde très étroit et très noir, on va essayer de créer une fenêtre un peu lumineuse. C’est comme s'il y avait eu l’apocalypse et il restait une dernière maison. Les derniers échos du temps après la fin. »

    Le duo nous fait voyager dans le futur, mais aussi dans le passé. D'ailleurs, ce nom, La nuit américaine, est une double référence au cinéma et aux années 1980. C'est d'abord à un procédé au cinéma qui consiste à créer une nuit artificielle en plein jour. Puis aussi une référence à un film du même nom, réalisé par François Truffaut et sorti en 1973. Le film raconte la passion amoureuse d'un homme pour sa belle-fille avec qui il s'enfuit : ambiguïté, amour et fuite, on y retrouve les grands thèmes de cet EP.

    Le résultat de ce voyage dans le temps et l'espace est un véritable film sonore en cinq titres. Qui s'ouvre avec « Personne ne court plus vite que moi », un mélange d'aujourd'hui et d'hier entre synthé et rythme poreux. « Je l’ai écrite parce que j’étais trop lente, trop sensible aussi. Dans cette idée du trop, je cours après moi-même dans tout le titre. Je m’adresse aussi à ma moi d’avant en lui disant : "Il faut te réveiller. Il faut que tu sois encore plus forte que cela" », raconte Louise

    Finalement, La Nuit Américaine, loin d'opérer une nuit en plein jour comme le procédé cinématographique du même nom, cherche à créer un peu de lumière dans l'obscurité d'un monde et d'une actualité pas toujours joyeuse.

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    La Nuit Américaine, Nuit Américaine (Louise Gandilhon, Gauthier Havel) 2025

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    6 min
  • La chanteuse américaine Chappell Roan, phénomène queer en tournée mondiale
    Jul 23 2025

    Voici une Américaine de la trempe de Madonna ou Lady Gaga : elle en a l'étoffe musicale, la capacité aussi à fabriquer un personnage public, des mélodies accrocheuses et des thématiques actuelles. C'est Chappell Roan, actuellement en tournée aux États-Unis. Elle sera en Europe du Nord dans quelques jours avant d'être la vedette de Rock en Seine le 20 août prochain. Et c'est un phénomène.

    C'est même la sensation du moment qui a remporté en février dernier le Grammy Award de la meilleure artiste émergente. À 27 ans, cette rousse flamboyante explose donc depuis quelques mois. Le succès est fulgurant, même s'il a mis des années à advenir. C'est tout le paradoxe.

    Car Chappell Roan, née Kayleigh Rose Amstutz dans le Missouri, fait de la musique depuis son adolescence. Elle n'a que 17 ans quand elle signe son premier contrat avec une maison de disque qui a repéré ses créations musicales sur Youtube. Elle quitte son village natal de Willard pour s'installer à Los Angeles. Et, pleine d'espoir, elle compose ce titre, « Pink Pony club », inspiré d'un bar gay de West Hollywood.

    Cet hymne club, sort en avril 2020, en pleine pandémie donc, le pire moment comme elle le reconnaîtra plus tard et c'est un four. La maison de disque l'abandonne. Chappell Roan retourne dans le Missouri. Et, une fois son échec digéré, retourne à Los Angeles. Elle sort en 2023 son premier album : The Rise and Fall of a Midwest Princess (« l'ascension et la gloire d'une princesse du Midwest »), un album kaléidoscope qui mêle disco et pop. Et aussi de belles ballades (comme « Casual ») qui prouvent que la jeune chanteuse peut aussi compter sur sa voix et un talent certain de compositrice.

    La version drag d'elle-même

    Le succès de Chappell Roan doit aussi beaucoup au personnage qu'elle interprète sur scène.

    On retrouve chez elle en effet un goût de la performance, de la représentation qui tient de l'esthétique queer et du cabaret burlesque. On parle même d'esthétique « camp », tant elle joue sur l'exagération, le grotesque, la provocation et l'ironie. Un jour, Chappell Roan apparaît en statue de la Liberté, un autre en papillon, en Reine des Neiges ou Jeanne d'Arc, soignant son maquillage, outrancier...

    Chappell Roan appartient à la communauté LGBTQIA+ et en est fière, elle se produit sur scène avec des drags queens, et dit d'ailleurs que son personnage est la version drag d'elle-même, une sorte de version augmentée donc, amplifiée, exacerbée.

    Mais au-delà de la théâtralité revendiquée, Chappell Roan assume ses opinions, qu'elle se mobilise pour les Palestiniens ou s'insurge contre la précarité des artistes. Et elle refuse d’être à disposition du public, dénonçant les comportements problématiques de certains fans.

    Même s'il a tardé à venir, le succès a fini par être assez fulgurant. Notamment avec le tube « Good Luck Babe » sorti l'été dernier. Un tube dans lequel elle parle de son homosexualité, achevant donc d'être l'icône queer de sa génération.

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    7 min

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